Pourquoi les constructeurs chinois lancent tous des satellites dans l’espace pour les voitures et les smartphones

Xingji Meizu, Geely, Huawei...

 
Starlink, Kuiper, OneWeb… ces noms vous disent peut-être quelque chose. Mais connaissez-vous Lucky Star, G60 ou encore Guowang ? Bienvenue dans la nouvelle course à l’espace, version 2.0, où la Chine compte bien tirer son épingle du jeu.

Vous pensiez que la course à l’espace était terminée ? Détrompez-vous ! Une nouvelle bataille se joue en ce moment même, à quelques centaines de kilomètres au-dessus de nos têtes. Et cette fois-ci, ce ne sont pas des astronautes qui sont en jeu, mais des milliers de petits satellites. L’objectif ? Créer un réseau internet global, accessible partout et tout le temps. Si les projets comme Starlink de SpaceX ou Kuiper d’Amazon font beaucoup parler d’eux en Occident, la Chine n’est pas en reste. Et croyez-moi, ses ambitions sont pour le moins… stratosphériques (vous l’avez ?) !

Imaginez un peu : vous êtes au volant de votre voiture, en plein milieu du désert de Gobi (et pourquoi pas ?). Pas l’ombre d’une antenne-relais à l’horizon. Et pourtant, votre GPS fonctionne parfaitement, vous pouvez streamer votre musique préférée et même passer un appel vidéo si l’envie vous en prend. Science-fiction ? Pas du tout ! C’est l’avenir que nous promettent les géants technologiques chinois avec leurs projets de constellations de satellites.

Des smartphones aux voitures : une connectivité totale

Prenons l’exemple de Xingji Meizu. Cette entreprise connue pour ses smartphones, s’est associée à Spacetime Daoyu pour lancer le satellite « Lucky Star ». Mais attention, ce n’est que le début ! Leur « Star Wish Plan » prévoit pas moins de 72 satellites pour la première phase. L’objectif ? Couvrir le monde entier et fournir des informations en temps réel aux utilisateurs.

Mais Xingji Meizu n’est pas seul dans cette course. Geely, le géant de l’automobile (propriétaire entre autres de Volvo), a déjà lancé 20 satellites répartis sur deux plans orbitaux. Ces satellites technologiques sont censés améliorer la conduite automatique et les réseaux intelligents. Et devinez qui sont leurs partenaires ? Rien de moins que Huawei et Honor.

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D’ailleurs, les Huawei Mate 60 Pro et le Honor Magic 6 intègrent déjà une connexion satellitaire, tout comme la voiture Galaxy E8 de Geely.

On pourrait penser que ces projets ne sont que des coups marketing, des gadgets pour faire parler. Mais détrompez-vous : c’est un véritable enjeu stratégique pour la Chine.

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Le gouvernement chinois lui-même a un projet nommé Guowang, qui prévoit pas moins de 13 000 satellites. C’est presque autant que Starlink, le projet d’Elon Musk. Et ce n’est que la partie visible de l’iceberg : d’autres projets comme G60 (rebaptisé Qianfen) ou GalaxySpace sont également dans les tuyaux.

Mais à quoi ça sert ?

Au-delà de la sécurité, ces constellations de satellites promettent une connectivité véritablement globale. Cela signifie un accès à Internet haut débit partout sur la planète, y compris dans les régions les plus isolées. Cette ubiquité de la connexion aura des implications profondes dans de nombreux domaines.

Prenons d’abord le cas de la conduite autonome. Les véhicules autonomes dépendent fortement de données en temps réel pour naviguer en toute sécurité. Avec une connexion satellitaire, ces véhicules pourraient recevoir des mises à jour constantes sur les conditions de circulation, la météo, et même communiquer entre eux, même dans des zones rurales où la couverture 5G est inexistante. Cela permettrait une adoption plus large et plus sûre de la technologie de conduite autonome.

Cette connectivité omniprésente ouvre également la voie à une intelligence artificielle distribuée plus sophistiquée. On peut imaginer des assistants virtuels capables d’accéder instantanément à des bases de données massives stockées dans le cloud, où que vous soyez. Cela pourrait révolutionner des domaines comme la traduction en temps réel, l’analyse de données sur le terrain, ou encore l’assistance médicale à distance.

L’Internet des Objets (IoT) pourrait également prendre une dimension véritablement planétaire grâce à ces constellations. Elles permettront de connecter des milliards d’appareils IoT, même dans des endroits reculés. Cela ouvrira de nouvelles possibilités pour l’agriculture de précision, la surveillance environnementale, ou encore la gestion des ressources naturelles à l’échelle mondiale. On pourrait voir des capteurs dans la forêt amazonienne communiquant en temps réel avec des centres de recherche sur le changement climatique.

Et bientôt un embouteillage ?

Tout cela soulève évidemment de nombreuses questions. Tout d’abord, l’espace n’est pas infini (enfin, si, mais pas l’orbite basse). Avec tous ces projets, on peut légitimement se demander si on ne risque pas de créer des embouteillages là-haut ! C’est ce qu’on appelle dans le jargon le « space debris », ou débris spatiaux.

Un satellite qui tombe en panne et qui devient un projectile incontrôlable à 28 000 km/h de 150 kg… Pas très rassurant, n’est-ce pas ? C’est ce qui arrive désormais assez souvent, comme cela a été le cas en France cet été.

Il y a aussi la question de la vie privée. Avoir accès à Internet partout, c’est génial. Mais être potentiellement localisable n’importe où sur la planète, ça peut faire un peu peur. D’autant plus quand on sait que ces projets sont étroitement liés aux gouvernements. Le projet Guowang, par exemple, est clairement présenté comme ayant des objectifs stratégiques plutôt que commerciaux.


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