
Pionnier et à la fois dernier survivant du marché des avertisseurs de radars, Coyote trace sa route. Quatre ans après le Coyote Up et huit ans après le Coyote Mini, l’entreprise française née en 2005 a lancé au mois de novembre 2024 le Coyote Max. Comme nous l’expliquions au moment du lancement, ce nouveau « boitier » dédié promet de renforcer la singularité de l’expérience Coyote : des alertes visuelles et sonores immanquables.
Abonné depuis une quinzaine d’années, utilisateur quotidien des différentes solutions Coyote au fil des années et au gré des changements de voitures, je vous raconte pourquoi je continue à utiliser le Coyote Max après quatre mois de test.

Des alertes plus claires que sur Waze
Pourquoi 5 millions d’abonnés payent Coyote quand il existe des solutions moins couteuses voire gratuites ? En l’occurrence, le Coyote Max coûte 300 euros à l’achat puis 15 euros par mois. Un sacré budget, comparé aux 5 à 10 euros par mois de l’appli Coyote (selon les formules et les promotions) et surtout comparé à la gratuité de Waze. C’est qu’en matière d’avertisseur de radars, le diable se cache dans les détails…
Rappelons pour commencer que les boitiers Coyote ne sont pas des détecteurs de radars, ces derniers sont illégaux en France (et probablement ailleurs). Ces « assistants d’aide à la conduite » reposent sur un fonctionnement communautaire. Les abonnés peuvent signaler toute une panoplie de « dangers », qui sont partagés avec la communauté via internet : radars mobiles (appelés « contrôles temporaires ») mais aussi véhicules arrêtés, objets sur la voie, travaux, etc.
Alors pourquoi s’acheter un boitier et s’abonner quand Waze propose sensiblement la même fonction gratuitement ? Justement car en contrepartie, Waze collecte des données personnelles et affiche de la publicité, pour commencer. (Google, géant de la publicité en ligne, a racheté Waze en 2013.)
Mais aussi et surtout car Coyote mise sur ses alertes « immanquables ». Quand le ministère de l’Intérieur a voulu faire interdire les avertisseurs de radars en 2011, Coyote et ses concurrents d’alors (Wikango et Inforad) avaient obtenu le droit de signaler non plus l’emplacement exact des radars fixes et mobiles, mais des « zones de danger », aujourd’hui appelés « contrôles fixes » ou « contrôles temporaires ». Depuis 2011, Coyote donne donc l’alerte sur 500 m en ville, 2000 m sur route et 4000 m sur autoroute, mais les utilisateurs ont vite compris que les radars se situaient toujours aux trois quarts de chaque zone. Que vous souhaitiez rouler intentionnellement au dessus des limitations de vitesse ou que vous souhaitiez sincèrement éviter les fautes d’inattention, Coyote vous dit donc à quel moment il faut être le plus vigilant.
Sur ce point, le Coyote Max introduit une progressivité dans les alertes : si on approche d’un radar en survitesse, la coloration rouge, le flash de l’écran et les sons s’intensifient désormais jusqu’aux trois quarts de la zone. Ainsi il est devenu quasi impossible de se faire flasher par inattention, même lorsqu’un événement extérieur ou une discussion détourne en partie votre attention de votre allure.
Le Max inaugure également une nouvelle interface, qui lui est toujours réservée quatre mois plus tard. Celle-ci améliore la clarté de l’affichage de la limitation de vitesse, du nombre d' »éclaireurs » (abonnés qui vous précèdent sur la route) et de la distance du plus proche, ainsi que l’affichage de la frise sur 30 km.
Sur Waze a contrario, une alerte s’affiche brièvement à l’entrée d’une zone de contrôle, puis disparait, si bien que les utilisateurs utilisent en plus l’alerte police, controversée, pour indiquer l’emplacement précis des radars. Dès qu’ils ont dépassé ces radars, les utilisateurs de Waze sont aussitôt invités à dire si la police est « toujours là » ou pas, même s’il s’agit d’un radar fixe présent depuis des années. Un usage détourné qui charge encore davantage l’interface déjà dense de l’application, mais sans lequel Waze n’afficherait rien à hauteur d’un radar.
