Test du Shiftbikes Shift : faut-il « shifter » pour ce vélo électrique urbain ?

Vélos électriques • 2021

Shiftbikes est une jeune marque française avec des ambitions simples : proposer un vélo efficace au quotidien, suffisamment séduisant et fonctionnel pour inciter le public à passer au vélo électrique. Le tout à partir de 1 890 euros.
Source : Nass M. pour Frandroid
Source : Nass M. pour Frandroid

En bref
Shiftbikes Shift

7 /10
Points positifs du Shiftbikes
  • Confort au quotidien
  • Équipement complet
  • Performances urbaines
  • Autonomie respectée
  • Freinage sécurisant
Points négatifs du Shiftbikes
  • Pas de suspensions
  • Capteur de rotation
  • Temps de charge élevé
  • Quelques finitions perfectibles
  • Transmission parfois abrupte
 

C’est en 2020 que François Jacquet lance Shiftbikes, avec la vision d’un vélo électrique de qualité, conçu et assemblé en France, tout en restant accessible. Et cela commence par un modèle unique (pour l’instant) et familier : cadre ouvert, taille unique… En somme, un modèle qui suit la logique des vélos en location/libre-service type Véligo.

François nous le dit clairement, le VAE représente la meilleure solution de déplacement urbain, et son but est de faire « shifter » les cyclistes du quotidien vers le vélo. Avec leur propre Shiftbikes Shift, simple et efficace.

À l’instar du Vélo Mad Urbain 2 que nous avons testé récemment, il est conçu en France et assemblé à la Manufacture Française du Cycle (MFC). Pour rappel, la MFC a produit plus de 450 000 vélos en 2021, un acteur majeur du cycle en France.

Fiche technique

Modèle Shiftbikes Shift
Dimensions 178 cm x 65 cm x 108 cm
Puissance du moteur 250 watts
Nombre d’assistances 5
Autonomie annoncée 70 km
Batterie amovible Oui
Bluetooth Non
GPS Non
Écran Oui
Poids 23,5 kg
Couleur Noir, Blanc
Poids maximal supporté 120 kg
Phares Oui
Feu arrière Oui
Prix 1 449 €
Fiche produit

Ce test a été réalisé à partir d’un modèle prêté par la marque.

Design

Vélo électrique à vocation urbaine, le Shiftbikes Shift joue la carte de la simplicité avec un style néo-rétro plutôt réussi. On retrouve un design très proche des vélos en location : un cadre ouvert en aluminium, aux allures de col de cygne moderne, dont le tube oblique intègre joliment la batterie. De quoi rendre le VAE très accessible, facile à enjamber.

Le « Shift » (pour les intimes) affiche quelque 23,5 kg sur la balance. Ce n’est pas le plus léger de son segment, mais cela reste tout de même inférieur aux 25 kg d’un Véligo, qui se ressentent davantage au guidon. Haubans et bases prolongent le cadre à l’arrière, avec plus de finesse.

Source : Nass M. pour Frandroid

Il n’y a pas grand-chose à dire en matière de style, le Shiftbikes applique une recette éprouvée : un modèle disponible en bleu ou en blanc, avec des éléments (poignées, selle) marron. Une petite touche classique toujours appréciable, d’autant qu’elle participe au confort comme nous le verrons par la suite.

La seule petite fantaisie est à chercher du côté du tube de direction, dont l’avant affiche une petite signature visuelle portée par une ligne rouge. La dotation de série inclut des garde-boue en aluminium, tout comme le porte-bagages à l’arrière. On y retrouve également un antivol AXA Defender.

Le Shiftbikes est globalement de très bonne facture, même si l’on pourrait chipoter sur les soudures, pas si discrètes que ça lorsque l’on y regarde de près. Un détail tout de même moins voyant sur notre modèle d’essai couleur Night Shift (bleu), par rapport au Light Shift (crème). Mis à part ça, sur le plan visuel et en matière de qualité perçue, le vélo électrique est à la hauteur de ses ambitions.

Un équipement plutôt complet

La partie cycle de notre Shiftbikes intègre des freins à disque Shimano MT200, ainsi que des pneus renforcés Arisun Metro Trooper pour chausser les jantes Dynamic double paroi de 26 pouces. La transmission est confiée à un trigger 8 vitesses Microshift au guidon, doublé d’un dérailleur arrière Shimano Altus.

Un ensemble à la fois prometteur et largement suffisant pour l’usage quotidien auquel se destine le vélo électrique. L’éclairage est quant à lui assuré par une lampe frontale AXA CL20-E, et un AXA Blueline de 80 mm de large à l’arrière. Un duo qui assure une bonne visibilité lors de nos trajets nocturnes ou en fin de journée. Ça éclaire large à l’avant, et on est bien visibles de l’arrière.

