La mobilité électrique devient un vrai sujet, qu’il s’agisse de vélos, voitures, ou de scooters. L’avènement de ces derniers a d’ailleurs été accéléré par la mise en place du stationnement payant pour les deux-roues thermiques dans la capitale ainsi que d’autres villes.
Malheureusement, force est de constater qu’un véhicule électrique coûte souvent plus cher à l’achat qu’un équivalent thermique – même si cela devrait s’inverser d’ici quelques années. Heureusement, le nombre de modèles disponibles sur le marché tend à réduire cet écart, notamment grâce à certaines marques qui se concentrent sur l’essentiel, tout en maximisant le rapport qualité-prix.
Sur le segment des équivalents 50 cc électriques, citons notamment l’Easy-Watts e-Opai, mais aussi certains Chinois comme Lvneng, dont nous avions essayé le X1, et Cineco, avec son ES3 que nous testons aujourd’hui. N’oublions pas non plus le Niu NQi GT et le Super Soco CU -X.
Fiche technique
Modèle | Cineco ES3 |
---|---|
Cylindrée | Équivalent 50 |
Puissance du moteur | 2,1 kW |
Couple maximal | 120 Nm |
Autonomie annoncée | 130 km |
Batterie amovible | Inconnu |
Nombre d’emplacements de batteries | 2 |
Bluetooth | Oui |
GPS | Non |
Écran électronique | Oui |
Permis | AM |
Couleur | Noir |
Fiche produit |
Ce test a été effectué à partir d’un modèle prêté par la concession Electric Moov.
Un design simple mais efficace
Le ES3 assume son côté d’entrée de gamme avec un design relativement simple et une silhouette particulièrement compacte. Sur la face avant, on retrouve une ceinture bleue qui souligne le cadre, le logo de la marque, ainsi qu’un phare disposé sur la largeur du carénage.
Au-dessus, Cineco a disposé un pare-vent rappelant le masque de l’abeille dans Ant Man, ajoutant une touche d’originalité à l’ensemble. Pourtant, malgré des optiques LED, Cineco s’est contenté de phares à l’apparence classique, rappelant des ampoules halogènes des années 90.
La partie arrière est quant à elle assez simple, avec un flan sans trop d’originalité sous la selle et des phares arrière assez peu flatteurs, malgré le fait qu’ils rappellent la marque du deux-roues lorsqu’ils sont allumés. Cineco a également rajouté un sticker sur le côté du scooter, au niveau du plancher : c’est assez superflu, d’autant plus qu’il aurait été préférable de peindre l’enseigne au lieu d’utiliser un vulgaire autocollant.
Si vous pensiez affirmer votre personnalité avec une couleur flashy, passez votre chemin, puisque le scooter n’est disponible qu’en blanc ou gris anthracite.
Comparativement à un e-opai, le design n’est donc pas le point fort du Cineco ES3, d’autant plus que la qualité des matériaux est moyenne, en particulier au niveau du carénage. Dans l’ensemble, les finitions restent acceptables, mais il ne faut pas s’attendre à quelque chose d’extraordinaire.
Le Cineco ES3 reste un petit scooter, puisqu’il ne mesure que 1800 x 690 x 1150 mm pour un poids de 78 kg. C’est plus que suffisant pour un conducteur, mais les choses se compliquent à deux. En effet, déjà à une personne, la position de conduite est peu confortable, puisque le placement des batteries dans le plancher relève trop les pieds, ce qui donne les sensations d’avoir les genoux plus hauts que la selle.
De même, le guidon est assez bas, ce qui force le conducteur à se recroqueviller. L’ergonomie de celui-ci est très classique, avec le régulateur de vitesse et les contrôles des clignotants et des phares sur la gauche et le sélecteur de mode de conduite et les warnings à droite.
Cineco n’a pas intégré de marche arrière, alors que celle-ci aurait pu remplacer le régulateur qui n’a pas vraiment d’utilité. On lui pardonne cet oubli tellement le format compact du deux-roues simplifie les manœuvres.
Pour ce qui est du passager, celui-ci ne bénéficie que d’un espace très limité et peu confortable. Un petit gabarit ou un enfant pourra s’y sentir à l’aise, mais un adulte sera trop à l’étroit pour s’y installer confortablement. Les trajets à deux devront donc rester occasionnels, puisque même mon passager mesurant 1m70 avait une partie de ses fesses qui dépassaient de la selle.
Pour ceux qui souhaitent tout de même emporter un passager, celui-ci pourra utiliser les barres de maintien qui enveloppent l’arrière de la selle et offrent une bonne prise en main, ainsi que les repose-pieds escamotables. Enfin, le scooter étant particulièrement compact, les mollets du conducteur frottent facilement contre les pieds du passager à l’arrêt.
Terminons cette partie par l’espace sous la selle, qui reste très limité, malgré l’absence de batterie à cet endroit. Il reste possible d’y loger un demi-jet, mais même un casque jet de petit taille ne rentrait pas. C’est vraiment dommage d’avoir négligé cette partie, d’autant que la batterie se situe sous le plancher. Consolons-nous avec la présence de deux vide-poches ouverts ainsi que d’un crochet, permettant de transporter quelques effets personnels entre vos jambes.
Précision également que la selle s’ouvre par l’intermédiaire d’une serrure sur le côté et non en utilisant le Neiman. Encore une fois, il faut aller à l’essentiel et il n’y a pas de petite économie pour baisser le prix du scooter.
