Uber : vous êtes prêts à payer plus cher pour des véhicules zéro-émission

Les consommateurs européens veulent moins de pollution

 
Une nouvelle étude menée par YouGov et analysée par Transport & Environment dans sept pays européens conclus qu’Uber et les taxis se doivent de passer au vert : les consommateurs sont déjà prêts à payer plus chers pour ce changement.

Les services de transports sont toujours plus populaires dans les grandes agglomérations européennes. Il faut dire qu’ils sont une alternative de transport répondant aux besoins de nombreux consommateurs.

Cependant, leur impact sur l’environnement est massif. En 2017, le gouvernement français notait que 90% des voitures de ces services étaient des diesels. Il est temps de changer la donne.

Les consommateurs sont prêts pour les véhicules zéro-émission

Pour pousser cela, le groupement d’ONG européen Transport & Environment met en avant une étude menée par l’institut YouGov qui a interrogé des utilisateurs des services Uber dans sept pays européens. Les résultats peuvent se résumer ainsi : 52% des consommateurs interrogés sont prêts à payer plus cher (15/20 centimes par kilomètre) pour profiter d’un véhicule zéro-émission. Dans la tranche des 18/24 ans, cette tendance s’exprime d’autant plus, puisque 60% des sondés offre la même conclusion.

Pourquoi un tel engouement ? Pour les utilisateurs des grandes villes, c’est avant tout une question de pollution. À Londres et à Paris particulièrement, les utilisateurs se plaignent de l’impact d’Uber sur la qualité de l’air de leur ville.

44% des Londoniens avancent ce fait, et 34% des utilisateurs parisiens s’alignent sur cela. Ceci étant, ces services promeuvent aussi le partage d’une course, faisant que 12% des londoniens et 21% des Parisiens indiquent plutôt un impact positif.

Il est temps de pousser le vert

Les résultats de cette étude sont avant tout utilisés afin de pousser les entreprises de VTC au changement. Et pour cela, Transport & Environnement veut qu’Uber aide ses chauffeurs à passer à des voitures électriques en proposant notamment une aide sur l’achat initial du véhicule. L’organisme indique qu’au long terme, ces véhicules coûtent moins cher en assurance, en maintenance, et bien sûr… en énergie.

Sans compter l’impact sur la vie des utilisateurs. Yoann Le Petit, analyste pour Transport & Environnement, souligne :

« Les consommateurs d’Uber sont conscients de sa pollution de l’air et sont même prêts à participer pour une course propre. Maintenant, Uber doit participer pour le climat et notre santé. Ainsi, la campagne #TrueCostOfUber [Le vrai coût d’Uber] pousse l’entreprise à électrifier sa flotte dans ses dix plus grandes villes européennes d’ici 2025. »

L’effort se veut aussi politique. En France, Transport & Environnement s’est associé avec le groupe Respire pour pousser les candidats à la mairie de Paris à s’engager pour rendre Uber vert. En Belgique, les associations SumOfUs et Les Chercheurs d’Air font aussi partie du mouvement, et cherchent à pousser le ministre de l’Environnement et du Climat Alain Maron à n’accepter que les véhicules zéro-émission dans la capitale.

Uber en est conscient

Notez qu’il s’agit déjà de la direction que prend Uber. La philosophie du service a toujours été de profiter de véhicules autonomes intelligents et verts pour transporter les utilisateurs où bon leur semble. Dans la stratégie de l’entreprise, faire appel à des conducteurs indépendants et des véhicules polluants est une étape jusqu’à atteindre ce but.

Récemment, à Londres, Uber a commandé 2000 véhicules électriques Nissan Leaf pour renouveler sa flotte. Il s’agissait ici cependant aussi bien d’un mouvement vers le vert que d’une manière de se racheter une image après les plaintes que le service a reçu.

Le mouvement lancé par Transport & Environnement n’est donc pas vain pour autant. Il pousserait à une meilleure législation entourant les VTC, et forcerait un changement plus rapide dans l’optique d’un meilleur respect de l’environnement… et pas d’une campagne de publicité.

C’est là tout l’intérêt de légiférer, puisqu’attendre d’une entreprise privée à la recherche de profit un élan humaniste est un non-sens en soi.


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