Les voitures hybrides rechargeables pourraient disparaître d’Europe avec cette décision forte

 
Très nocives pour l’environnement car souvent mal utilisées, les voitures hybrides rechargeables sont dans le viseur de l’Union européenne. Ainsi, la Commission veut désormais prendre en compte l’usage réel, ce qui aura pour effet de faire flamber la consommation. Avec à la clé des mesures plus punitives.

Si les ventes de voitures électriques continuent de progresser, avec une part de marché à 17 % en France, certains conducteurs sont encore assez frileux. C’est pour cela qu’ils se tournent parfois vers l’hybride rechargeable, qui offre un bon compromis sur le papier.

Une motorisation polluante

Il est vrai qu’avec cette motorisation, il n’est pas obligatoire de trouver une borne de recharge pour continuer à rouler. Or, cela créé des dérives, puisque de nombreux automobilistes roulent au quotidien sans jamais brancher leur véhicule. Une pratique qu’avait dénoncé l’ONG Transport & Environment, qui soulignait que les voitures PHEV étaient très nocives pour la planète. Et cela directement à cause des mauvaises pratiques des conducteurs, comme l’avait également confirmé une autre étude de la Commission européenne au mois de mars dernier.

Forcément, Bruxelles veut faire en sorte de mettre ces autos hors d’état de nuire, et ce même si les immatriculations sont en baisse. Car ces dernières sont souvent achetées par les entreprises, afin de remplir le quota obligatoires de véhicules électrifiés, mais aussi pour ne pas à avoir à payer la TVS (taxe sur les voitures de sociétés).

Sauf que les employés ne chargent que très peu leur voiture, faute de bornes à disposition au travail ou chez eux. Et alors que le gouvernement français veut serrer la vis, c’est également le cas de l’Europe qui sévit encore et qui veut faire la guerre aux hybrides rechargeables.

Les journalistes des Echos nous informent d’un changement dans la réglementation, à partir de 2025. Mais de quoi s’agit-il ? En fait, dès l’année prochaine, les émissions officielles des modèles hybrides rechargeables vont doubler, voire même tripler. Et cela grâce à un tour de passe-passe réalisé par l’Union européenne, qui prendra désormais en compte l’utilisation électrique réelle. Pour l’heure, celle-ci se base uniquement sur le cycle WLTP, qui est réalisé dans des conditions idéales, avec une batterie chargée à 100 % et donc totalement opérationnelle.

Et autant dire que cela devrait changer pas mal de choses. Dans sa dernière étude, Bruxelles avait relevé que les hybrides rechargeables consomment réellement en fait 3,5 fois plus que l’homologation officielle. Et forcément, cela se répercute sur les émissions, avec une moyenne de 139,4 grammes de CO2 par kilomètre.

À titre de comparaison, les modèles électriques culminent à seulement 9 g/km en moyenne. Autant dire que l’écart est énorme, ce qui pousse Bruxelles a agir au plus vite pour limiter les dégâts.

Vers la disparition de l’hybride rechargeables ?

D’après une étude publiée fin 2022 par l’ICCT (Internation council for Transport Transportation), une BMW X1 xDrive25e passerait de 46 à 96 g/km dès l’an prochain. Et ce sera encore pire à partir de 2027, avec des critères encore plus stricts se basant sur la norme Euro 6e-bis UF. Avec ces derniers, le SUV PHEV passerait tout simplement à 122 g/km, ce qui est énorme pour une voiture hybride rechargeable, censée fonctionner une grande majorité du temps en mode électrique. Car pour mémoire, ce dernier affiche une autonomie zéro-émission (à l’échappement) oscillant entre 57 et 89 kilomètres WLTP.

Puisque l’Union européenne veut tout faire pour bannir les voitures thermiques, en imposant notamment la vente de modèles électriques à partir de 2035, les PHEV sont-elles vouées à disparaître ? Pour le moment, rien n’est encore fait, mais cela n’est évidemment pas à exclure. Déjà, parce que les ventes sont en baisse depuis de nombreuses années, mais également parce que les pouvoirs publics veulent leur faire la peau.

Alors que le bonus a déjà été supprimé pour les hybrides rechargeables, elles pourraient désormais être concernées par le malus.

De plus, on sait que chaque constructeur doit respecter une moyenne d’émissions de CO2 pour sa gamme, dans le cadre de la réglementation CAFE. Chaque gramme supplémentaire est passible d’une sanction financière de 95 euros, qui s’applique à chaque exemplaire vendu, ce qui fait rapidement grimper la facture. Ainsi, si les émissions issues des PHEV augmentent dès l’an prochain, cela aura un impact sur les moyennes des marques, qui devraient être contraintes de supprimer ces modèles de leur catalogue.


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