Pourquoi la voiture électrique officielle de la NASA pourrait bientôt disparaître

 
Fondée en 2017, la start-up américaine Canoo est actuellement dans une situation très délicate. La firme, spécialisée dans les fourgonnettes électriques, a mis plusieurs dizaines de ses employés en congés sans solde, au moins jusqu’à la fin de l’année. Le risque de faillite est bien réel.

L’industrie automobile est un monde sans pitié, où survivre est loin d’être une chose aisée. Et ça, de nombreuses entreprises le savent, et beaucoup en ont fait les frais. Car la concurrence est particulièrement rude, et beaucoup de start-up s’y sont cassé les dents. On pense par exemple à Fisker, qui a fait faillite cet été, ou encore à Neta, la firme chinoise qui pourrait subir le même sort.

Canoo au bord du précipice

Mais toutes ces marques ne sont pas les seules à subir d’importantes difficultés, souvent liées à des erreurs stratégiques. C’est en effet également le cas d’une start-up assez peu connue en Europe, puisqu’elle est basée aux États-Unis. Il s’agit de Canoo, une société fondée en 2017 sous le nom d’Evelozcity par Stefan Krause et Ulrich Kranz et dont le siège se situe dans l’Arkansas. Cette dernière est spécialisée dans le développement de fourgonnettes électriques destinées à la location et au covoiturage.

Tout semblait pourtant bien parti pour la jeune société, qui avait dévoilé en 2022 une voiture destinée à acheminer les astronautes de la NASA vers le pas de tir en direction de la Lune. Et cela dans le cadre de la mission Artemis prévue pour l’an prochain. Mais il se pourrait que cette collaboration n’aboutisse finalement jamais, comme le laisse penser un article récemment publié par le site TechCrunch. Ce dernier indique que Canoo a pris une décision particulièrement inquiétante pour son avenir.

Elle a en effet placé plusieurs dizaines de ses employés restants dans une «  pause obligatoire non rémunérée ». Une sorte de congé sans solde donc, qui laisse présager le pire pour l’entreprise. Car cette période va se poursuivre jusqu’à la fin de l’année, au moins, comme le précise le mail envoyé aux collaborateurs. Celui-ci avait également indiqué que les salariés ne pourraient plus accéder aux systèmes de Canoo à partir de vendredi dernier. En revanche, les avantages sociaux seraient maintenus jusqu’à la fin du mois de décembre.

Tout cela ne sent pas bon du tout pour la jeune entreprise. Car cette dernière avait déjà placé une centaine de ses salariés au chômage technique, à la suite de sa décision de fermer son usine d’assemblage située dans l’Oklahoma. En cause, un manque de financement, alors que Canoo avait déjà fermé ses bureaux de Los Angeles, qui accueillaient son siège social. En novembre dernier, la société indiquait ne plus avoir que 700 000 dollars sur son compte en banque, ce qui reste très peu pour espérer survivre.

Une situation très difficile

Et ce n’est pas tout, car le constructeur américain, dont la fourgonnette Lifestyle aurait pu inspirer l’Apple Car avortée, a également perdu plusieurs de ses hauts dirigeants au cours des précédentes années. Parmi eux, son directeur technique, son directeur financier ainsi que son directeur juridique, qui ont tous décidé de quitter le navire avant que celui-ci ne finisse par couler. Ce qui a contribué à plonger la société dans une situation encore plus catastrophique, sans plus personne à la barre, hormis son PDG, Tony Aquila.

Ce dernier n’a d’ailleurs pas encore pris la parole à ce sujet pour le moment. Quoi qu’il en soit, l’entreprise ne s’avoue pas vaincue, car elle vient d’annoncer un regroupement d’actions inversé, à raison de 1 contre 20. Ce dernier entre en vigueur dès ce mardi 24 décembre, comme l’explique le site américain The Verge. Selon Canoo, « cette consolidation vise à maintenir ses actions cotées à la bourse Nasdaq et à attirer « un groupe plus large d’investisseurs institutionnels et particuliers ».

Son objectif est désormais de récolter des fonds pour espérer survivre, puis poursuivre son développement. Mais rien n’est encore gagné, puisque les analystes avaient déjà mis en garde le constructeur, affirmant que celui-ci est au bord de l’épuisement des liquidités depuis 2022. Espérons qu’il ne finisse pas par subir le même sort que Fisker, mais plutôt celui de Rivian, qui a bénéficié d’un investissement de 5 milliards de dollars de la part de Volkswagen. De quoi le sauver d’une faillite programmée si rien n’avait été fait.


Retrouvez un résumé du meilleur de l’actu tech tous les matins sur WhatsApp, c’est notre nouveau canal de discussion Frandroid que vous pouvez rejoindre dès maintenant !

Les derniers articles