De plus, Waze ne gère pas les radars tronçons, qui calculent votre allure moyenne entre un point d’entrée et un point de sortie. La communauté signale simplement la police à l’entrée et à la sortie. Coyote quant à lui calcule votre vitesse moyenne le long de ces zones, et vous recommande même à quelle vitesse ralentir si vous avez temporairement roulé trop vite.

Des réglages plus simples (trop simples ?)
Le Coyote Max en particulier tient donc mieux que quiconque la promesse d’alertes « immanquables ». On regrette néanmoins qu’il ne distingue pas les radars de feu rouge des « contrôles » de vitesse, ou qu’il ne redonne pas l’alerte, quelle qu’elle soit, quand on redémarre après un feu rouge alors qu’on se trouve encore dans une zone d’alerte.
Surtout, on regrette que le Coyote Max ne propose plus que deux degrés d’alertes pour chaque catégorie (contrôles, perturbations routières et sécurité) : affichage seul ou bien affichage + son. Si comme nous vous trouvez la voix « Contrôle permanent, vitesse limitée à 130 » et le bip de survitesse envahissants, vous ne pouvez plus régler séparément la voix, le bip de début d’alerte, le bip de survitesse, le flash de survitesse ou le bip de rappel à chaque quart. Une simplicité assumée par Stéphane Curtelin, directeur marketing de Coyote, avec qui nous nous sommes entretenus. Un choix que nous regrettons car on fait ces réglages individuels une bonne fois pour toute, donc qu’importe si ça nous prend 5 minutes au lieu d’une seule en découvrant le produit, ou à mesure qu’on jauge l’intérêt qu’on porte à chaque catégorie d’alertes.
Un boitier qui ne fait qu’une chose, et le fait bien
Face au Coyote Max à 300 euros puis 15 euros par mois, il n’y a plus de boitier dédié concurrent, mais il n’y a pas que Waze pour autant. Il y a notamment deux des précédents boitiers : le Coyote Up à 250 euros puis 15 euros/mois et le Coyote Mini à 180 euros puis 15 euros/mois. Il y a aussi et surtout l’application Coyote, qui coûte jusqu’à 15 euros/mois avec Apple CarPlay et Android Auto, mais qu’on trouve souvent en promo à 70 euros/an sans Apple CarPlay et Android Auto (ce qui revient à 5,83 euros/mois).
Éludons la fonction « GPS » (guidage routier) intégrée à l’application mobile, mais pas aux boitiers. Basée sur Here, elle vous guide certes d’un point A à un point B, mais on lui préfèrera Waze, Google Maps ou Apple Plans au moins pour leur meilleure information trafic.
Comparé à l’application Coyote utilisée comme seul avertisseur de radars/assistant d’aide à la conduite, les boitiers dédiés sont des appareils monofonction. On peut donc les installer de manière fixe dans les voitures, avec un cordon d’alimentation installé proprement, qui déclenchera automatiquement leur allumage quand on mettra le contact (sauf dans certaines voitures comme les Tesla, qui ne coupent pas toujours l’alimentation des ports USB entre deux trajets). Sur ce point, le Coyote Max nous laisse ambivalent : Coyote propose pour la première fois des supports de fixation aimantés de très bonne qualité, qui permettent le cas échéant de réinstaller le boitier d’un seul geste, le cordon d’alimentation pouvant rester branché au support. Mais on aurait préféré que Coyote pousse le concept jusqu’à adopter la norme de recharge sans fil aimantée Qi2, qui aurait rendu le boitier compatible avec de nombreux supports existants et à venir pour iPhone et smartphones Android.
