4G et 5G : plus d’antennes pour moins de puissance ? Ou pas…

 
En prévision de la 5G, les premiers essais de micro antennes 4G présagent de bien meilleurs débits, mais aussi de niveaux d’exposition rehaussés.
Une micro antenne 4G perchée sur un Abribus

Le trafic mobile sera multiplié par 8 à 10 d’ici 2020 en France, selon les estimations. Les équipementiers, les opérateurs et les autorités prennent donc des dispositions. La principale piste d’amélioration est la 5G, qui inaugure une nouvelle technologie de transmission (appelée New Radio), mais consiste aussi à densifier fortement le réseau d’antennes.

C’est dans ce contexte que l’Agence nationale des fréquences (ANFR) mène une expérimentation avec de petites antennes 4G. Elle a publié la semaine dernière les résultats d’une première expérimentation menée par Orange à Annecy.

Le déploiement de petites antennes présente deux avantages :

  • il peut augmenter les débits en réduisant le nombre d’utilisateurs par antenne
  • il peut aussi diminuer l’exposition aux ondes en rapprochant les antennes des utilisateurs et donc en diminuant leur puissance

Meilleurs débits : mission accomplie

L’objectif de l’expérimentation de l’ANFR est de « favoriser l’accès au très haut débit mobile », et sur ce point, c’est réussi.

L’étude montre que dans un rayon de 100 mètres autour des petites antennes, installées sur des Abribus ou sur des panneaux d’affichage, le débit montant moyen est multiplié par 5. Il est de 30 Mb/s en moyenne et de 40 Mb/s en pointe.

Ce n’était pas la priorité, mais le débit descendant est multiplié au passage par un maximum de 6.

Exposition moyenne : mission accomplie

Ce n’est pas non plus l’objectif de l’expérimentation, mais c’est sans aucun doute la préoccupation principale de nombreux utilisateurs : l’exposition aux ondes électromagnétiques. Et les résultats sont plus mitigés.

Pour commencer, l’ANFR a relevé les puissances d’émission des mobiles lors des mesures de débit. Sans surprise, il en ressort que la puissance est diminuée d’un facteur allant de 2 à 5 lorsque les mobiles sont connectés à ces petites antennes, nettement plus proches.

Pour ce qui est des mesures « sous accréditation » en revanche, les résultats sont moins encourageants. Le rapport de l’ANFR met en avant le fait que le niveau d’exposition moyen passe de 0,1 à 0,2 V/m lorsque les petites antennes sont éteintes à 0,2 à 0,3 V/m lorsqu’elles sont actives. Mais ceci vaut dans un rayon de 100 mètres autour des sites, or l’exposition baisse de façon exponentielle avec la distance.

L’exposition moyenne dans un rayon de 100 m n’augmente que légèrement

Sous l’Abribus : 10 fois plus exposé

Pour ce qui est des niveaux d’exposition à proximité immédiate des antennes, le rapport de l’ANFR ne met en avant que les niveaux maximaux lorsque les petites antennes sont actives, de l’ordre de 1 V/m. Il ne les compare qu’à la valeur limite, pourtant fort contestée, de 67 V/m, mais pas aux niveaux maximaux lorsque les antennes sont éteintes.

Et pour cause, les usagers des Abribus sont nettement plus exposés lorsque les petites antennes sont actives que lorsqu’elles ne le sont pas. À quelques mètres des micro-antennes, l’exposition est parfois multiplié par 10, passant de 0,09 à 0,92 V/m sur un site, ou de 0,14 à 0,86 V/m sur un autre.

C’est nettement en dessous de la limite officielle, mais certainement au-dessus du seuil de tolérance de tous ceux qui appliquent le principe de précaution…

L’ANFR mènera quoi qu’il en soit d’autres expérimentations, dans d’autres municipalités, avec Bouygues Telecom et SFR, à l’issue desquelles elle publiera un bilan global. En attendant, le premier bilan est disponible à cette adresse.

L’ANFR ne compare pas directement l’exposition à proximité immédiate
Et pour cause, elle est parfois multipliée par 10 !

Pour aller plus loin
5G : tout ce que vous devez savoir sur le futur réseau mobile


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