Le groupe Stellantis (Peugeot, Citroën, Fiat, etc.) est le roi des économies d’échelle. On l’a déjà remarqué avec les moteurs thermiques ou électriques, ou encore les boîtes de vitesses, ce qui n’est pas sans causer d’immenses soucis lorsqu’un problème de conception est découvert. Toutefois, la stratégie ne change pas et sera désormais appliquée au logiciel embarqué dans les voitures.
C’est en effet l’ambitieux projet de Stellantis : unifier les 14 marques présentes dans le groupe avec un seul et même logiciel à bord des véhicules. Ambitieux, n’est-ce pas ? D’autant plus lorsque le groupe doit faire des économies et tente de délocaliser certains de ses services.
Déjà des bugs …
Une source proche du dossier, selon les informations publiées par Les Échos, rapporte que des bugs sont à déplorer dans les dernières productions du groupe Stellantis. Nous avons déjà évoqué les nombreux soucis de la Citroën ë-C3, dont le lancement a été retardé de plusieurs mois.
Les K-zéro du groupe (Peugeot Expert, Citroën Jumpy et Opel Vivaro) ainsi que les X250 (Peugeot Boxer, Citroën Jumper et Fiat Ducato) rencontrent également des bugs. Mais ce n’est pas tout : notre collègue de Numerama a également recensé un nombre important de problèmes techniques rencontrés avec le Peugeot E-3008 au printemps dernier. Écran noir, problèmes de démarrage, déconnexion Bluetooth… Stellantis affirme qu’il s’agit de soucis propres aux premiers modèles produits. Cependant, lorsque plusieurs véhicules du groupe présentent des erreurs, il devient difficile de se montrer indulgent.
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Des services manquants d’ingénieurs
Les dernières productions du groupe Stellantis rencontrent des bugs, et des explications peuvent être trouvées dans les déclarations d’Yves Bonnefont, responsable du software chez Stellantis. Selon lui, le groupe fait face à une pénurie d’ingénieurs logiciels à l’échelle mondiale.
« Nous faisons face à une pénurie d’ingénieurs
Yves Bonnefond, responsable du software chez Stellantis aux Echos
logiciels dans le monde »
Il faut souligner l’expression « dans le monde » utilisée dans la déclaration. En effet, Stellantis a délocalisé le développement de ses logiciels, ce qui complique la tâche :
« La réduction des temps de projet, avec des délais de R&D réduits sur des technologies nouvelles, nous met dans le mur. Les délocalisations aussi. Pour les utilitaires, le développement logiciel se fait au Maroc et en Roumanie, via le sous-traitant Capgemini. Mais ensuite, il faut tout déboguer en France ». C’est ce qu’affirme une source proche du dossier, citée par Les Échos. Par ailleurs, les syndicats critiquent cette stratégie de délocalisation, mentionnant les bugs comme une conséquence directe.
L’objectif de Stellantis est de recruter les talents là où ils se trouvent. Selon Yves Bonnefont, le groupe dispose de dix centres de recherche et développement dédiés au logiciel, avec pour ambition de compter 4 500 ingénieurs spécialisés. Stellantis recrute ainsi au Maroc, au Brésil ou encore en Inde. Cependant, la communication entre les différentes entités du groupe reste parfois compliquée. Une source proche du dossier précise :
« Les messages passés aux équipes sur le remplacement des salariés français par des salariés indiens sont anxiogènes. »
En outre, les nouveaux services impliqués dans le développement des logiciels ne bénéficient pas toujours d’une transmission fluide des connaissances entre ingénieurs.
Dans ces conditions, il semble difficile d’imaginer que le projet ambitieux de lancer un logiciel unique pour les 14 marques du groupe puisse se dérouler sans accroc.
« Stellantis applique ce qu’a fait Boeing il y a dix ans, relate par ailleurs un spécialiste du secteur. IBM fait aussi la même chose. » Quand on sait que Boeing connaît de problématiques de fiabilité depuis quelques années, ainsi que des bugs logiciels, on peut se faire du souci pour Stellantis.
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