Pour certains, la voiture électrique dotée d’une batterie est vouée à la disparition. En cause ? Son remplacement, à l’avenir, par la voiture à hydrogène. Il est vrai qu’avec un plein réalisé en moins de 5 minutes et plus de 500 km d’autonomie, la voiture à hydrogène a de quoi séduire, face à une voiture électrique dotée de la même autonomie (voire même de plus de 800 km avec la Mercedes EQS), mais qui met entre 10 à 30 minutes pour se recharger selon les modèles.
Toutefois, depuis de nombreuses années, de nombreux experts tirent la sonnette d’alarme sur la voiture électrique à pile à combustible, aussi appelée voiture à hydrogène. On traite régulièrement de ce sujet sur Survoltés, et la rengaine est toujours la même : l’hydrogène est trop cher, son rendement énergétique médiocre face à la voiture 100 % électrique à batterie, et les dangers de fuite et d’explosion sont réels.
Les fantasmes de l’hydrogène
L’Académie des Sciences vient de livrer un rapport complet, d’une quarantaine de page, sur la question de l’usage de l’hydrogène en France et dans le monde. L’introduction du document démarre fort, avec la phrase suivante : « l’hydrogène fait l’objet, depuis longtemps, à la fois d’espoirs et de fantasmes« . La conclusion du rapport douche toutefois les espoirs en termes de voitures à hydrogène.
Les experts rappellent en effet que différents freins qui empêcheront la voiture à hydrogène de remplacer la voiture électrique. Le premier, c’est que « les applications prévues pour l’hydrogène conduisent à l’employer dans des conditions nouvelles et critiques potentiellement dangereuses » avant de préciser que « l’utilisation de réservoirs haute pression (700 bars) dans les voitures pose des problèmes spécifiques : à ces pressions, la probabilité est grande qu’une fuite d’hydrogène conduise à un auto-allumage (en absence d’étincelle) et c’est ce qui s’est probablement produit dans une station-service en Norvège en 2019« .
On en parlait dans un autre papier : le risque de fuite est également très dangereux pour la planète, puisque l’hydrogène est un gaz à haut pouvoir de réchauffement climatique.
Des coûts et un rendement mauvais
Mais il n’y a pas que cette problématique qui remet en question l’essor de la voiture à hydrogène. Le coût de production de l’hydrogène vert et les coûts associés à son transport et à sa distribution ne peuvent pas rivaliser avec les coûts d’un réseau de borne de recharge. La pile à combustible présente dans la voiture apporte également un surcoût. Actuellement, la Toyota Mirai est vendue à partir de 73 000 euros alors qu’il faut compter environ 80 000 euros pour la Hyundai Nexo. Des voitures électriques équivalentes sont vendues plusieurs milliers d’euros de moins.
Au-delà des problèmes de sécurité et de coût, il y a également des problèmes de rendement énergétique. On le rappelle souvent, mais le rendement d’une voiture à hydrogène est trois fois moins élevé que celui d’une voiture électrique à batterie. En d’autres termes, une voiture à hydrogène consomme trois fois plus d’énergie pour parcourir la même distance qu’une voiture électrique dotée d’une batterie.
L’hydrogène nécessite de nombreuses étapes, depuis sa fabrication jusqu’à l’alimentation de la pile à combustible. Ce qui génère des pertes d’énergie, transformées en chaleur. Le rapport de l’académie des sciences nous dit que le rendement d’une voiture électrique est d’environ 80 % contre 25 % pour celui des voitures à hydrogène.
La voiture électrique met KO la voiture à hydrogène
C’est pour cette raison que les experts écrivent que « la possibilité d’un développement de la voiture individuelle à hydrogène est souvent évoquée, dans la mesure où de tels véhicules (tout comme des bus à hydrogène) circulent déjà, grâce à la mise au point de piles à hydrogène et de réservoirs d’hydrogène adaptés. Cependant, l’explosion du marché du véhicule électrique à batterie, en France et dans le monde, laisse présager que celui-ci a irréversiblement gagné la compétition avec le véhicule à hydrogène. Les avantages de ce dernier résident dans l’autonomie et la vitesse de remplissage du réservoir, qui ne parviennent pas à contrebalancer les inconvénients, actuellement rédhibitoires« .
Surtout, ce qu’on ne trouve pas dans le rapport, c’est que l’état de l’art, en matière de recharge rapide actuellement, c’est une charge de 10 à 80 % en 11 minutes seulement, avec la Li Auto Mega et la Zeekr 001 qui arrive cette année en France. La barre des 5 minutes semble atteignable d’ici une à deux années seulement. Et la batterie solide, disponible à partir de 2026 devrait révolutionner les autonomies, avec plus de 1 000 km avec un seul plein d’électrons. De quoi annuler les avantages de l’hydrogène face à la voiture électrique à batterie.
C’est pour cette raison que les experts recommandent de cantonner l’usage de l’hydrogène vert aux industries lourdes qui ne peuvent pas se décarboner autrement. C’est le cas de la métallurgie, par exemple, mais aussi des transports lourds, comme le maritime ou l’aérien. Un écho que l’on trouve également chez Tesla avec Elon Musk et son Master Plan.
Pour enfoncer le clou, sur X (ex-Twitter), Bertrand Moreau rappelle que Nathalie Schmitt, directrice Recherche et Développement chez Air Liquide Groupe, annonçait l’an dernier que « La voiture à hydrogène ne sera pas la voiture de M. et Mme Tout-le-monde. En termes d’usage, la batterie est bien plus intéressante » comme on peut le voir sur cette vidéo YouTube du Collège de France.
Rendez-vous un mercredi sur deux sur Twitch, de 17h à 19h, pour suivre en direct l’émission SURVOLTÉS produite par Frandroid. Voiture électrique, vélo électrique, avis d’expert, jeux ou bien témoignages, il y en a pour tous les goûts !
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