Dans notre Tesla Model 3, nous nous sommes satisfaits du Coyote Max posé dans l’un des deux logements pour smartphone en bas de la console centrale. La nouvelle antenne céramique « compatible parebrise athermique » améliore bel et bien la réception des signaux GPS et Galileo. Il fallait installer les précédents boitiers plus près des vitres pour qu’ils captent correctement. On peut utiliser le Max sans le brancher, son autonomie étant d’environ 4 heures, en nette amélioration par rapport à la petite heure de son prédécesseur. Malheureusement, l’appareil se recharge en pointe à seulement 5 W et il faut 1 h 50 min pour recharger entièrement sa batterie, d’une capacité que nous avons mesurée à seulement 5 Wh environ.

Ce n’était certes pas difficile tant les prédécesseurs étaient loin de l’état de l’art, mais le dernier Coyote s’améliore par ailleurs sur tous les plans. Les plastiques mats sont de bonne qualité et parfaitement assemblés, le haut-parleur est à la fois puissant et intelligible, l’écran est plus grand et de meilleure qualité (IPS tactile 4 pouces 800 x 480 pixels), quoi que nettement moins contrasté et nettement moins antireflets que celui d’une voiture ou d’un smartphone récents. Le logiciel, basé sur Android, manque toutefois de réactivité malgré le nouveau processeur 8 cœurs « 4 fois plus puissant que celui du Coyote Up », même si ce n’est pas très important, tant on interagit peu avec l’appareil (tout au plus 3 tapes pour un signalement dans le sens opposé).
Le Coyote Max accueille par ailleurs un second microphone et un nouvel assistant vocal. Sur ce point, le revers de la médaille d’un appareil dédié, c’est qu’il peut fonctionner parallèlement au système d’info-divertissement du véhicule. L’assistant vocal se déclenche ainsi à chaque fois qu’un mot terminant en « ote » est prononcé à la radio. Inversement, il n’entend pas quand on lui confirme que « Oui » tel contrôle temporaire est toujours présent s’il y a de la musique ou la radio en arrière-plan, même à un niveau modéré. Mais sur ce point également, les rares boutons à l’écran sont assez gros pour que la reconnaissance vocale soit tout à fait facultative.
L’appareil intègre autrement le Bluetooth audio et il utilise par défaut le profil HSP, qui lui permet d’interrompre la musique ou la radio le temps des alertes, à la manière d’un appel téléphonique. Cette fonction est malheureusement capricieuse : nous sommes parvenus à l’associer à des AirPods, mais pas à notre Tesla Model 3.
Aussi, il démarre en près d’une minute (55 s), de quoi parcourir 2 km à 130 km/h en repartant d’une aire d’autoroute !
Prix et disponibilité
Le Coyote Max est disponible depuis le mois de novembre 2024 sur le site internet de Coyote, dans ses Coyote Stores et chez des revendeurs comme Amazon, Boulanger, Cdiscount, Norauto… Le boitier, livré seulement avec un cordon USB-C vers USB-C de 1,2 m, est vendu 300 euros.
Il nécessite un abonnement, qui inclut le service et la connexion 4G intégrée. Le tarif est de 15 euros par mois avec un engagement d’1 an, de 180 euros pour 1 an ou de 360 euros pour 2 ans. Les tarifs ne sont donc pas dégressifs.
Coyote propose une panoplie d’accessoires pour le Max, tels qu’une housse de protection semi-rigide à 25 euros, un support aimanté chargeant pour tableau de bord à 30 euros, un modèle pour pare-brise à 35 euros ou un modèle pour grille d’aération à 35 euros également.
En d’autres termes, un Coyote Max avec un support et 4 ans d’abonnement, soit le temps probable jusqu’au lancement du prochain modèle, coûtent plus ou moins 1050 euros, ce qui revient à environ 22 euros par mois.
Pour aller plus loin
Avertisseur de radars : on a testé Coyote sur CarPlay
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