En difficulté, ce géant européen des batteries de voitures électriques pourrait bientôt disparaître

 
Jusqu’à peu décrite comme un véritable mastodonte de la batterie en Europe, l’entreprise suédoise Northvolt vient d’être placée en procédure de sauvegarde. L’entreprise spécialisée dans la chimie NMC fait également face à la démission de son PDG.

Le marché de la voiture électrique fait grise mine en Europe, alors que les derniers chiffres évoquent une baisse globale de 1,7 % depuis le début de l’année dans l’ensemble des pays du Vieux Continent, en moyenne. Et malheureusement, cela ne touche pas que les constructeurs de véhicules zéro-émission (à l’échappement).

Northvolt en grande difficulté

En effet, ce désamour pour la voiture électrique a également un lourd impact sur les équipementiers, qui dépendent évidemment directement des immatriculations. Et justement, l’un d’eux subit en ce moment de grosses difficultés, qui ne sont cependant pas seulement liées à la baisse de la demande. Il s’agit de l’entreprise suédoise Northvolt, fondée en 2015 et dont la première usine avait été inaugurée dans son pays natale en 2021. Si la firme a rapidement attiré l’attention des constructeurs, les choses ne se déroulent pas vraiment comme prévu.

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À tel point qu’elle vient tout juste d’être placée en procédure de sauvegarde, afin de tout faire pour lui éviter la faillite, comme l’indique l’agence de presse britannique Reuters. Un processus similaire à ce qui a été mis en place pour la marque américaine Fisker quelques mois plus tôt. Certes, cela ne veut donc pas dire que l’entreprise va disparaître, mais cela n’augure tout de même rien de bon pour celle-ci, puisque cela fait plusieurs mois que les difficultés sont bien installées.

Usine Northvolt

En septembre dernier, le jeune entreprise annonçait le licenciement de 1 600 salariés, tandis qu’elle subissait de nombreuses annulations de commandes. En cause, des retards de production, qui ont incité certains de ses clients comme BMW à passer leur chemin, ce qui a évidemment eu un impact considérable sur les finances de Northvolt. Certes, en octobre dernier nous annoncions que Volvo avait pour projet de racheter la société, mais le constructeur suédois pourrait également collaborer avec d’autres partenaires.

Autant dire que la situation de l’entreprise est très tendue, même si elle continue de travailler avec la marque de poids lourds Scania, comme le rappelle Numerama. Cela sera-t-il suffisant ? Rien n’est moins sûr. D’autant plus que l’on vient également d’apprendre que le patron et co-fondateur de Nortvolt, Peter Carlsson, en poste depuis 2016 vient tout juste de quitter le navire et de poser sa démission. Un autre signe de la mauvaise santé de l’entreprise, qui frôle la disparition pure et simple.

De mauvais choix stratégiques ?

Mais qu’est-ce qui a pu engendrer une telle situation ? En fait, l’une des raisons de la dégringolade de Nortvolt se trouve d’abord dans un souci de gestion des déchets, qui a engendré une forte hausse des coûts de traitement, mettant à mal la santé financière de l’entreprise. De plus, celle-ci a voulu aller un peu trop vite en besogne, puisqu’elle a souhaité se diversifier trop rapidement, en se lançant notamment dans l’extraction des matières premières et le recyclage des batteries.

Sans parler de la construction d’une seconde usine, alors que la première ne tournait déjà pas à plein régime. Ce qui a engendré de lourds investissements, qui n’ont pas pu être rentabilisés. Pour mémoire, Northvolt est spécialisé dans la production de batteries NMC (nickel – manganèse – cobalt), qui font l’impasse sur le lithium. Quelques semaines plus tôt, la société avait annoncé vouloir recentrer ses activités sur la fabrication de cellules et a pris la décision d’annuler son projet d’usine de cathodes.

La fameuse batterie // source : Northvolt

En revanche, son ambition de construire des sites de production en Allemagne et au Canada étaient toujours d’actualité aux dernières nouvelles. Reuters précise également que Scania a prêté pas moins de 100 milliards de dollars à l’entreprise, ce qui devrait lui permettre de poursuivre une activité normale pour le moment. La restructuration devrait se terminer dans le courant du premier trimestre 2025 selon les estimations de l’entreprise. Espérons que cette chute n’entraîne pas d’autres concurrents, comme ACC qui traverse aussi une zone de turbulences.


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