Non, les constructeurs chinois ne sont pas en train d’envahir le marché européen de la voiture électrique : la preuve en chiffres

 
Si l’Europe craint une invasion de constructeurs chinois au cours des prochaines années, la réalité est en fait toute autre. Et à vrai dire, le développement des voitures chinoises en Europe est même en train de s’essouffler.
BYD Sea Lion 7 // Source : Marie Lizak pour Frandroid

On entend régulièrement dire que les constructeurs de voitures chinoises arrivent en force en Europe et qu’ils pourraient un jour dominer le marché. Certains experts avaient déjà tiré la sonnette d’alarme, craignant que le Vieux Continent puisse être totalement envahi, devenant alors un simple importateur au cours des prochaines années.

Des ventes en baisse

C’est d’ailleurs pour pallier ce problème que Bruxelles a décidé d’agir en mettant en place des droits de douane en hausse pour les voitures électriques produites en Chine. Une mesure d’ailleurs en train d’être contestée par plusieurs constructeurs, dont BYD ou encore Tesla et même BMW. Mais dans les faits, la Chine est-elle vraiment en train de nous envahir ? Et bien il semblerait que la réponse soit non, comme l’explique un article publié par le média américain Bloomberg.

Ce dernier indique qu’effectivement, les ventes de voitures électriques issues de constructeurs venus de l’Empire du Milieu ont fortement augmenté au cours des cinq dernières années. Mais depuis 2024, la tendance est plutôt à la stagnation et le développement semble finalement être en train de s’essouffler. MG, qui appartient au groupe SAIC a par exemple enregistré une chute de 3,5 % de ses immatriculations en Europe sur l’ensemble de l’année 2024 par rapport à 2023.

Xpeng G6 // Source : Xpeng

Une tendance qui confirme celle que nous avions déjà évoqué dans un précédent article, où nous annoncions une part de marché de seulement 1,28 % des constructeurs chinois en France. On est encore très loin de l’invasion tant crainte par l’Union européenne. À l’échelle du continent, les marques venues de l’Empire du Milieu telles que BYD ou encore Xpeng, entre autres, n’ont représenté qu’une petite part de marché de 8,5 % sur l’ensemble de l’année passée. Et bien évidemment, les droits de douane en hausse n’y sont pas pour rien.

Selon les données de Data Force relayées par Bloomberg, décembre était le 2ème mois de hausse de ces taxes d’importation, ce qui s’est traduit par une part de marché en baisse par rapport à la moyenne. Celle-ci était de 8,2 %, en très légère hausse en comparaison avec novembre, mais toujours en dessous d’avant. Selon un graphique, la PdM de ces marques dépassait la barre des 10 % un peu plus tôt en 2024, avant la hausse des droits d’importation en Europe.

BYD domine le marché

Bien évidemment, toutes les marques chinoises ne sont pas logées à la même enseigne. Si l’ensemble de ces dernières ont globalement connu une baisse de 22 % des ventes en décembre dernier par rapport à la même période en 2023, certains s’en sortent mieux que d’autres. C’est notamment le cas de BYD, qui talonne Tesla sur le podium des meilleures ventes mondiales en 2024. Sur le Vieux Continent, le constructeur de Shenzhen est le premier constructeur chinois, avec des immatriculations en hausse de 111 % en décembre dernier.

Il est suivi par MG, qui a subi une dégringolade importante de 64 %, tandis que Xpeng se place sur la 3ème marche. Le constructeur, qui commercialise deux modèles en France a vu ses immatriculations européennes augmenter de 104 %. On retrouve également Great Wall et Omoda, qui ont respectivement vendu 429 et 427 voitures en Europe en décembre, suivis par Leapmotor et ses 393 autos. Des chiffres qui ne sont pas non plus particulièrement élevés, et qui ne constituent pas une menace directe.

MG4 XPower

En fait, là où les constructeurs chinois ont surtout leur carte à jouer, c’est en ce qui concerne les prix. Car à l’heure actuelle, ces derniers proposent les voitures électriques les moins chères du marché, et de loin, avec un tarif moyen tournant autour des 30 000 euros. En comparaison, l’Europe dépasse plutôt les 60 000 euros.

C’est d’ailleurs cet écart qui est qualifié de concurrence déloyale par Bruxelles et qui a mené à la mise en place des droits de douane plus élevés. Mais les marques asiatiques ont un atout, puisqu’elles ont réussi à faire fortement chuter leurs coûts de production, à l’image de BYD et de son Atto 3 qui avait surpris des ingénieurs japonais.

Mais attention, car le prix inférieures des voitures électriques chinoises n’est pas forcément une réalité en Europe. Leur prix flambe sur le Vieux Continent, pour de nombreuses raisons, notamment logistiques et commerciales.


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