De son côté, la sonnette rotative est placée tête en bas, à proximité immédiate de notre pouce gauche. Un placement qui la rend très accessible en cas de besoin (et dans les rues de Paris, on en a eu besoin !). Les garde-boue, la béquille et le porte-bagages sont par ailleurs fournis de série pour compléter cet attirail sans grande fausse note.

Technologies embarquées

À gauche sur le guidon, c’est un écran de contrôle accompagné de trois boutons qui nous permet de contrôler le Shiftbikes. Un petit tableau de bord sans prétention, qui se limite à une interface numérique monochrome. De quoi afficher la vitesse, les kilomètres parcourus, le niveau de la batterie, ainsi que le niveau d’assistance choisi. Seule l’indication précise d’autonomie manque à l’appel.

À défaut d’être clinquant et en couleurs, il présente l’avantage d’être parfaitement lisible et bien agencé. Boutons « + » et « -» pour changer le niveau d’assistance, appui long pour allumer ou éteindre l’éclairage, et bouton d’alimentation pour allumer ou éteindre le vélo électrique. Simple et efficace, on n’en demande pas plus.

En l’absence de compatibilité avec une application, aucun système de sécurité (alarme, géolocalisation) n’est proposé.

Conduite

Au guidon, le Shiftbikes nous invite à adopter une posture droite et détendue. Nous sommes accueillis sur une confortable selle Royal avec rembourrage Royalgel (bénéficiant également du traitement étanche et imperméable « Vacuum » de la marque), généreuse et bien moelleuse. Pas de levier à serrage rapide en revanche, il faudra jouer de la clé à six pans pour le réglage de la selle.

Nos mains reposent quant à elles sur des poignées ergonomiques elles aussi très confortables même sur les longs trajets. En l’absence de suspensions, selle et poignées compensent étonnamment bien la remontée dans le postérieur et les poignets, grâce à une bonne absorption des chocs et aspérités de la route.

N’oublions pas le guidon réglable, dont l’inclinaison peut être adaptée afin de correspondre au mieux à nos préférences. Cintré vers le conducteur, le guidon est assez large et participe à la posture détendue aux commandes du vélo électrique. Bien installé, on profite d’une très bonne maniabilité. Les 23,5 kg du Shiftbikes se font vite oublier, et le centre de gravité est assez bas pour permettre un contrôle optimal et une agilité à toute épreuve dans la circulation urbaine.

Ajoutez-y des pédales larges avec un bon grip, et nous avons là un VAE très bien équipé pour les déplacements urbains au quotidien. On insiste sur le confort que procurent les poignées, la selle, et les pneus, qui travaillent de concert pour rendre le Shiftbikes bien plus agréable que des concurrents – eux aussi dépourvus de suspensions – tels que le Vélo Mad Urbain 2 par exemple. Il est ainsi possible de parcourir une dizaine de kilomètres d’affilée sans aucune gêne.

Source : Nass M. pour Frandroid

Moteur et assistance électrique : force tranquille

Le Shiftbikes s’équipe d’un moteur électrique de 250 W pour 43 Nm de couple, placé dans la roue arrière. Celui-ci peut être géré selon 5 niveaux d’assistance permettant d’intervenir plus ou moins sur les performances du vélo électrique en fonction de nos besoins : 1 pour une assistance très limitée, 5 pour une assistance maximale. Point crucial pour de nombreux cyclistes urbains : le Shiftbikes est malheureusement équipé d’un capteur de rotation et non d’un capteur de couple.

Cela signifie donc que l’assistance électrique ne se réveille pas dès qu’un appui sur la pédale est détecté, mais seulement lorsque l’on réalise quasiment un premier demi-tour de pédale. Concrètement : si l’on s’arrête en montée ou sur une vitesse élevée, il faudra s’engager un peu plus avec le vélo avant de voir arriver la poussée électrique.

Heureusement, on s’y habitue assez vite et on anticipe en conséquence, mais c’est un point à ne pas négliger dans le choix de votre prochain VAE. Pour un prix frôlant les 2000 euros, c’est en revanche dommageable d’avoir affaire à un capteur de rotation. Pour 300 euros de moins, son concurrent Nakamura E-Crossover V embarque bel et bien un capteur de force et un couple plus généreux.

Le moteur nous emmène assez rapidement à 25 km/h, vitesse à laquelle le Shiftbikes coupe les watts assez brutalement ce qui provoque cette sensation d’arrêt bien connue des cyclistes électrifiés. Sur un parcours plat et en conduite active, difficile de dépasser plus de 28 ou 29 km/h au compteur, notre vélo se refuse à tout élan supplémentaire dès les 25 km/h atteints.

