Pourquoi les prochaines voitures électriques de Peugeot et Citroën pourraient se recharger en 15 minutes

 
L’entreprise américaine Amprius Technologies vient de lever le voile sur une toute nouvelle batterie, capable de se recharger de 10 à 90 % en seulement 15 minutes et d’offrir une grande autonomie grâce à sa chimie innovante. Stellantis (groupe de Peugeot, Citroën ou Fiat) et Ford sont intéressés, mais reste à savoir quand elle arrivera sur nos voitures électriques !
Peugeot E-3008 // Source : Peugeot

Depuis plusieurs années, le marché de la voiture électrique n’a cessé de croître, même s’il est actuellement en baisse, comme pour tout le reste des ventes, toutes motorisations confondues. Néanmoins, de nombreux automobilistes sont encore freinés par certains aspects, même s’ils ne sont pas toujours justifiés. Parmi eux, le prix et l’autonomie.

Une batterie qui pourrait tout changer

Si le premier point pose effectivement encore problème, alors que les tarifs ont même grimpé malgré la baisse du cours du lithium, le second est un peu différent. On sait que les automobilistes veulent une grande autonomie, afin d’être rassurés. Mais puisque les bornes de recharge sont de plus en plus nombreuses et que les batteries se rechargent plus rapidement, la question de l’autonomie n’est plus vraiment un souci. De plus, les équipementiers continuent à travailler sur des technologies encore plus abouties.

C’est justement le cas de l’entreprise américaine Amprius Technologies, qui vient de donner des nouvelles de sa nouvelle batterie révolutionnaire. Cette dernière est composée des cellules baptisées SiMaxx aux anodes en silicium, dont les nombreux atouts pourraient bien contribuer à lever toutes les barrières à l’adoption des voitures électriques. Et parmi eux, une charge particulièrement impressionnante. Dans son communiqué, la firme basée en Californie annonce une vitesse très élevée, puisque seulement 15 minutes suffisent pour passer de 10 à 90 %.

Cellules Amprius // Source : Amprius

Un vrai tour de force. Pour mémoire, le temps de charge est généralement exprimé de 10 à 80 %, car le remplissage des dernières cellules passé ce pourcentage prend beaucoup plus de temps. En fait, il est souvent aussi long de passer de 10 à 80 % que de 80 à 100 %. Autant dire que la technologie développée par Amprius est donc particulièrement intéressante. Cependant, la firme ne donne pas d’informations sur la puissance de charge que ces cellules sont en mesure d’encaisser pour le moment.

Nous devrions en savoir plus à ce sujet un peu plus tard. À titre de comparaison, la voiture électrique qui se recharge le plus rapidement au monde, la Li Auto Mega, passe de 10 à 80 % en un peu plus de 10 minutes. Passer de 10 à 90 % devrait donc prendre autour de 15 minutes également, mais elle a cet avantage de déjà rouler dans les rues chinoises.

Une grande autonomie

La dernière innovation en date de l’entreprise américaine affiche également une densité énergétique particulièrement élevée, qui atteint les 360 Wh/kg. Ce qui est tout bonnement énorme, puisque la chimie NMC affiche en moyenne 245 Wh/kg, tandis que les batterie LFP (lithium – fer – phosphate) se limitent quant à elles à 175 Wh/kg environ. Pour rappel, la densité énergétique désigne tout simplement la quantité d’électricité qui peut être stockée dans les cellules d’une batterie.

Or, plus le chiffre est grand, mieux c’est. Car cela signifie que pour une même taille, un accumulateur pourra conserver plus d’énergie. Ce qui profite directement au poids, contribuant à réduire la consommation et améliorant ainsi l’autonomie.

Station Ionity en Allemagne // Source : Ionity

Mais alors, quand cette batterie arrivera-t-elle dans nos voitures électriques ? Bonne question : pour le moment, Amprius vient d’envoyer les premiers prototypes de ses cellules (ce qu’on appelle les « A-Sample ») à l’United States Advanced Battery Consortium (USABC), une co-entreprise américaine qui rassemble plusieurs constructeurs comme Ford, General Motors et Stellantis (groupe, entre autres, de Peugeot, Citroën, Fiat ou Jeep). D’autres marques seraient également intéressées, à tel point que la société a déjà annoncé une capacité de production atteignant les 500 MWh au cours des prochaines années.

Aucune date de commercialisation n’a cependant été évoquée pour le moment, et beaucoup d’étapes restent à réaliser avant une production en grande série – les récents déboires d’ACC et de Northvolt nous ont prouvé qu’industrialiser des cellules n’est pas si simple.


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