« Une estimation de multiplier par 6 les trafics entre 2020 et 2030 » : voici pourquoi la 5G va être indispensable selon le directeur de la Fédération des télécoms

 
Romain Bonenfant, directeur général de la FFTélécoms (Fédération française des Télécoms), était notre invité sur le plateau d’Unlock Talkt du mercredi 26 février. État du marché, disparition de l’ADSL, cybersécurité, place de Huawei et de Starlink en France… Et nous avons également fait le point sur la 5G et l’avenir de notre réseau mobile.

Toujours plus de débits et encore moins de latence, c’est la promesse de la 5G qui continue de se déployer en douceur aux quatre coins de la France, et c’était aussi celle de la 4G une décennie auparavant. Notre réseau mobile évolue sans arrêt et cet élan irrésistible semble ne connaître aucune fin. À l’heure où sont écrites ces lignes, les opérateurs mobiles commencent tout juste à commercialiser de la « vraie 5G » et la 6G se dessine déjà à l’horizon 2030.

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Et ce, sans parler de l’accessibilité. Il faut dire que le marché des télécoms en France est l’un des plus dynamiques en Europe, si ce n’est au monde. Entre des prix moyens deux fois moins élevés qu’en Allemagne et trois fois moins qu’aux États-Unis, des infrastructures de qualité, des services au rendez-vous (avec récemment l’arrivée des assistants IA sur les forfaits mobiles) et la quantité parfois démesurée de data dans les offres, la France apparaît comme le paradis des télécoms.

« Le nombre de Go dans une offre mobile en France, c’est vraiment exceptionnel. Si on regarde le coût au Go des offres, on est à peu près quatre fois moins cher que la moyenne européenne« , nous assure notre invité.

Source : Unsplash

Mais quand on est à ce niveau de qualité, à quoi bon viser toujours plus haut ? Dans notre émission Twitch bimensuelle Unlock Talk, Romain Bonenfant, directeur général de la Fédération Française des Télécoms, nous a fait un état des lieux du réseau mobile en France. Il nous a surtout expliqué la nécessité de lancer des normes toujours plus performantes telles que la 5G, la 6G à l’avenir et peut-être un jour la 7G, ou en programmant la disparition de normes plus anciennes comme la 2G et la 3G.

5G SA, 5G privée, 5G mmWave… Kézako ?

Aujourd’hui, plus de quatre ans après le déploiement des premières antennes, 25 % du parc est en 5G et les opérateurs continuent de déployer ce réseau, chacun à leur rythme. Si Free revendique le plus d’antennes 5G et la meilleure couverture, Orange prend son temps mais pour mieux proposer de la 5G 3,5 GHz qui représente la quasi-totalité de son parc 5G. Et encore, la 5G SA (StandAlone), aka la « vraie 5G », a été commercialisée il y a seulement quelques mois.

« On va encore avoir des gains en latence, cela va ouvrir de nouvelles fonctionnalités qu’on ne pouvait pas déployer avec le cœur de réseau 4G. C’est le cas du slicing (segmentation du réseau en sous-réseaux indépendants, chacun ayant un usage spécifique, ndlr) ». Selon Romain Bonenfant, la 5G SA deviendra indispensable pour certaines avancées telles que la téléchirurgie, créer facilement des réseaux privés indispensables dans le milieu de l’industrie ou amener de nouveaux usages sur le long terme.

La 5G, pour l’utilisateur lambda, ça amène plus de débits, moins de latence, etc… Dans l’industrie, ça change beaucoup de choses. Dans des environnements avec beaucoup d’espace, où on veut de la connectivité avec une garantie de qualité de service, on est capable de constituer des réseaux privés qui amènent ça.

Romain Bonenfant, Directeur Général de la FFTélécoms (Fédération Française des Télécoms)

Autre avancée majeure sur le réseau 5G, la 5G millimétrique (ou 5G mmWave) censée être déployée sur la bande des 26 GHz. Pourtant, on n’y voit encore nulle trace en France. Selon Romain Bonenfant, les expérimentations sont toujours en cours mais il faut prendre en compte la problématique de la compatibilité. À l’instar du Wi-Fi 7, ce ne sont pas tous les terminaux qui seront compatibles dès la première heure.

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Plus globalement, la 5G est un réseau amené à évoluer avec le temps et la 5G SA et la 5G millimétrique ne sont que des étapes avant que l’on ne bascule dans la 6G. Il n’y aura pas « d’usage disruptif pour les utilisateurs« , comme le souligne Romain Bonenfant, pourtant, chacun de nous en a réellement besoin.

