Il est toujours plaisant de se dire qu’en France, nous avons quelques très belles marques de vélos : les cycles Lapierre fait partie de celles-ci. Etablit depuis longtemps et jouissant d’une réputation méritée, le constructeur s’est lui aussi lancé dans les vélos électriques depuis 2015.
C’est finalement un retour aux sources pour l’entreprise qui, lors de ses débuts en 1946, concevait avant tout des vélomoteurs avant de se lancer dans le vélo. Dès l’éclosion du VTT, l’entreprise suit le mouvement et propose depuis de très nombreux modèles à des prix plus ou moins élevés mais rarement donnés. Les prix de la gamme actuelle pouvant atteindre les 9 000 euros, que ce soit avec ou sans assistance électrique.
Lapierre, qui appartient désormais au groupe Accel tout en restant basé à Dijon, propose tout type de vélo, que ce soit pour la route, la ville, la montagne ou la campagne. Celui qui nous intéresse aujourd’hui est capable d’un peu tout ça – du moins sur le papier – et s’apparente à un VTC. Nous avons pu prendre, le temps d’une grosse semaine, le guidon du nouvel e-Explorer 6.5 sorti en début d’année.
Fiche technique
Modèle | Lapierre e-Explorer 6.5 |
---|---|
Vitesse max | 25 km/h |
Puissance du moteur | 250 watts |
Batterie amovible | Oui |
Bluetooth | Non |
GPS | Inconnu |
Écran | Oui |
Poids | 26,3 kg |
Couleur | Marron |
Phares | Oui |
Feu arrière | Oui |
Prix | 3199 |
Fiche produit |
Design
Le Lapierre Explorer 6.5 embarque une batterie de 500 Wh dans le tube inférieur et le moteur dans le pédalier. Il en résulte un design assez lourd, peu aidé par la teinte marron du cadre qui ne l’affine pas visuellement. Le tube inférieur est particulièrement large tandis que le pédalier ne donne pas totalement dans la finesse. C’est assez dommage, car le reste du vélo offre un visuel plutôt sympathique avec des sections de bonnes tailles et au dessin agréable.
Si le constructeur fait passer les câbles arrière dans le cadre, ceux à l’avant restent totalement visibles quand certains concurrents font tout passer par la potence pour les rendre entièrement invisibles. Ce n’est pas le plus esthétique, mais en échange, il est aisé de changer la potence pour adapter son poste de pilotage plus précisément à notre gabarit.
Pour aller plus loin
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Du côté de la construction elle-même, nous nous attendions à mieux de la part d’un constructeur aussi réputé que Lapierre. Certes, afin de maintenir les tarifs à un niveau plus ou moins acceptable, il convient de faire des concessions, mais certaines soudures sont franchement grossières et aucune n’a été polie afin de les rendre plus esthétiques. C’est dommage sur un vélo qui s’affiche tout de même à 3199 euros.
Le fabricant français livre ici un vélo qui affiche le poids conséquent de 26,3 kg (taille M) qu’il ne sera pas toujours simple à manœuvrer à la main. En effet, en plus du cadre costaud, l’équilibre du poids penche plutôt sur l’avant, rendant ce dernier assez lourd. Il sera compliqué par exemple de lever la roue avant pour entrer dans un ascenseur ou monter/descendre des escaliers (le très enveloppant garde-boue arrière nous en empêche de toute façon). En contrepartie, nous le verrons plus loin, il offre un pilotage très équilibré.
Un confort bienvenu
L’accueil se fait sur une selle Royal Vivo Ergo Reflective qui s’est immédiatement montrée confortable, mais se montre un peu juste pour les balades de plus de 50 km. Gros point positif, par contre, pour la tige de selle XLC amortie sur 40 mm. Cela apporte un vrai confort sur les pavés, lors de descentes de trottoirs ou, plus encore, durant des balades forestières. À l’avant, nous trouvons une fourche SR Suntour XCM avec 80 mm de débattement, ce qui alourdit un peu plus l’avant, mais qui le rend très confortable sur toutes les surfaces.
Pour la ville, l’assistance électrique permet de dégonfler légèrement les pneus (sous 3 bars) afin de gagner encore en confort si l’on roule souvent sur les pavés. Cela impactera légèrement l’autonomie, mais celle-ci est très suffisante pour un usage quotidien – nous le verrons plus loin dans le test.
Côté pneus, l’e-Explorer 6.5 repose sur des WTB Intersector de 27,5 pouces. Il s’agit de pneus mixtes adaptés autant à la route qu’aux sentiers, mais avec une valeur TPI assez basse (30) – cette valeur définit la solidité et rigidité du pneu – et un crantage un peu juste pour un vrai usage VTT. Pour autant, lors de balades un peu plus dynamiques sur chemin, les pneus épais préservent à la fois un bon confort et un bon grip.
