Les voitures électriques coûtent encore cher, mais l’écart avec les thermiques se réduit de jour en jour

 
Selon une récente étude de AAA Data, la voiture électrique coûte encore plus cher que les autos thermiques. Cependant, les prix baissent et l’écart se réduit de plus en plus entre ces motorisations comme le montre Automobile Propre.
Peugeot E-208 // Source : Jean-Baptiste Passieux – Frandroid

Avec des chiffres en repli de 3,2 %, les ventes de voitures électriques en France ont baissé en 2024. En cause notamment, les tarifs qui restent encore trop élevés, alors que le bonus écologique a été raboté, voire supprimé pour les modèles venus de Chine. Or, on sait que le prix reste encore un sujet d’inquiétude pour les automobilistes.

Vraiment plus chères ?

Ces derniers estiment que cette motorisation coûte encore trop cher, et ce même si l’on sait qu’à l’usage, elle devient en fait bien plus rentable que l’essence ou le diesel. Mais rien n’y fait, les Français hésitent encore à adopter en masse cette alternative, comme l’avait confirmé une récente étude. Mais dans les faits, qu’en est-il ? Les voitures électriques sont-elles aussi inaccessibles qu’on le pense ? La réponse est en réalité à nuancer, comme l’explique Automobile Propre.

Le média relaie les données d’une étude menée par le cabinet AAA Data sur le prix des autos actuelles. Et il faut savoir qu’en 2024, une voiture électrique coûtait en moyenne 42 930 euros, remises et bonus écologique non déduits. Effectivement, il s’agit de la motorisation la plus onéreuse, devant l’hybride avec une moyenne de 41 043 euros ou encore le diesel et ses 39 761 euros. Les modèles essence coûtent quant à eux « seulement » 26 774 euros en moyenne à l’heure actuelle.

Photo Yannick Brossard / DPPI

Ce n’est pas tout, car malgré l’essor des petites autos abordables comme la Renault 5 E-Tech ou la Citroën ë-C3, le prix des voitures électriques a grimpé de 3,6 % en 2024. Cependant, ces chiffres doivent être pris avec des pincettes, car ils concernent tout le marché, incluant les petits modèles comme les gros SUV haut de gamme. Or entre les deux, il y a un monde. Et avec l’essor de ces autos « pas chères », les prix devraient être tirés par le bas au cours des prochaines années. À vrai dire, c’est déjà le cas.

Les journalistes prennent l’exemple d’une Renault Zoé. Dotée d’une autonomie de 400 kilomètres semblable à la R5, elle démarrait à partir de 35 100 euros, contre 33 490 euros pour la nouvelle R5. Et ce alors que cette dernière est mieux équipée et se recharge plus rapidement. Pour les mêmes prestations, la nouvelle venue coûte environ 5 000 euros de moins. De plus, de nouvelles citadines électriques arriveront bientôt sur le marché, notamment chez Volkswagen, faisant baisser les prix moyens dans des prochains mois.

Avantage aux voitures chinoises

En fait, si l’écart entre le thermique et l’électrique est encore très élevé sur le segment des citadines, il se réduit considérablement pour les modèles plus grands. Il est en effet de 15 % en moyenne pour les compactes ainsi que les SUV. Par exemple, une Peugeot e-3008 coûte moins cher que la version hybride rechargeable grâce au bonus minimal de 2 000 euros. Et si certains annoncent une hausse des coûts de production de 40 % d’ici à 2030, comme le patron de Renault, ce propos reste à nuancer.

Car la firme a par exemple annoncé son objectif de faire baisser du même pourcentage les coûts de développement et de production de la prochaine Mégane E-Tech par rapport à l’actuelle. De plus, la guerre des prix entre les constructeurs devraient encore s’intensifier, tirant ces derniers vers le bas. Et cela notamment grâce à l’essor des batteries LFP (lithium – fer – phosphate), moins onéreuses que les NMC (nickel – manganèse – cobalt). Il faut également savoir que l’écart entre thermique et électrique continue de se réduire au fil des années, passant de 29 % en 2023 à 22 % en 2024.

BYD Atto 3 (2025) // Source : BYD

Quoi qu’il en soit, ce sont encore et toujours les voitures électriques chinoises qui ont l’avantage, puisque ces dernières coûtent nettement moins cher… dans leur marché domestique, où elles se monnaient environ 1 % moins cher que leurs équivalents thermiques. Même en Europe, leurs tarifs restent intéressants grâce notamment à une conception simplifiée. Ce qui avait d’ailleurs particulièrement ébahi un groupe d’ingénieurs japonais qui avaient démonté un BYD Atto 3 quelques mois plus tôt, dans le but de comprendre les raisons de son prix très bas.


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