Le PDG de SFR s’attaque une nouvelle fois à la neutralité du Net

 
La neutralité du Net déplaît particulièrement à Alain Weill, PDG de SFR, qui profitant des Rencontres économiques d’Aix-en-Provence a souligné une nouvelle fois les difficultés rencontrées par l’opérateur suite à cette loi.

La neutralité du Net, principe inscrivant que tout utilisateur soit égaux pour l’accès au Net, est souvent décrié par les industriels. Et pour cause : celui-ci empêche que certains forfaits plus rapides que d’autres ou avec accès prioritaires à certains services ne soient créés, entre autres.

Cependant, les opérateurs le pointent surtout du doigt face aux « GAFAM » et aux acteurs utilisant massivement les réseaux, pour la transmission de vidéo notamment. Alain Weill, PDG de SFR et détracteur connu de la neutralité du Net, s’est à nouveau exprimé en sa défaveur lors des Rencontres économiques d’Aix-en-Provence comme le raconte Next Inpact.

Alain Weill se positionne toujours contre la neutralité du Net

Malgré son inscription dans le droit européen, elle continue d’être vivement critiquée par le PDG qui indique malgré tout qu’il s’agit d’un « sujet un peu tabou » : « tout le monde doit avoir accès à Internet, mais c’est quand même un vrai problème. Un vrai problème économique et de démocratie ».

De quel problème parle-t-il ? L’absence de contribution sur l’investissement réseau de la part de ses plus gros consommateurs, notamment Google et Netflix : « À certaines heures de la journée, Netflix et Google représentent 80 % des flux qui circulent sur notre réseau. Est-il normal que les conditions d’accès au réseau soient les mêmes pour des acteurs qui pèsent aussi lourd que pour d’autres plus petits ? On peut se poser la question ».

« L’autoroute doit-elle être gratuite pour tout le monde ? Un 10 tonnes doit-il payer le même prix qu’une voiture électrique sur l’autoroute ? C’est du bon sens de se poser la question. Quand on parle de neutralité en France, on n’a parfois pas le droit de se la poser ». Rien de neuf sous le soleil donc : il s’agit-là du même argumentaire utilisé depuis des années maintenant contre la neutralité du Net.

La neutralité reste malgré tout

Ceci étant, on peut se demander si le remettre sur le tapis une nouvelle fois a du sens. Après tout, la neutralité du Net est désormais inscrite en droit européen depuis 2015, et ne montre aucun signe de faiblesse. Sébastien Soriano, président de l’Arcep, s’est, qui plus est, plus d’une fois exprimé sur le sujet pour s’inscrire à l’encontre de cet argumentaire, conduisant à la création d’un PDF explicatif sur la question.

Les concurrents de SFR ont aussi depuis quelque temps abandonné cette rhétorique. Free a enfin trouvé un accord viable pour régler ses soucis avec Netflix, tandis que Stéphane Richard (Orange) s’attaque plutôt à la guerre des prix. Bouygues Telecom, à l’occasion de son premier test 5G en condition réelle, nous a quant à lui confirmé son attachement au respect de la neutralité du Net.

Pour aller plus loin
« Pour Drahi, on est des lignes dans un fichier Excel » : SFR raconté par ses salariés lésés


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