General Motors prend une lourde décision qui pourrait impacter la nouvelle voiture électrique de Tesla

 
General Motors a annoncé l’abandon de l’activité de robotaxi de sa filiale Cruise pour se concentrer sur le développement de systèmes avancés d’aide à la conduite pour les voitures vendues aux particuliers. De quoi laisser le champ libre à Tesla et son Cybercab ou encore à Google avec Waymo ?

Cruise, pionnier de la conduite autonome, avait fait sensation avec ses robotaxis sans chauffeur opérant dans plusieurs grandes villes américaines.

Mais l’idylle s’est rapidement transformée en cauchemar ces derniers mois, jusqu’à fin 2023, où le pire est arrivé. À San Francisco un robotaxi de Cruise avait roulé sur une piétonne qui venait d’être percutée par une autre voiture.

La gestion controversée de cet événement (l’entreprise ayant mis plusieurs jours à révéler que le véhicule avait bougé et traîné la victime sur plusieurs mètres) a conduit les autorités à suspendre son permis d’exploitation.

Une restructuration profonde pour Cruise

À la suite de cet accident, General Motors, la maison mère de Cruise, a dû prendre des mesures drastiques. Kyle Vogt, cofondateur de Cruise, a démissionné, et l’entreprise a licencié environ 900 employés, soit un quart de son personnel, pas uniquement pour l’incident en question, mais aussi pour des raisons financières à peine dissimulées.

Cruise a repris ses activités sous supervision et prévoyait un partenariat avec Uber pour rendre ses services disponibles dès le premier semestre 2025.

Cependant, en début de semaine, le couperet tombe. General Motors a annoncé un changement radical de stratégie : les ingénieurs de Cruise seront intégrés dans les équipes internes de GM pour travailler sur des technologies de conduite assistée et autonome, marquant la fin du développement des robotaxis.

« GM ne financera plus le travail de développement des robotaxis de Cruise, étant donné le temps et les ressources considérables nécessaires pour faire évoluer l’entreprise, surtout dans un marché de plus en plus concurrentiel », a déclaré le constructeur.

Les problèmes de Cruise en matière de sécurité peuvent évidemment être invoqués, mais il y a aussi une autre réalité à prendre en compte : le gouffre financier que cela représente, surtout à l’heure où le législateur ne fait que tirer le frein à main sur le développement de ces technologies, même si la donne pourrait changer avec les récentes élections américaines et l’arrivée de Donald Trump au pouvoir, proche d’Elon Musk, qui compte bien en profiter pour simplifier la réglementation concernant les robotaxi, puisque Tesla est maintenant entré dans le jeu avec le Cybercab.

Tesla Cybercab // Source : Robin Wycke pour Frandroid

Kyle Vogt, désormais ancien dirigeant de Cruise, n’a pas mâché ses mots en commentant cette décision sur le réseau social X : « Au cas où ce n’était pas clair avant, c’est clair maintenant : GM est dirigé par une bande de nuls. » Voilà qui a le mérite d’être clair.

De son côté, Honda, investisseur de Cruise, avait prévu de lancer un service de robotaxis au Japon en 2026. Cependant, l’avenir de ce projet est désormais incertain et la firme japonaise a indiqué qu’elle réévaluera ses plans en fonction de l’issue de la restructuration de Cruise.

Malgré cet abandon des robotaxis, General Motors a réaffirmé son engagement envers la conduite autonome pour les véhicules destinés aux particuliers. Mary Barra, PDG du groupe, a déclaré lors d’une conférence : « Notre engagement en faveur de l’assistance à la conduite et de la technologie autonome pour rendre la conduite plus sûre, plus accessible et moins stressante, est inébranlable.« 

Inébranlable, certes, mais pas à n’importe quel prix, et Cruise semble avoir essuyé les pots cassés pour Waymo ou encore Tesla avec des incidents à répétition.

Une concurrence féroce dans les véhicules autonomes

Pendant que Cruise traverse cette crise, ses concurrents continuent de progresser. Waymo, filiale d’Alphabet (Google), a pris une avance considérable avec ses véhicules autonomes largement utilisés dans des villes comme Phoenix et San Francisco.

Waymo
Source : Waymo

Comme énoncé plus haut, Tesla a aussi récemment dévoilé son projet de robotaxi, le Cybercab, mais sa production n’est pas prévue avant 2026 selon les dires d’Elon Musk. La marque a aussi présenté une navette autonome avec le Cybervan.

De son côté, Zoox, filiale d’Amazon, teste actuellement ses véhicules autonomes dans des zones limitées, notamment à Las Vegas et San Francisco. Contrairement aux autres, les véhicules de Zoox se distinguent par l’absence de volant et leur capacité à rouler dans les deux sens.


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