
Le Parlement européen et les 27 États membres ont trouvé un accord pour introduire une « évaluation de l’aptitude à la conduite ».
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Derrière ce terme un peu barbant se cache une idée simple : avant de vous délivrer un permis ou de le renouveler, on vérifiera si vous êtes en état de prendre le volant. Mais pas de stress, ça ne veut pas forcément dire un rendez-vous chez le médecin toutes les semaines. Les pays pourront opter pour un vrai examen médical ou une simple autoévaluation, un genre de « check-up » que vous faites vous-même.
Pour les voitures et les motos, cet accord fixe une durée de validité du permis à 15 ans. Sympa, sauf que certains pays pourraient la réduire à 10 ans s’ils considèrent que le permis sert aussi de carte d’identité. Et pour les plus de 65 ans ? Là, ça se corse un peu : les États auront le droit de raccourcir encore cette durée. Une mesure qui fait déjà hurler ceux qui défendent le permis à vie, comme l’association 40 millions d’automobilistes. Pour eux, le permis, c’est bien plus qu’un bout de papier : c’est le lien social, les courses, le boulot, la famille.
Une mesure qui divise les pros et les conducteurs
D’un côté, cela va obliger 3 millions de conducteurs par an à passer une visite médicale, c’est mission impossible. Pourtant, l’idée n’est pas nouvelle. En février 2024, les eurodéputés avaient déjà temporisé en laissant chaque pays décider s’il voulait ou non imposer ce genre de contrôle. Aujourd’hui, l’accord précise qu’avant de décrocher votre premier permis, un examen de la vue et du cœur pourrait être au programme. Mais pour le renouvellement, une autoévaluation pourrait suffire.
Côté calendrier, rien n’est encore gravé dans le marbre. Cet accord doit être validé par le Parlement et le Conseil des Vingt-Sept pour devenir une directive officielle. Ensuite, chaque pays aura quatre ans pour adapter ses lois. En France, ça pourrait aller vite : une proposition de loi déposée le 18 mars 2025 par une centaine de députés pousse déjà dans ce sens. Leur argument ? On est presque les seuls en Europe à ne pas avoir de contrôle médical régulier, et 59 % des Français y seraient favorables selon un sondage IFOP de février 2024.
Le casse-tête du déclin cognitif
Mais au-delà des chiffres, il y a un vrai débat humain. Les médecins, comme ceux de l’Automobile-Club Médical de France (ACMF), rappellent que beaucoup de seniors arrêtent de conduire d’eux-mêmes quand ils sentent que ça ne va plus. Depuis 2022, la loi oblige d’ailleurs tout conducteur à signaler une maladie qui pourrait gêner au volant. Problème : trop de généralistes ignorent encore cette règle.
Et pourtant, les chiffres parlent : selon l’ONISR, les plus de 75 ans ne sont impliqués que dans 9 % des accidents mortels, loin derrière les 20 % des 18-24 ans. Les seniors compensent souvent en roulant moins vite ou moins loin. Alors, est-ce vraiment utile de leur coller une visite médicale obligatoire ? Pour beaucoup, c’est une perte d’autonomie inutile, un coup dur pour ceux qui dépendent de leur voiture au quotidien.
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