
Lorsque l’on achète une nouvelle voiture, il y a plusieurs éléments à prendre en compte. Le prix d’achat, bien sûr, qui est pour le moment plus élevé pour les autos électriques. Or, il faut également penser à anticiper le coût de l’assurance. Et on sait que ce dernier constitue un poste de dépense très élevé pour les automobilistes.
Une assurance en hausse
À l’heure actuelle, assurer une auto électrique reste plus intéressant sur le plan financier qu’un modèle essence ou diesel. Mais cela, on le doit uniquement à un petit coup de pouce de la part du gouvernement, qui risque de s’arrêter tôt ou tard. Il s’agit pour mémoire de l’exonération de la taxe spéciale sur les conventions d’assurance (TSCA). Ce qui fera que couvrir une voiture de ce type sera plus cher. Mais toutes les motorisations sont concernées par la hausse des cotisations.
C’est ce que nous explique Le Monde, qui s’est penché sur l’augmentation du prix de l’assurance auto. Dans un article, le quotidien indique que ce dernier a augmenté de 4 à 6 % en 2025, en fonction des cabinets. Plus globalement, la hausse est de l’ordre de 26 % au total sur les quatorze dernières années, soit une flambée de 2 % par an en moyenne. Mais quelle est la raison ? Et surtout, est-ce à cause de la voiture électrique ?

Selon la fédération France Assureurs, les dépenses des compagnies d’assurance liées à la réparation des voitures ont augmenté de 6,2 %. Ce qui justifie la hausse des cotisations pour les bénéficiaires. Et cela, on le doit en grande partie à la flambée du prix des pièces détachées. C’est ce qu’explique Cyril Chartier Kastler, fondateur du cabinet de conseil Facts & Figures, interrogé par Le Monde. « Sur une Renault 4L, le rétroviseur était simplement constitué d’une glace. Aujourd’hui, il se rabat seul, est réglable électroniquement, détecte les angles morts, se dégivre de façon autonome et éclaire le sol ».
Or, chaque amélioration ferait grimper le coût de la pièce d’environ 20 %. De plus, réparer ce type de pièces est plus difficile, ce qui nécessite une main d’œuvre plus qualifiée. Et cela se monnaye aussi. Si ce souci est valable pour toutes les motorisations, c’est d’autant plus le cas sur les voitures électriques. En effet, celles-ci possèdent également une batterie, généralement très grande et qui coûte cher. Pour mémoire, cet élément représente environ 40 % du prix total du véhicule.
Des assureurs refroidis
De plus, l’accumulateur reste encore difficile à réparer, voire parfois impossible. Afin de réaliser des économies lors de la fabrication, les constructeurs installent des batteries dont les cellules sont intégrées au châssis. Dans ce cas, la voiture est généralement envoyée à la casse, même en cas de choc léger. Ce qui représente de lourdes dépenses pour les compagnies d’assurance. De plus, certaines marques imposent un remplacement total de la batterie dès que l’airbag se déclenche. Une procédure évidemment très coûteuse.
Ainsi, des entreprises refusent désormais de couvrir certains modèles, ou alors ils font flamber le montant de la cotisation. De plus, Olivier Moustacakis, fondateur du comparateur Assurland, explique que « les voitures électriques ont une valeur vénale supérieure à leurs équivalents essence ou diesel, ce qui augmente donc le risque pour l’assureur ». Sans parler du monopole des constructeurs, qui imposent d’utiliser des pièces neuves et très chères pour les réparations. Ce qui fait évidemment flamber la facture pour les assureurs, comme pour les clients.

En moyenne, seulement 4,9 % de pièces figurant parmi le top 20 des plus remplacées qui l’ont été par des pièces de réemploi. Ce qui est très peu, et ce malgré une obligation légale des garagistes de proposer cette alternative – une obligation peu respectée, d’après la DGCCRF.
De plus, la Loi Hamon permettant aux conducteurs de choisir leur garage sans avoir à passer par le partenaire imposé par leur assureur contribue à la hausse des cotisations. Ainsi, « pour une même prestation, les écarts de prix atteignent 40 % selon centres de réparation, et l’ensemble des assurés en paient le prix fort à la fin ».
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