Les détails du rachat échoué de Bouygues Telecom par Orange

 
Selon le Figaro, les négociations entre Orange et Bouygues Telecom n’ont mené à rien. En cause : les exigences de l’Etat face à Martin Bouygues, et le partage compliqué des actifs de Bouygues Telecom à cause d’un Xavier Niel trop gourmand.
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Article mis à jour le 1er avril à 19h02

Le scénario du mariage entre Orange et Bouygues Telecom finirait bien par une impasse. C’est en tout cas ce que pense savoir le Figaro, qui affirme que le rachat de Bouygues Telecom par Orange aurait échoué. Le journal évoque des « obstacles infranchissables » liés au partage des actifs de Bouygues Telecom, mais aussi à l’État. « Ce sont en particulier les exigences de l’État actionnaire d’Orange à 23% qui ont conduit Martin Bouygues à jeter l’éponge ».

Les deux opérateurs devraient réunir dès ce soir leurs conseils d’administration pour décider de la suite des opérations. Si les informations du Figaro sont vraies, il restera donc quatre opérateurs en France, dont Bouygues Telecom sera le plus petit en termes de clients. Les communiqués officiels devraient arriver au mieux dans les prochaines heures et au plus tard dans la journée de dimanche.

 

L’État intransigeant

Le Figaro a réussi à avoir davantage d’informations. Selon le quotidien, Martin Bouygues n’aurait pas accepté les trois conditions fixées par Emmanuel Macron lors de leur entrevue jeudi 24 mars. Le ministre de l’Économie n’a pas voulu faire de concession sur la valorisation des actions Orange et voulait donc renchérir le prix de l’opérateur historique, et réduire mécaniquement la valeur de Bouygues Telecom. L’État imposait également une clause interdisant l’utilisation des droits de vote double pendant 10 ans, et l’impossibilité pour Martin Bouygues de monter au capital d’Orange pendant 7 ans. L’homme d’affaires aurait donc perçu ces signes comme la volonté de l’État de ne pas voir ce rachat se concrétiser.

 

Les conditions posées par Free Mobile

Xavier Niel aurait également posé de nombreuses conditions au rachat, ce qui aurait irrité l’ensemble des protagonistes. Si Orange, Bouygues Telecom et SFR étaient d’accord pour le partage des actifs (antennes, fréquences, clients, boutiques, salariés, etc.), Iliad se serait montré trop gourmand, et intransigeant. Au final, l’opération (qui aurait été surnommée « Jardiland » par les banquiers et avocats) ne se fera pas, et l’Etat passera donc à côté de plus d’un milliard d’euros de recettes fiscales. Le consommateur pourra se réjouir de peut-être ne pas voir la guerre des prix s’interrompre. À moins que celle-ci ne soit artificielle et signe d’une entente sur les prix ?


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