Dire que le marché automobile est en crise est un doux euphémisme. La situation est particulièrement tendue partout en Europe, et notamment en France, où les ventes de voitures électriques ont baissé en 2024. Si cette motorisation n’est pas la seule responsable, le fait est qu’elle subit un certain désamour des conducteurs.
Une forte hausse chez nos voisins
Si la part de marché des VE reste stable chez nous, ce n’est cependant pas le cas partout. En Allemagne par exemple, elle a tout simplement dégringolé, en raison notamment de la suppression du bonus écologique. Cependant, tout n’est pas tout noir non plus, et certains pays s’en sortent même plutôt bien sur la voiture électrique. C’est par exemple le cas du Royaume-Uni, qui a même connu une belle progression au cours de l’année passée, comme le rapporte la SMMT (Society of Motor Manufacturers and Traders).
L’association professionnelle de l’industrie automobile indique en effet que les ventes de voitures électriques ont fortement augmenté en 2024 sur le territoire. Elle a noté une progression de 21,4 % par rapport à 2023, avec un total de 381 970 véhicules vendus. Rien que sur le mois de décembre, ce sont 43 656 unités qui ont été immatriculés. Soit une hausse de 56,8 % par rapport à la même période l’an passé. Ainsi, la part de marché de cette motorisation est affichée à 19,6 %.
Une très bonne nouvelle, qui permet au Royaume-Uni de devenir le premier marché européen, détrônant l’Allemagne en raison de la forte baisse des ventes là-bas. Cependant, avec des voitures électriques qui ont représenté 89 % des ventes de voitures neuves en 2024 selon l’agence Reuters, la Norvège, très attaché à cette motorisation, fait beaucoup mieux en termes de part de marché, mais avec beaucoup moins de véhicules immatriculés au global.
Chez nos voisins britanniques, comme en France, c’est la Tesla Model Y qui a dominé les ventes de voitures électriques, avec 32 862 unités écoulées en 2024. Le mois dernier, la Model 3 a aussi cartonné, tandis qu’elle est restée en retrait sur le classement annuel. Et ce notamment car les livraisons de la berline se font en dents de scie, comme elle n’est pas produite sur le sol européen.
Des efforts colossaux pour y arriver
On note également le succès de l’Audi Q4 e-tron et de la MG4, sans oublier la BMW i4 et la Mercedes EQA. En revanche, pas la moindre trace de voitures françaises dans le top 10 sur l’ensemble de l’année passée. Un chiffre remarquable, mais fortement poussé par le gouvernement britannique : celui-ci visait initialement une part de marché de 22 % en 2024 pour les électriques, un objectif qui n’a donc pas été atteint. Pourtant, de nombreux leviers ont été activés pour y arriver.
Parmi eux, la mise en place de remises massives par les constructeurs, qui ont atteint un cumul de 4,5 milliards de livres sur l’ensemble de l’année dernière, soit environ 5,4 milliards d’euros. Or, cela n’est pas tenable sur le long terme, car les marques doivent également rentabiliser leurs investissements dans l’électrification de leurs véhicules. Elles doivent donc trouver un juste équilibre entre un tarif acceptable pour les clients et des marges suffisantes. Car on le sait, les conducteurs trouvent encore l’électrique trop cher, même avec les baisses de prix.
Ce qui explique sans doute d’ailleurs pourquoi cette motorisation a plus séduit les entreprises que les particuliers. En effet, seulement 1 sur 10 a acheté une voiture zéro-émission (à l’échappement) l’an dernier. Celle-ci a pourtant représenté 25,4 % des ventes aux professionnels, avec 64 000 immatriculations de plus qu’en 2023. Cela s’explique notamment par les conditions fiscales plus intéressantes que pour les conducteurs particuliers pour l’achat d’une voiture électrique chez nos voisins britanniques.
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