Un deux-roues dénué de technologies modernes
Avec le ES3, Cineco a préféré faire au plus simple et limiter les technologies embarquées par le scooter. Exit donc l’application connectée et l’alarme intelligente. De même, pas de démarrage sans clé ou d’autres fonctionnalités modernes. On se limite ici à un affichage digital et une simple prise USB-A pour la recharge de vos appareils.
Pour ce qui est de l’écran, il affiche les informations essentielles concernant votre trajet, à savoir la vitesse, le mode de conduite, l’état de la batterie, un compteur trip, et l’odomètre. Encore une fois, c’est du basique et il ne faut pas espérer y lire l’heure, la température, ni même l’autonomie restante. L’écran reste lisible en plein soleil, ce qui est un bon point et qui contraste avec l’absence de fonctionnalités.
Un agrément de conduite exemplaire
Le Cineco ES3 est propulsé par un moteur Bosch de 2 100 W situé sur le moyeu de la roue arrière, comme la grande majorité des deux-roues de cette catégorie. De manière surprenante, malgré une puissance assez faible, les 2 100 W suffisent amplement et offrent de bonnes accélérations, tout en gardant en tête qu’il s’agit ici d’un équivalent 50 cc.
Même à deux adultes, le moteur n’éprouvait aucune difficulté, ce qui très appréciable et ne semblait pas évident au vu du gabarit compact de scooter.
Trois modes de conduite sont proposés, à savoir Eco, qui limite les performances et la vitesse maximale à 28 km/h pour maximiser l’autonomie, Confort, qui se révèle utile en ville et dans une circulation dense, puisque les performances sont moins bridées et que la vitesse maximale peut atteindre 38 km/h.
Enfin, le mode Sport permet de profiter pleinement de la puissance du scooter et d’atteindre une vitesse de 48 km/h. Le deux-roues bénéficie également du freinage régénératif, mais celui-ci ne s’active qu’en utilisant les manettes de freins, imitant ainsi la conduite d’un scooter thermique en coasting. Le freinage, quant à lui, s’est montré correct durant notre essai.
À la conduite, l’ES3 est prédestiné à la ville. Son format compact lui permet de se faufiler dans le trafic sans aucun problème, d’autant plus que ses rétroviseurs ne dépassent que très légèrement du cadre. De plus, sa stabilité et sa souplesse lui confèrent une excellente maniabilité, aussi bien en roulant que durant les manœuvres.
En outre, malgré son caractère urbain et son petit format, l’ES3 dispose d’excellentes suspensions qui amortissent avec brio les imperfections de la route, en particulier pour le passager arrière.
Avec un tel agrément de conduite, Cineco pourrait presque faire oublier les défauts de l’ES3, en particulier l’absence de certaines fonctionnalités ou des finitions moyennes.
Le seul reproche que nous pourrions lui faire sur cet aspect est la visibilité des rétroviseurs qui est moyenne, due à la fois à leur forme arrondie, mais aussi au fait qu’ils ne dépassent que très peu. En même temps, on ne peut pas tout avoir et Cineco a fait le choix de privilégier la maniabilité.
Une autonomie trop juste et une recharge complexe
Les batteries de l’ES3 sont composées de cellules LG. La version Pro, que nous avons testée, dispose d’accumulateurs 60 V/24 Ah/1,44 kWh, offrant une autonomie réelle d’environ 35 à 40 km, ce qui est très juste pour des trajets au quotidien, comparativement aux 65 km promis par la marque.
Une version Pro+ avec une batterie de 60 V/48 Ah/2,88 kWh existe, doublant l’autonomie à 130 km annoncés, soit plutôt 80 km effectivement parcourus, ce qui est déjà beaucoup plus raisonnable.
Le principal problème, en plus de la faible autonomie, est la recharge des batteries, qui est particulièrement compliquée. En effet, non seulement il faut dans un premier temps ouvrir la selle en utilisant la serrure sur le côté, mais il faut ensuite tirer sur une goupille pour ouvrir la trappe du plancher. Une fois ces étapes réalisées, il faut alors soulever la trappe et la retirer, puisqu’elle n’est pas retenue pendant le processus.
Enfin, il faut débrancher la batterie puis la soulever, avant de la brancher à l’adaptateur secteur, qui est certes léger, mais volumineux. Ces étapes sont tellement peu évidentes à réaliser au quotidien qu’il est impératif de prendre en compte l’autonomie du scooter et de considérer le modèle Pro +, selon vos besoins.
Heureusement, il est possible de brancher directement l’adaptateur au scooter et donc d’utiliser des bornes publiques, mais ceci implique de laisser l’adaptateur à l’extérieur du scooter, au risque que n’importe qui puisse le débrancher, puisque la prise de recharge est située entre les jambes du conducteur.
Seul réconfort, le chargeur est silencieux et la batterie est facile à transporter, grâce à sa poignée intégrée et son poids de 8 kg.
Un prix trop élevé par rapport à la concurrence
Le Cineco ES3 est proposé à 2 359 euros dans sa version Pro et 3 059 pour la Pro+, ce qui est supérieur aux tarifs pratiqués pour des modèles d’entrée de gamme, pourtant plus grands, comme son principal concurrent, l’Easy-Watts e-opai. La première version bénéficie d’un bonus écologique de 360 euros, alors que le modèle Pro + profite quant à lui d’une prime de 720 euros, le rendant plus intéressant à l’achat.
Selon vos besoins, un modèle moins onéreux et avec une meilleure autonomie pourrait être un choix plus judicieux. Pour un prix similaire, le Super Soco CU-X offre des prestations supérieures, ce qui peut également être un choix plus judicieux pour un petit scooter.
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