Après les Redmi Buds 4 Pro, issus de la gamme low-cost du fabricant, Xiaomi propose les Buds 4 Pro, aux spécifications techniques tout aussi alléchantes. Jugez plutôt : Hi-Res Audio, transducteurs à « double aimant équilibré », son immersif Spatial Audio, jusqu’à 48 dB de réduction de bruit active, des appels de haute qualité ou encore une autonomie stellaire avec charge rapide. Même le tarif est premium, avec 249 euros, plus élevé même que les excellents Sony WF-1000XM4 et à quelques encablures des exceptionnels Apple AirPods Pro 2. La mariée serait-elle trop belle ?
Fiche technique
Modèle | Xiaomi Buds 4 Pro |
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Format | Ecouteurs sans fil |
Batterie amovible | Non |
Microphone | Oui |
Réduction de bruit active | Oui |
Autonomie annoncée | 38 heures |
Prix | 207 € |
Fiche produit |
Ce test a été réalisé avec des écouteurs achetés par la rédaction et des écouteurs prêtés par la suite par Xiaomi.
Design
Les Xiaomi Buds 4 Pro sont des écouteurs intra-auriculaires plutôt compacts, dont le cousinage avec les Apple AirPods Pro 2 est évident. Certes, la robe bimatière mêlant plastique noir mat et argent brillant diffère, mais le concept est le même, soit une coque ovoïde prenant appui dans le pavillon de l’oreille, prolongée par une tige intégrant des boutons de contrôle à cliquer. La qualité d’assemblage est très bonne, notamment au niveau des multiples grilles abritant les microphones de conversation et du système de réduction de bruit active.
Ces écouteurs s’installent très facilement dans l’oreille, sans qu’il soit nécessaire d’effectuer une rotation particulière. Leur stabilité est excellente, tout autant que leur confort de port. Leur ergonomie favorise donc les longues sessions d’écoute. Le fabricant fournit deux jeux d’embouts supplémentaires.
Petite déception, le boîtier de rangement est équipé d’un grand couvercle, qui complique un peu sa préhension. Par ailleurs, ce couvercle est équipé de charnières qui semblent fragiles. En revanche, le rangement des écouteurs ne requiert que peu de manipulations. La charge s’effectue par le biais d’un port USB-C ou avec un chargeur sans fil Qi (non fourni).
Usage et application
Les contrôles tactiles des Xiaomi Buds 4 Pro rappellent ceux des AirPods Pro 2, avec une petite zone à cliquer sur chaque écouteur, laquelle émet un petit bruit mécanique de confirmation. La comparaison s’arrête là, car il n’existe aucune zone tactile pour ajuster le volume d’écoute sur les Buds 4 Pro, contrairement aux écouteurs d’Apple. Par défaut, aucune combinaison de pressions ne permet d’ajuster le volume. Pour cela, il faut utiliser l’app Xiaomi Earbuds et reprogrammer les boutons. Mais, dans tous les cas, il est impossible de disposer des fonctions de volume, de changement de piste, de réduction de bruit active et d’invocation de l’assistant vocal simultanément.
Une app dysfonctionnelle
Xiaomi promet des fonctionnalités intéressantes pour les Buds 4 Pro, mais elles sont pour l’instant (firmware 4.5.6.3) bien mal finalisées. Par exemple, aucun profil d’égalisation, pour ajuster la balance tonale à son goût, ne fonctionne sous Android ou iOS. Autre fonction mal ficelée, la détection de conversation, qui permet d’activer automatiquement le mode transparence pour dialoguer, ne met ni en sourdine ni en pause la musique ; il est alors impossible de converser sereinement.
Audio Spatial et Head Tracking
les fonctions Audio Spatial et Head Tracking, Xiaomi a voulu imiter Apple et ses AirPods Pro 2. Le mode Audio Spatial vise à élargir la scène sonore et à la rendre plus immersive. Malheureusement, les résultats ne sont pas du tout convaincants et la spatialisation est systématiquement moins bonne dès le mode Audio Spatial actif. Par ailleurs, la balance tonale prend du plomb dans l’aile, avec une perte sèche de hautes fréquences et une mise en avant excessive des fréquences moyennes.
