Le recyclage des batteries de voitures électriques en Europe ne fait que commencer : ces graphiques prouvent le potentiel

 

Le recyclage des batteries permettrait d’équiper plus de deux millions de voitures électriques d’ici à 2030. Mais la filière européenne pourrait ne pas être à la hauteur, en raison de nombreux projets menacés.


Les voitures électriques sont plus propres que leurs équivalents thermiques, c’est un fait indéniable et cela a déjà été prouvé à plusieurs reprises. Cependant, tout n’est pas encore parfait, et c’est pour cela que l’on ne peut pas encore dire que cette motorisation est 100 % propre et zéro-émission.

Le recyclage s’accélère

Parmi les critiques souvent formulées par les détracteurs, on cite notamment la fabrication de la batterie, qui serait particulièrement polluante. Il est vrai que tout n’est pas rose, tout particulièrement en ce qui concerne l’extraction des matériaux tels que le lithium ou les terres rares, souvent réalisée dans des conditions peu éthiques ni écologiques. Mais cela est cependant tout doucement en train de changer, de plusieurs manières. Parmi elles, citons le développement de batteries au sodium, ainsi que le recyclage.

Cette solution se développe aujourd’hui de plus en plus, que ce soit du côté des constructeurs comme des équipementiers. On pense par exemple à Mercedes, qui a récemment mis en service sa nouvelle usine dédiée, mais qui estime cependant que cette méthode n’est pas miraculeuse pour autant. Est-ce vraiment le cas ? Justement, l’ONG Transport & Environment s’est penchée sur la question. Et voilà que dans son dernier rapport en date, elle communique des chiffres globalement encourageants à ce sujet.

Crédit : Transport & Environment

Selon ses estimations, le lithium recyclé « pourrait fournir plus de deux millions de voitures électriques » d’ici à 2030 en Europe. Un chiffre très élevé, mais qui reste cependant largement en dessous des estimations de vente. Selon les prévisions de l’ONG les immatriculations de VE devraient atteindre les 9,6 millions sur le Vieux Continent à cette échéance. Néanmoins, le recyclage permettrait tout de même de combler 15 % des besoins en lithium, mais pas seulement.

Car ce dernier couvrirait aussi « 13 % des besoins en manganèse pour les voitures électriques, 25 % en nickel, et 62 % en cobalt ». Et bien sûr, ces chiffres devraient continuer à augmenter au fil des années. En 2040, les ventes de véhicules zéro-émission (à l’échappement) pourraient atteindre les 16,3 millions. Et le recyclage du lithium permettrait d’équiper l’équivalent de 5,2 millions d’entre eux. Un chiffre qui atteint les 15,4 pour le cobalt et les 7,6 pour le nickel. Le manganèse représentera 3,8 millions d’auto en parallèle.

Des projets menacés

D’après T&E, le développement de la filière du recyclage de batteries en Europe pourrait éviter la construction de 12 nouvelles mines dans le monde d’ici à 2040 : « quatre de lithium, trois de nickel, quatre de cobalt et une de manganèse ». C’est évidemment une très bonne nouvelle, qui contribuera à rendre les voitures électriques plus propres, dès la conception de la batterie. Même si d’autres éléments comme la carrosserie sont également encore très polluants. De plus, le recyclage sur le Vieux Continent permettra de réduire la dépendance de dernier à la Chine.

L’état des usines de batteries en Europe

De plus, « l’empreinte carbone diminuerait de près d’un cinquième (-19 %) si le lithium était recyclé en Europe au lieu d’être extrait en Australie puis raffiné en Chine comme c’est souvent le cas actuellement ». Malheureusement, tout n’est pas rose pour autant, bien au contraire. Et le développement de cette industrie se heurte à un obstacle de taille. Selon l’ONG, l’Europe et le Royaume-Uni pourraient prendre beaucoup de retard pour une raison simple : environ la moitié des projets d’usines de recyclage sont menacés à l’heure actuelle.

Crédit : Transport & Environment

Seulement 8 % sont déjà en activité et 4 % en construction, tandis que 22 % sont en pause et 22 % présentent un fort risque d’être annulés. Citons par exemple le projet Parkes situé à Carling-Saint-Avold, en Moselle, qui a été mis en pause. Cependant, en juillet dernier, la firme norvégienne Hydrovolt annonçait la création d’un site dédié à la revalorisation des batteries en France. Et celui-ci devrait être opérationnel dès l’année prochaine. En parallèle, BMW va ouvrir son usine en Allemagne utilisant le procédé de « recyclage direct ».


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