Pourquoi l’Arcep va rendre obligatoire l’IPv6 pour la 5G

 
Dans son rapport sur l’état d’Internet en France, l’Arcep revient sur la faible utilisation du protocole IPv6, à la fois par les opérateurs et les éditeurs de sites. L’autorité a décidé de mettre les fréquences 5G sur la balance.

Dans son rapport sur l’état d’Internet en France en 2020, l’Arcep tire la sonnette d’alarme quant à l’utilisation du protocole IPv6. L’autorité administrative regrette une adoption encore trop faible de ce protocole par les opérateurs et les sites Internet. Afin de pousser davantage les opérateurs à y souscrire, l’attribution des fréquences 5G sera conditionnée au passage à l’IPv6.

Il faut dire que depuis le 25 novembre dernier, il n’y a ainsi plus d’adresses IPv4 disponibles en France. Les opérateurs et les sites Internet doivent donc désormais se reposer sur le protocole IPV6 pour leurs nouveaux clients. Néanmoins, sur le réseau fixe, seuls 20 % des abonnés Bouygues profitent d’une adresse IPv6, contre 80 % chez Free, 68 % chez Orange et uniquement 6,7 % chez SFR. C’est encore pire sur le réseau mobile puisqu’aucun opérateur ne propose l’IPv6 sur iOS et que, sur Android, seul Bouygues Telecom a bien 79 % de clients IPv6, contre 3 % chez Orange et aucun chez SFR ou Free.

L’IPv6, un critère indispensable pour la 5G

Afin d’inciter les opérateurs et les éditeurs de sites Internet à passer à l’IPv6, l’Arcep a décidé de lancer une « task force » il y a deux ans. Réunie pour la première fois en novembre dernier, elle a pour mission de travailler aux impacts de la pénurie d’adresse IPv4 et à la sécurité de l’IPv6. Pour pousser les opérateurs à développer le protocole IPv6, l’Arcep a choisi d’en faire un critère pour l’attribution des fréquences 5G : « L’Arcep a introduit une obligation de support d’IPv6 pour les opérateurs qui se verront attribuer des fréquences 5G dans la bande 3,4-3,8 GHz en France métropolitaine ». Concrètement, les opérateurs qui auront la licence pour utiliser les fréquences 5G de 3,4 à 3,8 GHz, dont le lancement se fait encore attendre, auront jusqu’au 31 décembre 2020 pour prendre en charge l’IPv6 sur leur réseau.

Reste également la problématique des sites Internet et des fournisseurs de contenus, puisque selon l’Arcep, seuls 27 % des sites Internet les plus consultés en France sont accessibles en IPv6. Par ailleurs, lorsqu’on prend en compte les 3,5 millions de site Internet avec des adresses en .fr, .re, .pm, .yt, .tf et .wf, soit les six noms de domaine français, seuls 15,5 % sont disponibles en IPv6.

Pour aller plus loin
Free est premier sur l’IPv6, Orange, Bouygues et SFR à la traîne : comment vérifier et activer le nouveau protocole


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