Les batteries sans lithium ont-elles un intérêt pour la voiture électrique ? Une étude remet les pendules à l’heure

 
De plus en plus de constructeurs et d’équipementiers travaillent au développement de batteries au sodium, sans lithium. Cependant, cette solution pourrait être mise de côté au profit de la chimie LFP déjà existante. Et cela grâce aux avancées des entreprises chinoises notamment.


Sur les voitures électriques, la batterie revêt une importance capitale. En plus de représenter plus de 40 % du prix total du véhicule, elle conditionne de nombreux aspects. Dont les performances et le confort d’utilisation pour les clients. Alors que les automobilistes craignent encore de manquer d’autonomie, il est important pour les constructeurs de travailler sur ce point. Mais pas seulement.

Une technologie à oublier ?

Les marques et les équipementiers continuent ainsi de développer des batteries capables de parcourir de plus grandes distances sans recharge. Et lorsqu’il est nécessaire de passer à la borne, cela prend moins de temps qu’avant, grâce aux avancées. On pense notamment à la Qilin CTP 3.0 de CATL, qui se recharge en moins de 10 minutes en théorie. Mais depuis quelques années, une autre technologie est au centre de toutes les attentions. Il s’agit de la batterie au sodium, parfois présentée comme une solution miracle.

Cette dernière permet de se passer de lithium, un matériau dont les conditions d’extraction sont très polluantes et souvent peu éthiques, sans oublier un risque de pénurie. Mais le principal atout du sodium reste avant tout son coût, nettement plus bas que le lithium. Et cela devrait logiquement se répercuter sur le prix final payé par les clients. L’écart entre les voitures thermiques et électriques devrait rapidement être comblé.

Mais voilà qu’un coup de tonnerre pourrait finalement tout changer, comme l’explique le site ItHome, qui relaie un article publié dans la revue Nature par des chercheurs de l’Université de Stanford. Ces derniers ont en effet prédit que les batteries LFP (lithium – fer – phosphate) resteront plus rentables que les accumulateurs au sodium. Et cela au moins jusqu’en 2035, et même peut-être après. Ce qui devrait fortement rebattre les cartes, et notamment favoriser les entreprises chinoises, qui croient encore massivement au lithium.

Contrairement aux firmes européennes, qui travaillent activement au développement des batteries au sodium. Une erreur selon Sam Adem, responsable des matériaux de batterie chez CRU Group. Ce dernier explique que « même si les batteries sodium-ion conviennent à certaines applications, est-il vraiment nécessaire d’investir dans une toute nouvelle chaîne d’approvisionnement alors qu’il existe déjà des batteries LFP très bon marché et produites en masse ? » Une question pertinente, et vous allez voir pourquoi ci-dessous.

Le retour en force du lithium ?

De plus, et contrairement à ce que certains discours alarmistes expliquent, le risque de pénurie de lithium est en fait très faible. Et cela grâce aux nombreux gisements découverts dans le monde, mais également à l’essor du recyclage des batteries usagées. Sans parler du fait que le prix du lithium ne cesse de chuter dans le monde entier, et ce depuis plusieurs années déjà. De plus, la technologie LFP est déjà bien connue et éprouvée, contrairement à la batterie au sodium.

Aussi, son développement est coûteux, ce qui demande de lourds investissements. Et la production en grande série de cette technologie n’est pas encore d’actualité. Selon ItHome, le prix des batteries LFP utilisées dans les véhicules électriques en Chine a chuté de 70 %. Il est ainsi passé de 155 dollars du kWh en 2023 à seulement 45 dollars actuellement. N’est-il donc pas plus judicieux de continuer à améliorer cette technologie, plutôt que d’en créer une autre ? Attention, car il convient tout de même de prendre des pincettes.

Car les entreprises chinoises comme CATL et BYD dominent très largement le marché du LFP. Elles ont donc tout intérêt à ce que cette solution soit encore majoritairement utilisée. En parallèle, certains constructeurs de l’Empire du Milieu croient aussi au sodium. C’est le cas de JAC, qui a dévoilé en janvier 2024 une petite voiture dotée d’une batterie de ce type, sans oublier une usine de CATL en construction. Par ailleurs, le groupe Stellantis a massivement investi dans cette technologie, et envisage la construction d’une usine dédiée en France.


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