Si les voitures électriques sont indéniablement plus propres que les autos thermiques, il reste cependant certains points à améliorer pour que tout soit réellement idéal. Et parmi eux, citons notamment la batterie, qui n’est pas encore parfaitement respectueuse de l’environnement, et ce pour plusieurs raisons.
Une solution inédite
Cette dernière fait appel à des matériaux tels que le lithium ou le cobalt, qui sont parfois extraits dans des conditions peu éthiques. Ce n’est pas tout, car dans la plupart des cas, ces métaux proviennent de pays tels que la Chine. C’est tout particulièrement le cas pour le graphite, assez méconnu, mais qui est pourtant encore plus utilisé dans les accumulateurs pour voitures électriques. Il faut en effet 20 à 30 fois plus de ce matériau que de lithium pour produire une batterie.
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Un chiffre très élevé, qui laisse entendre à quel point les besoins sont élevés pour cet élément, dérivé du carbone. Celui-ci est utilisé pour fabriquer l’anode, chargée d’absorber le courant électrique. Et ce matériau est notamment plébiscité pour son excellente conductivité. Mais le fait qu’il vienne majoritairement de l’Empire du Milieu pose problème, à l’heure où de nombreux marchés veulent réduire leur dépendance à ce pays. C’est notamment le cas de l’Union européenne, qui va investir pour inciter les entreprises à produire des batteries sur place.
Mais voilà que des chercheurs américains du laboratoire d’Oak Ridge (ORNL) ont trouvé une solution pour concevoir des batteries sans utiliser de graphite. Comment ? En optant à la place pour du charbon, un matériau qui est ensuite transformé pour être intégré dans les batteries. Sur le papier, cela n’est pas vraiment une grande découverte, puisque cet élément est en fait composé de carbone, tout comme le graphite. Mais c’est surtout le processus qui a été mis au point par les scientifiques qui est particulièrement intéressant.
Si le site américain Electrek, qui relaie cette information, ne détaille pas le procédé, il explique que celui-ci permet d’éliminer les impuretés contenues dans le charbon, afin que le matériau qui en découle soit adapté pour concevoir une anode de batterie. Selon Prashant Nagapurkar, chercheur à l’ORNL, « le graphite fabriqué avec du charbon est la forme la plus écologique possible ». Il explique que « si l’électricité est verte, l’ensemble du processus est vert ». De quoi rendre les voitures électriques plus propres dans le futur.
Favoriser le recyclage
Car cette nouvelle méthode possède également un avantage non négligeable. Cette dernière ne fonctionne pas uniquement sur le charbon directement extrait du sol, mais aussi sur tous les déchets. C’est-à-dire les cendres et les restes d’extractions. Ce qui permet de réduire l’utilisation des mines, qui sont évidemment très nocives pour l’environnement, ainsi que pour la santé des personnes qui y travaillent, notamment dans les pays en voie de développement. De plus, cette solution favorise également le recyclage d’éléments normalement jetés.
Selon les chercheurs, les résidus de charbon actuellement présents aux États-Unis permettraient de couvrir environ 30 % des besoins en batteries de voitures électriques d’ici à 2050. À cela s’ajoute la revalorisation des accumulateurs usagés afin d’en récupérer le lithium, entre autres. D’après une récente étude, le recyclage des batteries en Europe permettrait d’équiper plus de deux millions de véhicules d’ici à 2030. De quoi rendre les autos zéro-émission (à l’échappement) encore plus propres au cours des prochaines décennies, dans le monde entier.
D’autant plus que les chercheurs de l’ORNL expliquent que le procédé nouvellement mis au point pourrait aussi être utilisé sur d’autres matériaux que le charbon. Edgar Lara-Curzio, responsable du projet souligne que « par exemple, la pyrolyse du méthane, qui peut être utilisée pour produire de l’hydrogène, génère du carbone solide comme sous-produit, qui pourrait être graphité électrochimiquement pour des applications de batteries lithium-ion ». Mais pour l’heure, ce processus n’en est qu’à ses débuts, et il faudra encore attendre quelques années avant une industrialisation massive.
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