Recharger sa voiture électrique en roulant va bientôt devenir possible sur cette autoroute française

 
Sur l’autoroute A10, il sera bientôt possible de recharger une voiture électrique en roulant, directement sur la route. Ce projet baptisé « Charge as you drive » est actuellement en cours de développement par Vinci Autoroutes.

Si le marché de la voiture électrique se développe au fil des années, malgré une baisse des ventes en 2024, certains obstacles freinent encore les automobilistes. Parmi eux, le prix mais également l’autonomie et la recharge. Beaucoup de conducteurs craignent encore de tomber en panne ou de devoir passer trop de temps à la borne.

La recharge en roulant, bientôt une réalité

Ces craintes sont pourtant de moins en moins fondées. Et ce grâce aux constructeurs qui proposent des voitures dotées de batteries plus performantes, qui offrent une plus grande autonomie et qui se rechargent plus vite. Mais ce n’est pas tout, car les infrastructures de charge évoluent aussi et deviennent plus rapides et plus pratiques. Et bientôt, il se pourrait qu’il ne soit même plus nécessaire de devoir s’arrêter pour faire le plein de sa voiture électrique grâce à une solution innovante.

Cette dernière permet aux véhicules de pouvoir remplir leur batterie en roulant, grâce à une route capable d’alimenter cette dernière. Ce dispositif a déjà été testé aux États-Unis, et voilà qu’il arrive désormais en France. Cela est rendu possible grâce à Vinci Autoroutes, qui est actuellement en train de lancer ce projet pharaonique sur l’A10, en Essonne. Bien sûr, ce dernier va se déployer tout doucement, de manière progressive. Pour commencer, c’est d’abord un tronçon de 1,5 kilomètre qui a été équipé de cette technologie.

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Ce dernier est situé à hauteur de la commune d’Angervilliers, au niveau du péage de Saint-Arnoult. Selon le communiqué de l’entreprise, les bobines ont officiellement été installées sur la voie la plus à droite depuis le 6 janvier dernier, sur environ 750 mètres d’après Radio Vinci Autoroutes. Il s’agit de la dernière phase avant le début des premiers tests, qui devraient démarrer dans le courant du mois de mai 2025. À cette date, plusieurs véhicules prototypes tels que des voitures et poids lourds testeront cette infrastructure.

D’ailleurs, ce sont principalement les camions qui devraient profiter de cette technologie, ce qui explique pourquoi les câbles ont été installés sur la voie de droite. Car si les bornes rapides pour les poids lourds se développent, elles demeurent encore assez rares. Cela devrait cependant bientôt changer, conformément à la volonté de l’Union européenne, qui exige l’installation d’au moins une borne tous les 120 kilomètres sur les voies rapides pour les camions (contre tous les 60 km pour les voitures). Mais leur déploiement devrait se faire de manière progressive.

Une technologie pratique

Cette expérimentation en conditions réelles se poursuivra ensuite jusqu’au mois de décembre 2025. Si cette dernière s’avère concluante, la voie devrait ensuite être ouverte à tous les usagers, même si la date officielle reste encore à confirmer par l’entreprise. Mais concrètement, comment cette technologie fonctionne-t-elle ? En fait, sur le principe, l’idée est assez simple. Celle-ci prend la forme de bobines émettrices, installées sous le revêtement de la chaussée, de manière totalement invisible donc.

Celles-ci émettent un champ électromagnétique, qui sera capté par des bobines réceptrices, installées sous les véhicules. Ce qui permettra de remplir leur batterie, à la manière d’un chargeur pour smartphone à induction. Et l’un des avantages de cette technologie sera le coût, et notamment celui des poids lourds. Car si cette solution se développe, il sera possible de réduire la taille des batteries de ces véhicules. C’est ce qu’explique Pierre Delaigue directeur mobilité connectée, autonome et électrique chez VINCI Autoroutes.

Celui-ci rappelle que « à peu près 40 % du coût d’un poids lourd électrique, c’est sa batterie. Si on réduit sa batterie d’un facteur 2 ou 3, on diminue non seulement le coût du véhicule, mais aussi son empreinte environnementale en limitant l’usage des matières premières. » Ce projet représente tout de même un investissement colossal de 26 millions d’euros. Mais il s’agira de la toute première autoroute électrique par induction au monde. Cocorico !


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