Comme chaque année depuis 2020, le pôle numérique composé de l’Arcep et de L’Arcom publie son référentiel des usages numériques afin de donner une vision éclectique des pratiques en France autour de l’usage d’Internet (mobile et fixe), des équipements, de l’audiovisuel ou d’autres données notamment concernant l’environnement. La dernière édition, celle de 2022, vient d’être publiée et elle offre des données assez révélatrices sur l’hyperconnexion des Français et la tendance qui se dessine pour l’année 2023 en cours.
Le très haut débit est hégémonique en 2023
La première donnée importante concerne le parc d’abonnement à Internet fixe en France. L’organisme a mesuré que 65 % du nombre de foyers connectés à Internet l’était par le biais d’une connexion de plus de 30 Mb/s via ligne haut débit ou fibre optique, un chiffre en progression de 9 points par rapport à l’année précédente avec un total de 33,1 millions de foyers raccordables. Ce chiffre va de pair avec l’adoption des abonnements à la fibre optique : +3,7 millions en un an, pour 17,1 millions d’abonnements.
On note aussi le déclin des lignes câbles et VDSL2 : 2,6 millions d’abonnements (300 000 de moins que l’année dernière). On voit déjà venir quelques opérateurs ayant complètement mis de côté leurs offres ADSL et coaxiales au profit de la fibre FTTH comme c’est le cas de Bouygues Télécom qui préfère mettre en avant des box 4G et 5G au lieu de l’ADSL. On peut naturellement tabler sur une année 2023 encore plus forte pour l’adoption du THD à l’échelle nationale, notamment grâce au réseau mobile.
La 5G s’impose doucement, mais sûrement
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Justement, malgré un lancement timide, il ne fait plus vraiment doute que la 5G soit en route pour devenir la norme dans un avenir très proche. Ce constat résulte de chiffres assez éloquents : + 60 % de sites 5G 3,5 GHz et + 287,5 % de carte SIM 5G actives, par rapport à 2021, avec un total de 6,2 millions de lignes actives. Certes, la 4G reste loin devant avec 84 % de part de marché, mais la courbe tend à se tasser d’année en année. On peut expliquer cette augmentation par un marché du smartphone ayant très largement transitionné vers des modèles compatibles 5G et des opérateurs qui semblent avoir intégré l’idée de proposer des forfaits mobiles 5G à prix de plus en plus compétitifs.
Si l’on suit l’expansion de cette courbe, on peut facilement tabler sur une part de marché de la 5G à environ 20 % en 2023.
Un trafic qui explose et qui n’est pas près de ralentir en 2023
Forcément, avec ces données, le lien avec les usages intensifs d’Internet est évident et a naturellement été constaté par l’organisme. En 2022 : plus de 9 personnes sur 10 sont considérées comme internautes sur une population de 12 ans et plus. Malgré tout, on remarque que la fréquence de connexion se stabilise avec 82 % de personnes utilisant Internet tous les jours, soit 1 % de moins qu’en 2020 (effet Covid oblige).
Là où les chiffres deviennent plus parlants, c’est côté FAI avec un trafic entrant en hausse de 25 % sur un an pour atteindre un total de 35,6 Tb/s en fin d’année 2021. Forcément, cette évolution s’explique par une utilisation croissante des services utilisant massivement du trafic de données comme c’est le cas des services de SVoD comme Netflix (environ 20 % du trafic Internet en France). On note aussi la forte augmentation ces dernières années de la VOIP ou VOWiFi, l’utilisation toujours plus croissante des plateformes d’e-commerce et surtout l’usage toujours plus croissant du streaming vidéo en direct ou non sur TV connectées.
Si l’on fait une projection sur 2023, nul doute que le trafic suivra encore cette courbe exponentielle et forcement, ce ne sera pas sans conséquences.
Forcément, l’impact environnemental du numérique va s’accroitre
Ce constat d' »Hyperconnexion » n’est pas sans répercussions sur l’environnement et le référentiel le met aussi en avant : l’empreinte carbone du numérique pourrait tripler d’ici à 2050. L’explosion des usages numériques via le trafic Internet est déjà responsable en 2020 de 2,5 % de l’empreinte carbone nationale (17,2 millions de tonnes équivalent CO2).
Même si l’organisme met aussi en avant quelques tendances plus réjouissantes comme les baisses de consommations électriques des opérateurs (les dernières données datent tout de même de 2020) et la forte prise de conscience des internautes aux problématiques environnementales, il n’en reste pas moins que ce sujet risque d’être un référentiel de plus en plus important dans les années à venir.
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