La Chine impose des règles inédites : Tesla et les voitures chinoises contraintes de revoir leurs technologies

 
La Chine frappe fort et met des bâtons dans les roues de Tesla et ses concurrents locaux. De nombreuses fonctionnalités pratiques et révolutionnaires liées à la conduite autonome seront purement et simplement interdites. Mais la Chine va encore plus loin.
Tesla FSD en Chine

Le ministère de l’Industrie et des Technologies de l’information (MIIT) vient d’annoncer une série de mesures visant à encadrer strictement la manière dont les constructeurs communiquent sur les systèmes d’aide à la conduite, comme le relaye le média CarNewsChina se basant sur une information de Reuters,.

À partir de mai 2025, toute référence à une « conduite intelligente » ou « conduite autonome » dans les publicités automobiles sera purement et simplement interdite.

Mais ce n’est pas tout : les mises à jour à distance sont également dans le viseur, tout comme de nombreuses fonctionnalités (conduite sans les mains, parking à distance, etc). Des règles qui touchent aussi bien Tesla que ses concurrents chinois, qui sont clairement en avance sur les acteurs européens dans le domaine.

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En réponse à l’accident mortel de la Xiaomi électrique

Ce durcissement réglementaire intervient dans un contexte tendu : le mois dernier, une Xiaomi SU7 a été impliquée dans un accident mortel, quelques instants après la désactivation de son système de conduite assistée. Une affaire ultra-médiatisée.

Derrière cette décision, un objectif clair : éviter que les automobilistes ne soient induits en erreur par des promesses marketing trop ambitieuses. Le régulateur souhaite imposer une terminologie rigoureuse, calée sur les standards techniques. Finies donc les mentions comme « conduite autonome », place à des formulations strictes de type « système d’assistance à la conduite de niveau 2 ».

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Le niveau 2 existe déjà en France, c’est le fait de coupler un régulateur de vitesse adaptatif à un centrage dans la voie. Mais le conducteur doit rester maître de son véhicule et continuer à surveiller la route. De nombreux accidents en Tesla ou dans des voitures chinoises (comme celui de la Xiaomi SU7) ont potentiellement eu lieu alors que les conducteurs ne regardaient pas la route, se pensant en sécurité avec la conduite semi-autonome activée.

La fin de certaines fonctions

Et la mesure va bien au-delà des publicités. Les constructeurs devront désormais limiter, voire désactiver, certaines fonctions jugées trop risquées. Le stationnement autonome sans conducteur à bord, la possibilité d’appeler la voiture à distance, ou la possibilité de conduire sans les mains. Des fonctions phares chez Tesla avec son FSD (Full-Self-Driving), qui seront interdites en Chine. 

Quant aux mises à jour logicielles OTA (Over The Air) qui touchent à ces fonctions, elles devront désormais être validées par les autorités avant déploiement, sous la forme d’un rappel officiel.

Zeekr Mix, voiture qui peut être 100 % autonome

Surtout, le législateur chinois ne souhaite plus que la route soit le théâtre de tests grandeurs nature, comme le font régulièrement les constructeurs locaux, avec des programmes de bêta test sur les fonctions liées à la conduite autonome. Comme l’a fait Tesla aux États-Unis pendant de nombreuses années, avant de le faire quelques semaines en Chine.

Les mises à jour classiques, qui apportent de nouvelles fonctionnalités ou corrigent certaines fonctions qui ne sont pas liées à la conduite autonome, pourront continuer à être déployées facilement et rapidement par les constructeurs.

Et en Europe ?

Cette régulation intervient dans un marché ultra-compétitif où les constructeurs chinois comme BYD, Xpeng, Zeekr ou Li Auto misent massivement sur les fonctions de conduite autonomes pour se différencier des acteurs européens et américains. 

Cette nouvelle règle pourrait également freiner les ambitions des marques étrangères, souvent plus agressives dans leur communication sur les fonctions semi-autonomes. Car en Chine, plus qu’ailleurs, l’étiquette « conduite autonome » est devenue un argument de vente quasi indispensable, y compris sur les voitures électriques abordables, comme les Leapmotor.

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