Orange et la Fibre : Free se range derrière l’Arcep qui tente de calmer le jeu

 
Pour rappel, alors qu’Orange détient 75 % du marché de la fibre optique (FTTH), l’Arcep a dévoilé des mesures pour réguler le marché et épauler les concurrents d’Orange. Orange a vivement réagit, ce qui a entraîné de nombreuses prises de parole. L’affaire continue, Iliad (Free) a annoncé se ranger derrière l’Arcep, tandis que le président de l’Arcep tente d’éteindre l’incendie.

Stéphane Richard, PDG d’Orange, s’est directement adressé au président de l’Arcep sur Twitter. Il a déclaré « la France en retard sur le THD, il faut donc s’attaquer à Orange, seul opérateur qui investit massivement. Cherchez l’erreur« .

La fibre un « combat des rues »

Le président de l’Arcep, Sébastien Soriano, n’a pas souhaité étendre l’incendie et a rapidement rappelé son rôle auprès de La Tribune : « je suis un arbitre équitable », l’Arcep – selon lui – doit booster les investissements en France : « Aujourd’hui, la situation est simple : Orange investit beaucoup, mais ils nous disent être à la limite de ce qu’ils peuvent faire. Il ne s’agit certainement pas de sanctionner cet investissement, mais de trouver des relais, des compléments à cet effort. Et ceux-ci viendront des autres opérateurs ».

Pour l’Arcep, les concurrents d’Orange font face à « un certain nombre de verrous pour déployer leurs réseaux en fibre optique, comme notamment la réglementation française, qui impose qu’il n’y ait qu’un opérateur qui déploie la fibre dans l’immeuble. Dans les zones les plus denses, Orange est très en avance et a installé la fibre dans beaucoup d’immeubles. Cependant les autres opérateurs n’arrivent pas à y accéder pour se raccorder (…) Sur la fibre, chacun doit déployer sa propre fibre dans les rues. C’est un combat des rues. C’est un combat des caves. Pour passer de la rue à la cave, on a besoin d’Orange, c’est simple, et ce n’est quand même pas une remise en cause totale du cadre de la réglementation ».

En d’autres mots, l’Arcep veut simplement que l’opérateur Orange aide ses concurrents à fibrer les foyers, pour éviter de se retrouver dans une situation de monopole qui ne favorisait pas l’investissement et qui pourrait mener à une hausse des prix des abonnements.

Maxime Lombardini, DG d’Iliad (Free) se range derrière l’Arcep

Pendant ce temps, le PDG d’Iliad, a pris la paroles dans un interview auprès de LesEchos.

« Le régulateur doit se préoccuper d’avoir un marché équilibré et concurrentiel où l’investissement est dynamique (…) Orange fait du bon boulot : ils savent déployer des réseaux mais un opérateur historique qui a 75 % de part de marché sur les réseaux du futur, cela commence à faire peur. (…) Chez Free, nous n’avons jamais manqué d’argent pour la fibre. Seules les difficultés opérationnelles peuvent ralentir le déploiement »

Pour Free, le régulateur doit établir un principe très ferme de non-discrimination renforcée, le but est d’avoir les mêmes procédures et l’accès aux mêmes informations que ses concurrents. Ils évoquent ainsi le marché grand public, mais aussi le marché professionnel de la fibre optique. Selon le DG d’Iliad, Free investit 30 % de son chiffre d’affaires dans les réseaux chaque année dont une bonne partie pour la fibre, un niveau d’investissement similaire à celui d’Orange.

Pour aller plus loin
Orange : Pourquoi l’Arcep reproche à l’opérateur de déployer trop vite sa fibre FTTH


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