Pour ne rien arranger, il arrive que le son soit saccadé, obligeant à éteindre les écouteurs. Autant dire que l’Audio Spatial à la sauce Xiaomi relève avec les Buds 4 Pro de l’argument marketing. Quant au mode Head Tracking, qui positionne le son en fonction des mouvements de tête de l’auditeur, il ne peut être activé qu’en complément du mode Audio Spatial et souffre de la même balance tonale déséquilibrée, avec même encore moins d’aigu selon les mouvements de tête. Difficile d’être enthousiaste.
Une connexion Bluetooth plutôt instable
Les Xiaomi Buds 4 Pro sont équipés d’un contrôleur Bluetooth 5.3 avec support du protocole Google Fast Pair pour appairer rapidement les écouteurs à un smartphone Android. Le mode multipoint est supporté et permet d’utiliser simultanément deux appareils avec les écouteurs. Malheureusement, le fonctionnement est instable et certains smartphones refusent, malgré la reconnexion aux écouteurs, de jouer la moindre musique. Il faut alors ranger les écouteurs dans leur boîtier et les sortir à nouveau.
Autre comportement erratique, celui de l’app Xiaomi Earbuds qu’il faut fermer, puis ouvrir, parfois plusieurs fois, pour que l’accès aux paramètres des écouteurs soit possible. Et il y a pire : les microcoupures étaient fréquentes avec la première paire d’écouteurs utilisée pour ce test, quel que soit le smartphone et le codec Bluetooth utilisés. Xiaomi m’a fait parvenir une seconde paire et les microcoupures observées avec la première paire n’étaient presque plus présentes, sauf en LDAC. Avec mon iPhone, la connexion s’est montrée parfaitement stable. Quant aux technologies de compression audio justement, les codecs SBC, AAC et LDAC sont pris en charge, avec comme souvent des différences minimes entre ces codecs. Enfin, la latence est perceptible dans les jeux vidéo, avec un retard du son sur l’affichage de presque une seconde. Aucun problème en revanche pour les contenus vidéo : image et son sont synchrones.
Réduction de bruit active
Compte tenu du positionnement tarifaire plutôt élevé pour Xiaomi, on était en droit d’attendre une réduction de bruit réellement efficace. C’est bien le cas. Mais pour qu’elle soit tout à fait convaincante, il faut débrayer le mode adaptatif, qui ajuste automatiquement l’intensité de l’ANC. Si cette fonction permet en théorie de préserver l’autonomie des écouteurs, son estimation de l’environnement sonore de l’auditeur est trop approximative ; trop de bruits continuent à perturber l’écoute. Mieux vaut donc choisir soi-même le niveau d’intensité et de préférence choisir le plus élevé. Dans ce cas, les bruits sourds qui perturbent fortement l’écoute — et annulent souvent certains sons graves de la musique — sont fortement atténués. En voiture ou dans un tram, le confort apporté est important. Certains sons plus clairs sont également atténués de façon convaincante. Bref, l’ANC des Xiaomi Buds 4 est très efficace et talonne les meilleures.
Le mode transparence, qui permet d’entendre ce qui se passe autour de soi, propose lui aussi plusieurs niveaux d’intensité, dont un optimisé pour les voix. La qualité du son capté est plutôt bonne, même s’il n’est pas mixé suffisamment fort pour qu’on puisse continuer à écouter un peu de musique à faible volume et entendre ce qui se passe autour de soi.
Audio
J’ai testé les Xiaomi Buds 4 Pro avec un iPhone 13 Pro Max, un Xiaomi Mi 11 Lite 5G et un Huawei P30 Pro. Pour une fois, ce n’est pas l’iPhone qui délivre le meilleur son, en raison d’une mauvaise gestion du codec AAC par les écouteurs, avec tremblement du son sur certains morceaux. De plus, la balance tonale semble varier au gré des reconnexions à l’iPhone, avec fréquemment un cruel manque d’aigu. Avec le Mi 11 Lite 5G, c’est du même acabit et il n’y a guère que mon « vieux » Huawei P30 Pro qui s’est comporté de façon linéaire, avec en plus un niveau d’aigu toujours convenable.
Avant d’aborder les impressions d’écoutes, un petit mot relatif aux transducteurs « à double aimant parfaitement équilibré ». Cela ne veut rien dire et cette traduction approximative est même de nature à induire les clients en erreur. Il y a clairement un abus de langage concernant le double aimant, car il s’agit d’un aimant en deux parties et cela n’apporte rien mécaniquement parlant ; rien ne double en tout cas.
