Si certaines entreprises de l’industrie automobile cartonnent, notamment BYD et Tesla, malgré une légère baisse des ventes, toutes ne sont pas logées à la même enseigne. Et pour certaines, l’année 2024 aura été particulièrement éprouvante. C’est notamment le cas de Volkswagen et de Nissan, mais également d’une société assez peu connue du grand public.
Une bonne nouvelle dans la tempête
Il s’agit de Northvolt, une entreprise suédoise fondée en 2015 et spécialisée dans la conception et la production de batteries pour les voitures électriques. L’entreprise avait notamment noué un partenariat avec BMW, afin de fournir au constructeur des packs made in Europe. Mais ce dernier avait finalement décidé en juin dernier de mettre fin au contrat, en raison notamment du retard pris par l’équipementier. Une décision qui a contribué à plonger Northvolt dans une crise de grande ampleur, même si ce n’est pas la seule raison. Volvo, autre partenaire majeur, avait également pris ses distances en octobre.
C’est ainsi qu’au mois de novembre 2024, Northvolt a été placée en procédure de sauvegarde, l’une des dernières étapes avant la faillite si la situation ne s’améliore pas. Cependant, voilà qu’une petite lueur d’espoir renaît en ce début d’année, comme l’explique l’agence de presse américaine Reuters. Cette dernière explique que les dirigeants de l’entreprise basée à Stockholm ont finalement trouvé un accord permettant de poursuivre l’activité de cette dernière. Une bonne nouvelle, la demande ayant été approuvée par les actionnaires de la société.
Pour mémoire, cette dernière était placée sous le chapitre 11 du régime américain sur les faillites, permettant de sauver les meubles avant une possible liquidation. Hier, l’assemblée des actionnaires avait été convoquée, « une mesure procédurale » requise par la loi suédoise. Celle-ci impose en effet ce type de mesure lorsque les fonds propres d’une entreprise diminuent trop drastiquement. Dans un communiqué, le groupe souligne que « Northvolt continue à faire des progrès dans le processus de restructuration tout en augmentant la production et en effectuant sa transformation ».
La firme possède à l’heure actuelle deux principaux actionnaires, dont l’un n’est autre que le groupe Volkswagen, par l’intermédiaire du géant du poids-lourd Scania. D’ailleurs, les deux sociétés continuent de collaborer, notamment sur le développement d’une batterie conçue pour les camions électriques, capable de parcourir plus de 1,5 million de kilomètres. Northvolt a également reçu un financement de 100 millions de dollars de la part du groupe allemand, tandis qu’un prêt garanti sur ses actifs de 145 millions de dollars a également été accordé.
Une situation encore tendue
Néanmoins, tout n’est pas encore résolu pour l’entreprise, qui doit encore continuer ses efforts pour survivre, et ce alors que la concurrence chinoise reste encore particulièrement intense. À l’heure actuelle, la dette de Northvolt s’élève à 5,84 milliards de dollars comme le rappelle La Tribune, et la situation demeure encore assez tendue. En effet, la firme a notamment annoncé la suppression de 1 600 emplois en fin d’année dernière, en raison notamment de nombreuses annulations de commandes. À quoi cela est-ce dû ?
En fait, Northvolt a pris énormément de retard dans la conception et la production de batteries pour ses clients. Plusieurs raisons expliquent cette situation, à commencer par des problèmes de stratégie, puisque l’entreprise ne possède que deux lignes pilotes, pour produire six types d’accumulateurs différents. Forcément, ça coince. De plus, les machines utilisées sont très difficiles à régler, et la présence d’un ingénieur chinois est indispensable. Sauf que celui-ci ne parle pas anglais et qu’il faut communiquer à l’aide de Google Traduction. Une situation lunaire.
Tout cela a donc contribué à la descente aux enfers de la société suédoise, spécialisée dans la production de batterie NMC (nickel – manganèse – cobalt), alors que de plus en plus de constructeurs se tournent vers la chimie LFP (lithium – fer – phosphate). Un revirement de situation qui également plongé le français ACC, chargé de fournir Stellantis et Mercedes-Benz, dans de grandes difficultés au cours des derniers mois. Un sauvetage de Northvolt par la firme chinoise CATL avait été évoqué, mais cela n’avait finalement pas été confirmé.
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