Les voitures électriques ne sont pas encore parfaitement propres, mais elles pourraient le devenir

 
Selon une récente étude menée par le cabinet McKinsey, la forte demande en matières premières nécessaires à la fabrication des batteries rend les voitures électriques encore polluantes. À moins que les industriels continuent d’accélérer sur le recyclage des accumulateurs, afin de répondre à la demande grandissante.
Usine Audi
Des batteries Audi en cours de fabrication

Malgré un petit ralentissement des ventes, notamment en France, le marché de la voiture électrique continue de se développer à vitesse grand V. Et c’est évidemment loin d’être terminé, alors qu’une récente étude prévoit que l’année 2025 devrait être celle du boom de cette motorisation.

Une demande en hausse

Et ce phénomène ne devrait faire que de s’intensifier au cours des prochaines années, comme le rapporte une étude tout juste publiée par le cabinet McKinsey. Selon cette dernière, les ventes de voitures électriques devraient être multipliées par six d’ici à 2030 dans le monde entier. Ainsi, le chiffre devrait passer de 4,5 millions de véhicules en 2021 à 28 millions. Et si le document ne le précise pas, il y a de fortes chances pour que les constructeurs chinois dominent le marché.

À moins que les mesures mises en place par l’Union Européenne permettent de développer notre industrie locale. Mais voilà, il faudra être en mesure de répondre à cette augmentation drastique des ventes, qui va de pair avec un besoin croissant en batteries. À tel point que, selon l’étude, la demande dans ce domaine pourrait représenter 95 % de l’approvisionnement en lithium dans le monde entier d’ici à 2030. Actuellement, les producteurs de batteries utilisent 80 % de la production mondiale de ce matériau, ce qui est colossal.

Et c’est la même problématique avec d’autres composants des batteries, tels que le nickel ou encore le cobalt, qui sont généralement extraits dans des pays où les conditions de travail sont moins strictes qu’en Europe. Le tout dans des conditions éthiques souvent désastreuses. Sans parler du fait que les mines sont particulièrement polluantes, détruisant également l’écosystème tout autour. Ce qui fait qu’à l’heure actuelle, on ne peut pas qualifier les voitures électriques de zéro-émission. Selon McKinsey, « environ 40 % des émissions des batteries proviennent des processus d’extraction et de raffinage des matières premières en amont ».

Le document explique que « la transformation et le raffinage étant la phase la plus émettrice pour tous les matériaux utilisés dans les batteries », en raison d’une quantité très élevée d’énergie nécessaire. Et bien sûr, plus un accumulateur est grand, plus c’est le cas. Et cela est particulièrement valable pour les packs NMC (nickel – manganèse – cobalt), dont la forte demande pourrait en plus finir par engendrer une pénurie de nickel au cours des prochaines années. En effet, le secteur des batteries est en concurrence avec l’industrie de l’acier, qui en consomme aussi beaucoup.

Le recyclage, une solution idéale ?

Mais quelle serait la meilleure manière de rendre les voitures électriques plus propres ? En fait, n’y a pas une solution, mais plusieurs. L’une d’elles serait d’abord de réduire la taille des accumulateurs, alors que l’on sait que de grosses batteries présentent beaucoup d’inconvénients, tels qu’une hausse du poids et de la consommation. Cela rejoint une récente étude de la WWF, qui alertait également sur la demande trop élevée de l’industrie en matériaux. Mais ce n’est pas tout, car l’essor de la chimie LFP (lithium – fer – phosphate) pourrait changer la donne aussi.

Selon l’étude, « les cathodes des batteries NMC sont plus émissives que celles des batteries LFP », notamment grâce à l’absence de nickel et de cobalt pour ces dernières ; le développement de cette alternative pourrait donc rendre les batteries plus « propres ». En plus, cette chimie coûte également moins cher, tandis que le souci de la densité énergétique moins importante est peu à peu en train de se résoudre. Enfin, McKinsey explique que le recyclage des batteries permettrait aussi de réduire la pollution liée à cette industrie, tout en réduisant le risque de pénurie.

Usine de recyclage Mercedes-Benz

Cette méthode se développe de plus en plus chez les constructeurs, même si certains comme Mercedes estiment qu’il ne s’agit pas non plus d’une solution miraculeuse. Le cabinet américain a également publié des graphiques détaillant plusieurs manières de réduire de 90 % les émissions polluantes liées à la production de batteries d’ici à 2030. Cela passerait notamment par l’utilisation de matériaux bruts recyclés ou propres et par l’électrification de la plupart des processus, des équipements au transport, entre autres. Ainsi, selon l’étude, « l’approvisionnement en matériaux recyclés pour la fabrication de batteries devrait atteindre, selon le matériau, jusqu’à près de 50 % de la demande totale d’ici 2040 ».


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