L’ARCEP tacle Bouygues Telecom et SFR, en retard sur la couverture 4G

 
L’ARCEP vient de publier l‘observatoire trimestriel des déploiements mobiles en zones peu denses et dans le cadre du programme des zones blanches et des centres-bourgs. Une nouveauté qui permet de vérifier que les opérateurs pourront remplir leurs obligations de couverture en 4G de cette zone qui représente 18 % de la population, mais tout de même 63 % du territoire. Bouygues Telecom et SFR sont dans le viseur de l’ARCEP, à cause de leur retard de déploiement sur cette zone peu dense.
Installation d'une antenne radio
Installation d’une antenne radio

Avec l’attribution de la fréquence 800 MHz, les opérateurs disposent d’obligations de couverture avec cette bande de fréquence pour le réseau 4G. Ainsi, Bouygues Telecom, Orange et SFR ont l’obligation de couvrir 40% de la zone peu dense du territoire (qui en représente 63 %, et 18% de la population) avec la bande 800 MHz sur leur réseau 4G d’ici le 17 janvier 2017. Free Mobile n’a pas cette obligation puisque l’opérateur n’a pas (encore) de fréquences dans la bande 800 MHz. En revanche, Free Mobile a l’obligation de couvrir 50 % de cette zone d’ici le 17 janvier 2022 avec la bande 700 MHz, tout comme ses autres concurrents. L’ARCEP vient de faire le point sur cette couverture.

ARCEP observatoire trimestriel

 

La couverture de la zone peu dense

Au 1er janvier 2016, Orange annonçait couvrir 33 % de la zone peu dense, contre 12 % pour Bouygues Telecom et 8 % pour SFR. En juillet 2015 lors du rapport sur l’effort d’investissement des opérateurs mobiles de l’ARCEP, ces chiffres étaient respectivement de 25 %, 2 % et 0 %. L’ARCEP met donc en demeure Bouygues Telecom et SFR de respecter leurs obligations de couverture. Les deux opérateurs ont donc un peu moins d’un an pour activer la machine du déploiement des antennes 800 MHz.

 

Les zones blanches

Parallèlement à la zone peu dense, on trouve également le programme « zones blanches – centres-bourgs » qui consiste à couvrir l’ensemble des centres-bourgs (3800 au total pour 1 % de la population) de l’Hexagone en 2G (voix et Internet) d’ici le 31 décembre 2016 et en 3G d’ici le 30 juin 2017. Pour les centres-bourgs assistés par un financement public, les opérateurs auront 6 mois pour le couvrir une fois que les pouvoirs publics leur auront mis un pylône à disposition.

programmes zones blanches

Au 1er janvier 2016, les opérateurs couvraient 3 236 centres-bourgs sur 3 568. En 3G, ce sont 1 721 centres-bourgs couverts sur une cible de 3 799 centres-bourgs. Orange et Bouygues Telecom disposent d’une bonne couverture sur ces zones en 3G avec respectivement 53 et 54 % alors que SFR est un peu à la traine, avec 39 %. Free Mobile est pour le moment absent de ces centres-bourgs alors que l’opérateur a aussi une obligation de couverture en 3G. Les plus curieux pourront consulter les cartes de couverture en haute définition proposées par l’ARCEP.

 

Le partage des infrastructures

Pour couvrir les centres-bourgs, les opérateurs ont le droit de partager leurs infrastructures. Les quatre acteurs ont soumis à l’ARCEP un contrat de partage qui a été validé par le gendarme des télécoms le 2 février 2016, en demandant de réaliser quelques ajustements. Le contrat devrait être signé dans les prochains jours pour la relance massive du déploiement en 3G dans ces zones. En théorie, ce contrat devrait prévoir une mutualisation des infrastructures actives, ce qui signifie que les opérateurs partageront entre eux leurs antennes, mais que chaque opérateur utilisera sa propre fréquence.

Cet observatoire sera rendu public par l’ARCEP chaque trimestre. Le prochain est donc prévu pour le mois de mai 2016. D’ici là, beaucoup de choses devraient changer puisqu’Orange pourrait bien racheter Bouygues Telecom, et décortiquer le réseau en le revendant à Free Mobile et SFR. De quoi changer en profondeur le visage de la couverture réseau de l’Hexagone et d’aider tous les opérateurs à remplir leurs obligations.


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