Tout au long de nos quelque 140 km à son guidon, nous avons essentiellement privilégié le mode 3. Là, l’assistance est suffisante pour rouler sans fatigue sur des allers-retours d’environ 20 km, sans non plus aller chercher les 100 % de poussée des modes 4 et 5, plus utiles en montée. Les modes 1 et 2 sont quant à eux très discrets, si vous voulez prioriser un roulage un peu plus « musculaire » avec un confort sur la durée.

Freinage et transmission : ça fait le job !

Retour au guidon du Shiftbikes, et plus précisément sur la manette microSHIFT située à droite. Associée à un dérailleur Shimano Altus, la transmission n’est pas la plus douce mais reste suffisamment précise et adaptée à un usage urbain au quotidien. Comprenez par-là que certains passages de vitesses peuvent être plus bruts que d’autres, contrairement à des transmissions plus haut de gamme, quasi transparentes à l’usage.

De son côté, le freinage est lui aussi assuré par Shimano. Un gage de qualité d’une part, et de maintenance répandue d’autre part. Au guidon, nous profitons de leviers suffisamment précis permettant de doser nos décélérations avec un contrôle optimal. En cas de freinage d’urgence à 25 km/h, le Shiftbikes s’arrête en moins de 4 mètres sur sol sec. Les disques de freins se montrent donc à la fois progressifs et mordants au besoin.

Autonomie

On termine avec l’autonomie. Le Shiftbikes intègre une batterie Greenway de 460 Wh. Logée dans la partie inférieure du cadre, elle est amovible en déverrouillant la sécurité sur le côté. La batterie est facile à extraire et à mettre en place, ce qui rend sa manipulation aisée lorsqu’on l’emporte à la maison pour la recharger. Recharge qui demande un peu plus de 5 heures, ce que l’on trouve un peu long tout de même. Le port de recharge de la batterie nous permet également de nous brancher directement dans notre garage, sans ôter la batterie.

Heureusement, le chargeur n’est pas bruyant et se fait oublier pendant que la batterie est en charge. Côté autonomie, la marque annonce 50 à 70 km d’autonomie selon les conditions de roulage. Une promesse tenue puisque votre serviteur et ses 73 kg ont pu parcourir pas moins de 58 km en mode 4, sur des trajets mi-plats mi-vallonés. En mode 2 et 3 pour des trajets urbains, les 70 km sont largement atteignables. Le Shiftbikes tient donc ses promesses en matière d’autonomie.

Prix et disponibilité

Le Shiftbikes Shift est disponible à partir de 1 890 euros sur le site officiel de la marque. Il est proposé en taille unique, adaptée aux utilisateurs entre 1,55 m et 1,90 m. Deux coloris (bleu ou crème) sont disponibles, et le vélo est livré à 99 % assemblé. Au déballage, il suffit de régler le guidon dans l’axe, et d’installer les pédales pour un vélo électrique prêt à prendre la route.

Shiftbikes propose 2 ans de garantie, une assistance technique, la livraison gratuite, et le retour gratuit sous 14 jours. Par ailleurs, des primes à l’achat pour vélo électrique sont disponibles un peu partout en France pour faire chuter le prix de son modèle.

Pour aller plus loin
Comment choisir son vélo électrique : les critères pour bien choisir son VAE

Note finale du test
7 /10
Le Shiftbikes est un vélo électrique qui plaira tout particulièrement aux utilisateurs occasionnels ou réguliers de VAE en location de type Véligo, dont il est très proche. Son design passe-partout et accessible en fait un modèle tout indiqué pour les cyclistes urbains, avec son cadre ouvert et son enjambement bas.

Assemblé à la MFC, le Shift est un vélo électrique sérieux et bien équipé, sous la barre des 2 000 euros. En témoignent ses freins à disque, sa transmission 8 vitesses, son éclairage intégré, son porte-bagages et ses garde-boue en aluminium, tous installés de série. Le confort n’est pas en reste, avec un combo selle Royal gel + poignées ergonomiques + pneus ballon, qui compensent plutôt bien l’absence de suspensions.

Performant et endurant au quotidien, le VAE français est capable d’abattre 70 km sur une seule charge, mais il faudra se montrer patient durant les 5 grosses heures de recharge de la batterie amovible. Surtout, le gros point noir reste la présence d’un capteur de rotation, lorsque la concurrence - le Nakamura E-Crossover V - peut opter pour un capteur de couple, le tout pour un prix final plus abordable.

Mais dans l’ensemble, la marque française semble être sur la bonne lancée pour atteindre son objectif : nous faire « Shifter ».

Points positifs du Shiftbikes

  • Confort au quotidien

  • Équipement complet

  • Performances urbaines

  • Autonomie respectée

  • Freinage sécurisant

Points négatifs du Shiftbikes

  • Pas de suspensions

  • Capteur de rotation

  • Temps de charge élevé

  • Quelques finitions perfectibles

  • Transmission parfois abrupte

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