Un beau panel d’équipements
Lapierre ne fait l’impasse sur aucun équipement et ils sont globalement de bonne facture à défaut, eux aussi, de faire dans l’élégance. De même, compte tenu du tarif assez costaud, nous aurions aimé une qualité un peu supérieure pour certains matériaux. Par exemple, la béquille affiche à la fois un style un peu grossier et une qualité perçue moyenne. Néanmoins, elle est facile à déployer puis à ranger, et est suffisamment grande pour maintenir le vélo en place sans crainte de le voir chuter.
Pour aller plus loin
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Du côté des garde-boue, l’e-Explorer se pare de Curana en aluminium, noir mat d’un bel effet dont la forme n’inquiète pas quant à la protection qu’ils peuvent offrir. Quelques roulages humides de novembre auront prouvé leur efficacité sans faille, même lors de sorties dans de grosses flaques. Ils sont par contre un peu trop près des pneus lors de balades sur terre ou feuilles mortes, et peuvent parfois être agaçants à cause du bruit de frottement.
Petit bémol sur notre modèle d’essai, celui à l’avant était légèrement branlant. Petit problème très vite résolu en les refixant.
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Toujours à l’avant, l’éclairage Spanninga Axendo de 30 lux est suffisant en ville, mais se montre très juste en dehors. Il est alors plutôt là pour être vu que pour réellement voir. C’est assez dommage pour un vélo aussi fait pour explorer, comme l’indique son nom. Il faudra d’ailleurs prendre soin d’avoir toujours un reliquat de batterie disponible pour rouler de nuit, celle-ci alimentant la lampe.
Pour finir, à l’arrière, le porte-bagage est capable de supporter jusqu’à 25 kg et dispose de dimensions suffisantes pour transporter un sac.
Technologies embarquées
L’e-Explorer ne tombe pas dans la trop grande simplicité en proposant un écran Bosch Purion qui affiche bien évidemment le restant de batterie, la vitesse ainsi que le mode sur lequel nous nous trouvons. Il y a d’ailleurs 5 modes disponibles, sélectionnables via les boutons « + » et « - » sur la gauche : pas d’assistance, Eco, Tour, Sport et Turbo.
Néanmoins, l’affichage du reste de la batterie ne se fait pas via un pourcentage forcément très précis, mais par une représentation de batterie avec seulement 5 crans. Il ne sera pas toujours simple de savoir où l’on se situe dans ces tranches de 20 %, d’autant qu’aucune autonomie estimée n’est affichée non plus.
Par contre, il affiche le kilomètre total du vélo (depuis remise à zéro) mais il permet également, via un appui long sur le bouton « + » d’allumer et éteindre l’éclairage. Ce qui a pour effet de rétroéclairé l’écran, bien vu.
Conduite
Malgré un poids élevé de 26,3 kg, le Lapierre e-Explorer 6.5 ne semble pas particulièrement lourd une fois le cintre en main. De fait, si l’on décide entièrement de se passer d’assistance électrique, les jambes sentiront le surpoids, mais l’équilibre du vélo est très bon.
Cela le rend à l’aise un peu partout : en ville, il demeure étonnamment maniable et très facile d’usage malgré un gabarit assez imposant tandis que sur route, il se montre confortable et très fluide. Lors de balades sur des chemins plus ou moins cassants, glissants et étroits, le vélo s’est montré tout aussi agile grâce à une géométrie de cadre bien pensée et son poids bien réparti.
La roue arrière peut se montrer légère lors de certains délestages ou une mauvaise répartition du freinage (il faut savoir rester léger sur le frein avant sur surface glissante). Cependant, le pilotage n’est jamais piégeur et la prise en main se fait facilement.
Gros point positif, le silence quasi total de fonctionnement, que ce soit au niveau du moteur, des moyeux, du freinage, des pneus. C’est très agréable à l’usage, mais il faudra tout de même rester attentif aux piétons qui ne nous entendent alors pas.
Une transmission sans reproche
Sur ce point, le modèle a tout pour plaire ou presque et il sera bien difficile de s’en lasser. Le moteur Bosch Performance Line, placé dans le pédalier et muni d’un capteur de force rend le pédalage simple et particulièrement naturel, avec un temps d’adaptation assez court.
L’assistance en mode Eco ne sert qu’à effacer le surpoids du vélo, à peine plus, et nous oblige tout de même à nous employer pour relancer la machine, non sans une légère aide. Ce mode demeure suffisant dans bien des situations d’autant qu’il suffit de jouer avec le très bon dérailleur arrière Shimano Deore RD-M4120 qui réagit instantanément à chaque commande sur le levier de vitesses Shimano Deore M4100 afin de sélectionner l’une des 10 vitesses sur la cassette Shimano Deore CS-M4100.
Qu’importe la demande, la réactivité est toujours présente et l’on ne note aucun accroc.