Quant au mot « équilibré », balanced en anglais, il renvoie à un type de transducteur bien particulier (voir notre article) qui n’est absolument pas présent ici, puisque le transducteur de 11 mm est conventionnel. Quant à la « distorsion ultra-linéaire » évoquée par Xiaomi, c’est un non-sens, la distorsion variant toujours avec la tonalité du son : plus il est grave, plus il y a de distorsion, plus il est aigu, moins il y en a. Aucun transducteur n’échappe à cette loi physique. Bref, les transducteurs des Buds 4 utilisent une technologie classique, ce qui ne les empêche pas de bien fonctionner.
Signature sonore
La signature sonore des Xiaomi Buds 4 Pro est physiologique, avec un grave soutenu, un médium riche d’informations et, selon le smartphone associé, plus ou moins de présence dans l’aigu. Pour le grave, c’est le combo gagnant : l’infra-grave est restitué avec extension et énergie, tandis que le haut grave cogne franchement ; le bénéfice est évident pour les percussions et plus largement les titres avec une puissante section rythmique. Des chansons comme Ani Kuni de Polo & Pan ou Stole the Show de Kygo, mettent parfaitement en évidence ces qualités et sont restituées avec un impact assez réaliste.
Le registre fréquentiel médium est en avant dans sa partie centrale mais paradoxalement doux et précis, avec toutefois quelques colorations en montant dans l’aigu, qui font chuinter les cymbales. Rien d’excessif néanmoins. Quant au registre aigu, un problème logiciel entraîne un filtrage passe-bas raide dès 10 kHz, avec cinq des six smartphones à ma disposition, ce qui ôte toute brillance et finesse au haut du spectre. En somme, c’est sec et sans saveur. Mais, contre toute attente, les Buds 4 produisent de l’aigu à foison combinés à mon Huawei P30 Pro, avec même une belle bosse à 12 kHz et à la clé un équilibre global flatteur et entraînant. Vérification faite, le P30 Pro ne force pas l’aigu et d’autres écouteurs sonnent normalement avec lui. La balance tonale variable des Xiaomi Buds 4 Pro est donc un vrai casse-tête !
- Grave : généreux, puissant et avec une extension convenable
- Médium : doux et précis, avec un peu de coloration dans la partie haute (légers chuintements)
- Aigu : en retrait avec la plupart des smartphones… mais potentiellement brillant et plus agréable avec d’autres
Scène sonore
Xiaomi a réalisé un très bon travail avec les Buds 4 Pro, qui plantent une belle scène (quel que soit le smartphone employé). Le son est large et immersif, avec une structure des plans bien organisée. Dans l’axe frontal, la profondeur est également convenable. En revanche, il n’y a rien à attendre du mode Audio Spatial, qui artificialise le son et ne procure aucun plaisir. Un abysse sépare la technologie Audio Spatial de Xiaomi de celle d’Apple.
Comportement dynamique
Les transducteurs de 11 mm délivrent un son dynamique du grave à l’aigu, avec une répartition équivalente de l’énergie. Il est fréquent que l’oreille soit attirée par de petits détails, preuve d’un bon comportement dynamique.
Micro
Bonne nouvelle, la qualité des appels audio est satisfaisante, notamment en environnement bruyant. Les algorithmes de réduction des bruits sont très réactifs et diminuent, sinon suppriment instantanément ce qui peut gêner la captation de la voix de l’auditeur. La résolution du son y perd un peu, mais l’interlocuteur y gagne beaucoup.
Autonomie
Xiaomi annonce jusqu’à 9 heures d’autonomie, avec le codec AAC et sans réduction de bruit active. En pratique, à 50 % du volume de mon iPhone (codec AAC donc) et avec l’ANC active à pleine, les Xiaomi Buds 4 ont tenu 6h45. Un bon résultat qui permet d’envisager sereinement de longues sessions d’écoute. Le boîtier de rangement permet de recharger jusqu’à trois fois les écouteurs et leur restitue, lorsqu’ils sont totalement déchargés, environ deux heures d’autonomie après une dizaine de minutes.
Prix et date de sortie
Les écouteurs Xiaomi Buds 4 Pro sont disponibles en coloris noir spatial ou or étoilé au prix de 249 euros et même 219 euros à l’occasion d’une promotion du fabricant.
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