Un trafic internet multiplié par 6 en 10 ans

En tant que simple internaute, nous ne voyons pas forcément la différence entre la 4G et la 5G. La bascule vers cette dernière est pourtant nécessaire si on observe le réseau mobile à une plus grande échelle.

Romain Bonenfant, directeur général de la FFT, était l’invité de notre émission Unlock/Frandroid

En réalité, on a besoin de cette 5G pour absorber l’augmentation du trafic. C’est quand même très marquant si on prend les projections que font l’ADEME et l’ARCEP, il y a une estimation de multiplier par 6 les trafics entre 2020 et 2030.

Romain Bonenfant, Directeur Général de la FFTélécoms (Fédération Française des Télécoms)

C’est ce que nous avons pu observer cet été, lors des Jeux Olympiques de Paris. L’opérateur Orange avait fait migrer tous ses abonnés éligibles vers son réseau 5G, non pas par simple altruisme, mais surtout pour désengorger son réseau 4G en vue de l’afflux de touristes. Bien lui en pris car même avec cette précaution, le réseau a failli se faire submerger par un véritable raz-de-marée numérique.

Plus globalement, notre consommation de bande passante en France a explosé depuis la crise sanitaire : généralisation du télétravail, succès fulgurant des plateformes de SVoD, montée en puissance et démocratisation de l’IA… C’est d’autant plus marquant quand on sait que 15 % de notre trafic internet est entre les mains de… TU-DUM ! Netflix bien sûr !

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Fréquences 4G et 5G : comment assortir au mieux téléphone et opérateur

Toutes les solutions sont donc bonnes à prendre pour fluidifier notre réseau mobile, et la plus simple et efficace sur le long terme reste de l’améliorer continuellement. « Si on n’avait pas la 5G, on verrait dans quelques années que ça coincerait« , conclut Romain Bonenfant.

Arrêt de la 2G : black-out pour nos appareils connectés ?

Avec cet empilement de normes vient un moment où l’on éteint les anciennes technologies. C’est notamment ce qui est prévu pour l’ADSL sur le fixe mais aussi pour les réseaux 2G et 3G prévus respectivement pour 2025-2026 et 2028-2029. Pourtant, la 2G est encore beaucoup plus utilisée qu’on ne le croit aujourd’hui.

Cette norme des années 1990 a encore cours dans les appels de secours des ascenseurs, les alarmes de sécurité et même les bracelets électroniques. Nombre d’objets connectés et de systèmes fonctionnant avec une carte SIM M2M (Machine To Machine) sont concernés.

Romain Bonenfant, directeur général de la FFT, était l’invité de notre émission Unlock/Frandroid

La disparition de la 2G, réseau beaucoup moins sécurisé et plus énergivore que ses successeurs, est au fond une bonne chose, mais qu’adviendra-t-il de ces appareils essentiels qui fonctionnent uniquement sur ce réseau ?

Si on regarde les dix dernières années, on a à peu près 200 réseaux 2G ou 3G qui ont été éteints dans le monde. Aux États-Unis, on a éteint des réseaux 2G il y a plus de huit ans, ça s’est bien passé. En Allemagne, on a éteint la 3G en 2021, ça s’est bien passé. Dans ces pays il y a des ascenseurs, rassurez-vous.

Romain Bonenfant, Directeur Général de la FFTélécoms (Fédération Française des Télécoms)

En clair, nos ascenseurs et systèmes de télésurveillance ne tomberont pas en panne du jour au lendemain. Les entreprises concernées sont prévenues et accompagnées par les opérateurs mobiles depuis 2022.

Mais pour continuer à fonctionner après l’arrêt du réseau 2G, il n’y a pas de solution miracle : il faut mettre à niveau, voire remplacer, les équipements concernés, ce qui peut engendrer des coûts. Il y aura tout de même des perdants pointe le média Reporterre qui parle de la « mise à mort de millions d’objets« , entre autres, les dumbphones qui ont récemment connu un regain d’intérêt.

Quant aux bandes de fréquences concernées, elles seront décommissionnées et réattribuées pour d’autres usages, probablement enrichir les réseaux 4G et 5G. Il n’empêche, certains élus estiment que le processus d’arrêt de la 2G va trop vite, générant un risque pour les utilisateurs. Une demande de report a même été formulée.

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Vous pouvez retrouvez ici l’émission Unlock #14 avec Léo Duff et Romain Bonenfant. Pour ne rien manquer d’Unlock Talk, notre émission 100 % tech, abonnez-vous à notre chaîne Twitch FrandroidLive.

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