Tesla : vendue en occasion, une Model S voit son Autopilot être coupé à distance

L'acheteur n'a "pas payé" pour cette fonctionnalité se défend la marque

 
Les propriétaires de Tesla achetées d’occasion n’ont apparemment pas le droit d’accéder à toutes leurs fonctionnalités. C’est en tout cas ce que sous entend la marque, qui a désactivé aux Etats-Unis (et à distance), la fonction Autopilot d’une Model S de seconde main.
Crédit : Jp Valery / Unsplash

Achetée en occasion fin décembre aux Etats-Unis, une Tesla Model S a perdu l’une de ses fonctionnalités clés, l’Autopilot, suite à une mise à jour castratrice installée à distance par Tesla peu après la vente, et sans préavis. Pour sa défense, la marque laisse simplement entendre que le nouveau propriétaire n’a « pas payé » pour profiter de cette fonction pourtant incontournable sur le véhicule (surtout outre-Atlantique). Cette méthode, qui vise sans l’ombre d’un doute à décourager l’achat de ses véhicules en occasion, ne serait pas un cas unique chez Tesla, relate le site américain Jalopnik, cité par The Verge. Parmi les autres fonctionnalités visées par ce blocage à distance : le Ludicrous Mode, qui permet pour rappel de débrider l’accélération maximale de certains modèles du constructeur.

Un véhicule vendu lors d’enchères menées… par Tesla

Pour le moins discutable, la suspension à distance de fonctionnalités ourdie ponctuellement par Tesla s’avère d’autant plus surprenante dans le cas qui nous intéresse : la Model S concernée a en effet été achetée par un revendeur tiers lors d’enchères officielles menées directement par Tesla. Au moment de cette vente aux enchères, explique Jalopnik, les fonctionnalités « Autopilot avancé » et « Full Self Driving Mode » (qui tend vers le véhicule autonome) étaient toutes deux activées et fonctionnelles.

Ce n’est qu’après l’achat de la Model S par le revendeur tiers qu’une mise à jour a désactivé ces deux fonctions. « J’ai acheté ce véhicule personnellement et j’ai utilisé le pilotage automatique de nombreuses fois. Il fonctionnait bien« , explique le vendeur, qui a témoigné auprès du média. « Puis un jour, un message automatique est apparu à l’écran, m’indiquant que l’Autopilot avait été mis à jour. Il a alors cessé de fonctionner. J’ai pensé qu’il s’agissait d’un bug« , poursuit-il. Un avis partagé par l’acheteur final lors de la vente.

« Il est venu tester la conduite quelques jours plus tard, et nous étions tout deux d’accord qu’il devait s’agir d’un problème logiciel qui serait réglé ultérieurement avec une mise à jour. Depuis, Tesla ne lui a été d’aucune aide« , ajoute-t-il toujours auprès de Jalopnik. Tesla a par la suite confirmé à l’acheteur final que son véhicule avait été bridé. Une somme de 8 000 dollars (le prix des options désactivées lors de l’achat d’une Model S neuve), lui est demandé pour obtenir une réactivation de l’Autopilot, notamment.

Contacté par The Verge, Tesla n’a pas encore souhaité s’exprimer publiquement sur la question. Comme l’indique le site spécialisé, cette affaire n’est pas sans soulever des questions. En effet, la majorité des véhicules récents comprennent des fonctionnalités d’ordre logiciel, qui ne sont pourtant pas désactivées par les constructeurs automobiles lors du rachat d’un véhicule en occasion. En passant par des mises à jour à distance, sans intervention du conducteur ou d’un garagiste, Tesla peut se permettre de contrôler entièrement le software de ses voitures. Visiblement pour le meilleur et pour le pire. Reste à savoir si la méthode se généralisera à l’avenir… ou si une éventuelle class action mettra fin aux pratiques de la firme d’Elon Musk.


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