
Au vu des résultats de certains constructeurs chinois, à commencer par BYD, le numéro un en Chine et dans plusieurs autres régions du monde, on pourrait penser que tout va bien pour les marques chinoises. En France, à l’image de XPeng, Zeekr ou encore Maxus, elles s’installent doucement mais sûrement et commencent à tisser leur toile.
Mais ce n’est pas forcément le cas pour tous les constructeurs chinois. Comme nous vous l’avions rapporté récemment, la marque Neta Auto, en proie à de graves difficultés financières, était au bord de la faillite.
Mais bonne nouvelle, le constructeur a obtenu la semaine dernière une ligne de crédit de 10 milliards de bahts thaïlandais (soit environ 200 millions d’euros). Cette injection de fonds ressemble davantage à une bouée de sauvetage plutôt qu’à un vrai renouveau, l’entreprise faisant face à une crise et des dettes abyssales qui ont pratiquement paralysé ses opérations.
Une situation interne alarmante
Malgré les démentis sur la dissolution de son équipe de recherche et développement, les témoignages provenant du siège de Neta à Shanghai dressent un tableau bien différent.
Selon le média chinois Sina, une visite sur place récemment réalisée a révélé des bureaux quasiment déserts en pleine journée. Les rares employés présents « semblent peu impliqués, passant leur temps sur leur téléphone ou en pause cigarette bien avant l’heure de fermeture » comme le relate CarNewsChina.

« De nombreux fournisseurs sont venus réclamer leur argent ces dernières semaines », confie un employé sous couvert d’anonymat. « L’entreprise tente actuellement de négocier avec eux, mais certains attendent des paiements depuis plus d’un an », ajoute-t-il.
Neta aurait également réduit de moitié les salaires de nombreux employés, certains ne percevant que le salaire minimum à Shanghai. « Beaucoup ont déjà quitté l’entreprise, et ceux qui restent ne font que le strict minimum », déplore un autre salarié.
Une dette colossale et une recherche de financements copmpliquée
Cette nouvelle ligne de crédit en Thaïlande n’est sans doute qu’un mince espoir pour Neta, dont les dettes approcheraient les 10 milliards de yuans (environ 1,27 milliard d’euros).
Le constructeur peine à attirer de nouveaux investissements, alors que sa maison-mère, Hozon New Energy Automobile, devait réinjecter entre 4 et 4,5 milliards de yuans. Le principal investisseur devait aussi apporter 3 milliards de yuans, mais ces fonds n’ont toujours pas été confirmés.
« Tout le monde attend un afflux de capitaux – les fournisseurs, les employés – pour relancer l’activité », explique un employé.
Des ventes en chute libre
En Chine, la situation de Neta est de plus en plus critique. Ses trois usines principales auraient cessé leur activité, tandis que de nombreux showrooms ferment leurs portes.
Selon une note de Neta dédiée à la Bourse de Hong Kong, l’entreprise aurait accumulé des pertes de 18,373 milliards de yuans (2,34 milliards d’euros) entre 2021 et 2023. Même en 2022, année où Neta a réalisé une plutôt bonne année parmi les start-ups chinoises de voitures électriques avec 152 000 unités livrées, ses finances sont restées dans le rouge.

Malheureusement la débâcle se confirme en 2024 : les ventes de janvier ont chuté de 98 % sur un an, et en février, l’entreprise a vendu moins de 400 véhicules. Autant dire que les ventes sont devenues faméliques en Chine, un marché pourtant ultra-porteur pour les marques locales.
Le salut viendra-t-il d’autres pays ?
Face à l’effondrement de ses ventes en Chine, Neta mise désormais sur les marchés internationaux, en particulier la Thaïlande.
Cette stratégie s’inscrit dans un nouveau plan annoncé fin 2023 par le fondateur et président Fang Yunzhou, qui entend concentrer les efforts sur des produits rentables et espère atteindre une marge brute positive d’ici 2025, suivie de la rentabilité globale en 2026.
Neta doit toutefois faire face à un autre problème majeur : l’exode de ses talents. Son directeur technique, Dai Dali, a rejoint Chery Automobile, tandis que Wang Junping, responsable de la conduite autonome, a intégré SenseTime.
Vous l’aurez compris, ça ne semble pas bon du tout pour la prometteuse Neta S Wagon, avec ses 1 000 km d’autonomie et son châssis intégralement développé par CATL, leader mondial des batteries. Dommage, car les promesses étaient belles.
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