La faillite vient d’être prononcée pour le pionnier des camions électriques et hydrogène aprèsun gros scandale

 
Malgré des produits dans l’air du temps, la firme américaine Nikola, spécialisée dans le poids lourd électriques et à hydrogène, a peut-être essuyé les pots cassés d’une industrie en construction. Pour ne rien arranger, son fondateur a aussi dû faire face à quelques déboires judiciaires.

C’est la fin de la route pour Nikola, le fabricant de camions électriques qui, après une ascension fulgurante et un scandale retentissant, vient de déposer le bilan : c’est la faillite.

L’entreprise prévoit de vendre tout ou partie de ses actifs, tentant ainsi de tirer quelque chose de ce qui reste de son épopée industrielle.

De la gloire à la chute libre

Nikola a connu une trajectoire digne d’un véritable feuilleton hollywoodien. Dès ses premiers jours en bourse en 2020, la start-up a été scrutée de près, notamment après les révélations fracassantes de Bloomberg affirmant que son fondateur, Trevor Milton, avait largement exagéré les capacités de son premier camion.

Le soufflé est rapidement retombé : poussé vers la sortie, Trevor Milton a fini par être reconnu coupable de fraude et condamné à quatre ans de prison et le constructeur a dû verser 125 millions de dollars à la SEC, le gendarme boursier américain, pour clore l’enquête.

Nikola n’est pas le seul à avoir du mal à naviguer dans les eaux tumultueuses du véhicule électrique. Fisker et Canoo ont eux aussi plié sous la pression financière, incapables de convaincre les investisseurs dans un contexte où les coûts de production, le manque d’infrastructures de recharge et l’hésitation des clients pèsent lourdement sur le marché.

Un dernier espoir de vente

Pourtant, Nikola avait fait rêver Wall Street : sa valorisation boursière a atteint 29 milliards de dollars en 2020 avant de s’effondrer à moins de 100 millions aujourd’hui. Malgré ses tentatives pour redresser la barre, la société n’a pas réussi à lever suffisamment de fonds et a continué à brûler du cash à grande vitesse. En dépit d’une production accrue de camions à hydrogène en 2024, les ventes sont restées timides.

Avec 47 millions de dollars dans les caisses, Nikola compte poursuivre certaines activités jusqu’à fin mars tout en cherchant un acheteur. L’entreprise a fixé un objectif au 10 mars pour finaliser un accord, avec une audience prévue en avril. Mais les investisseurs sont frileux : plusieurs ont déjà fait demi-tour, estimant que le chemin vers la rentabilité était bien trop long et incertain.

Avec une action tombée à 46 centimes, Nikola achève son aventure comme un véhicule en panne sur le bas-côté de l’autoroute. Dans un communiqué, Nikola a annoncé avoir engagé une procédure d’enchères et de vente pour tenter de sauver ce qui peut l’être.


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