En faillite, le géant européen des batteries pourrait être sauvé par le numéro 1 chinois : pourquoi c’est à prendre avec des pincettes

 
Actuellement placé en procédure de faillite, le fabricant européen de batteries Northvolt pourrait finalement être sauvé par l’un de ses concurrents. Un média suédois rapporte que la firme suédoise serait en pourparlers avec le géant chinois CATL, mais cela reste à nuancer.
Usine Northvolt

Il y a aujourd’hui de plus en plus de voitures électriques sur le marché mondial, et notamment en Europe, alors que Bruxelles fait tout pour développer cette motorisation. Si les ventes stagnent légèrement depuis le début de l’année, la demande globale grandit cependant depuis le début de la décennie. Et il faut évidemment accroître la production de batteries pour suivre le rythme.

Un sauvetage inattendu

Aujourd’hui, la grande majorité des cellules proviennent de Chine, même si cela pourrait changer sous l’impulsion de l’Union Européenne. Et grâce à des entreprises comme Northvolt, qui produit déjà des batteries dans son usine située en Suède. Mais tout n’est pas rose du tout pour la société, bien au contraire. À vrai dire, celle-ci est même au bord de la faillite, puisqu’elle vient tout juste d’être placée en procédure de sauvegarde.

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La firme fondée en 2015 est désormais sous la protection du chapitre 11 de la loi des faillites, comme le constructeur américain Fisker. En cause, de mauvais choix stratégiques, avec une volonté de trop en faire sans en avoir les capacités. Ce qui a entraîné des retards, incitant BMW à stopper ses investissements et mettre fin à un contrat à deux milliards d’euros. Résultat, Northvolt a perdu énormément d’argent et est actuellement au plus mal.

Après avoir annoncé de nombreux licenciements, l’entreprise scandinave est désormais face au mur. Mais tout n’est pas encore perdu, car il se pourrait qu’elle soit finalement sauvée, comme le rapporte un article du média suédois Dagens Nyheter. Ce dernier évoque des discussions qui auraient eu lieu entre Northvolt et un autre géant mondial de l’industrie de la voiture électrique. Et pas des moindres, puisqu’il s’agit de CATL, leader mondial du marché.

BMW Neue Klasse X

La société chinoise contrôle environ 40 % du marché mondial des batteries, contre seulement 16 % pour BYD, le numéro 2. Et alors que CATL possède déjà une usine sur le Vieux Continent, et qu’une autre est en préparation en Hongrie, il se murmure qu’il voudrait s’établir encore plus fortement sur notre territoire. Et l’idée d’un partenariat avec Northvolt ferait donc tout à fait sens, même si le contenu des pourparlers reste encore bien mystérieux.

Quelques nuances tout de même

À vrai dire, il semblerait même que le géant chinois ne soit pas encore prêt à investir dans la firme suédoise. Et ça, c’est Pan Jian, le patron de CATL qui le dit lui-même dans une interview, réalisée par le média allemand Frankfurter Allgemeine Sonntagszeitung. L’homme d’affaires explique en effet qu’« investir dans Northvolt n’est pas une priorité pour nous ». Voilà qui a le mérite d’être très clair. Il explique néanmoins qu’« il est toujours possible que nous puissions les aider sur le plan de la production ».

Car il est vrai que les deux rivaux ont bel et bien échangé au cours des six derniers mois, au sujet « d’un modèle de licence sur le modèle du partenariat entre CATL et Ford ». Pour faire simple, Northvolt aurait pu produire des batteries de la firme chinoise au sein de son usine suédoise. Sauf que Pan Jian explique que « nous ne savions pas qu’ils étaient en si grande difficulté financière. Si Northvolt nous avait contactés un an ou deux plus tôt, cela aurait été plus facile car ils étaient financièrement stables à ce moment-là ».

L'usine CATL en Allemagne
L’usine CATL en Allemagne

Pour le moment, la firme basée à Ningde, dans l’Est de la Chine, n’a pas l’intention de mettre d’argent dans son rival européen. Mais si cela devait se faire, cela ne devrait pas plaire à Bruxelles, qui veut tout faire pour réduire sa dépendance à l’Empire du Milieu. Sauf qu’à l’heure actuelle, l’Europe n’est pas encore en mesure de suivre la cadence, puisqu’une autre entreprise, ACC, est aussi en difficulté pour la production des cellules NMC (nickel – manganèse cobalt) pour le groupe Stellantis et Mercedes-Benz.


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