Là où il convient de faire attention, c’est sur le choix de l’assistance électrique. Avec son capteur de pression très efficace, le moindre appui sur les pédales déclenche l’assistance parfois de façon un peu franche. Il faut dire que le Lapierre dispose d’un couple conséquent de 75 Nm qui ne semble pas être modulé lors des phases de démarrage. Lors d’arrêts courts, si l’on veut faire du sur place avec de légers coups de pédale, il faudra choisir un mode d’assistance assez faible pour éviter de faire repartir le vélo.
Par contre, la réactivité de l’ensemble et l’excellent couple moteur sont un véritable plaisir dès lors qu’il s’agit de repartir en côte ou de relancer le vélo après un ralentissement brusque qui n’aura pas permis de changer de rapport, et ce dès le mode Tour. Il est alors très aisé de s’extraire de toute situation et de dépasser à l’envi lors de démarrages ou de relancer la machine lors de balades sportives sur petits chemins sinueux.
Maniable et facile à prendre en main
La position du poste de pilotage est plutôt dynamique qu’urbaine, avec le dos semi-courbé au mieux. Il faudra le prendre en compte lors de l’achat, les personnes ayant une préférence pour une conduite avec le dos droit devront passer leur chemin.
Mais ceux qui le choisiront ne seront pas déçus. Son cintre (guidon) de 68 cm est un bon compromis pour se faufiler en file sans encombre entre d’autres vélos ou pour faire de l’interfile tandis qu’il est suffisamment large pour apporter une finesse de pilotage fort bienvenue lors d’une session plus dynamique ou dès lors que l’on s’échappe des sentiers battus.
Ajoutons à cela une précision de conduite à la hauteur de la réputation de la marque, avec un vélo très bien équilibré en poids qui ne rechigne jamais à tourner. De plus, il est extrêmement facile à prendre en main et semble vous obéir très vite, réagissant à vos injonctions quasi instantanément. Il faut dire que l’excellent guidage de la roue avant et la rigidité globale du e-Explorer sont un véritable atout.
D’ailleurs, un court essai de la version LS (col de cygne), plus pratique en ville pour monter et descendre de sa monture, a démontré une rigidité inférieure assez notable. Tandis que la version classique n’aura aucun mal à s’aventurer sur des chemins un peu cassants. Cette déclinaison LS rendra son pilotage moins agréable sur ce type de parcours.
Un excellent freinage
Il sera bien difficile de mettre ce vélo en défaut sur ce point. Équipé de freins hydrauliques Shimano MT200 mordants et avec de grands disques Shimano SMRT 10 de 180 mm, le Lapierre freine et fort. Néanmoins, il ne le fait jamais de façon brusque à moins que ce soit notre besoin immédiat. Le dosage est très facile à trouver et la progressivité au rendez-vous.
Impossible de se faire peur avec ce vélo, même en cas de freinage d’urgence et de serrage puissant des manettes, l’équilibre et le poids du vélo empêchant de faire un beau soleil. Il est par contre possible de s’amuser à user son pneu arrière prématurément, l’e-Explorer sachant se montrer joueur par moment.
Une autonomie extrêmement confortable
Il est toujours compliqué d’annoncer une autonomie pour un fabricant et Lapierre prend simplement le parti de ne rien communiquer en la matière. En effet, beaucoup de paramètres peuvent influer sur la distance maximale autorisée par la batterie, tels que les routes empruntées, le style de pédalage ou niveau d’assistance choisi : il est alors compliqué de donner une unique valeur. Pourtant, si tous les constructeurs choisissaient une norme commune, ça pourrait être utile aux acheteurs.
Dans la pratique, la batterie présente une très belle capacité de 500 Wh qui alimente un moteur assez puissant. Avec votre serviteur de 100 kg sur son dos par des températures qui tournaient autour des 10 °C, nous avons pu faire jusqu’à 117 km avant de vider entièrement la batterie, exclusivement en mode Tour (ce qui implique de pousser avec les jambes en montée).
Le même exercice exclusivement en mode Turbo (nous a permis d’atteindre la distance confortable de 92 km. Il faut dire que nous avons à plusieurs reprises pédalé au-delà de 25 km/h et nous nous sommes donc passés de l’assistance sur ces phases de roulage.
Pour finir, apprécions la batterie amovible mais sécurisée, puisqu’il faut une clé spéciale et unique pour la déverrouiller puis l’extraire. Cela simplifie les recharges, bien qu’une prise soit présente sur le cadre également.
Prix et disponibilité
Le e-Explorer 6.5 est disponible au prix unique de 3199 euros, quel que soit le choix de cadre. En effet, le modèle est disponible soit dans sa version classique essayée ici, soit en version LS (col de Cygne) soit, enfin, en version Mix. Des primes à l’achat pour vélo électrique sont disponibles un peu partout en France selon votre région, département ou ville.
Lapierre annonce avoir actuellement le vélo en stock, malgré la crise des composants qui touche durement le secteur. Cependant, toutes les tailles ne sont pas disponibles.
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