Mieux vaut tard que jamais ! Navee est une marque qui mérite d’être connue, puisqu’elle est en charge de produire des trottinettes électriques pour d’autres marques, dont la Xiaomi Scooter 4 Ultra.
Pour gagner en visibilité, Navee a lancé ses propres modèles en 2022, sur certains marchés de la planète. Mais pas la France, pourtant marché n° 1 en Europe. L’erreur est réparée à l’occasion de cette rentrée 2023, puisque la marque s’est officiellement lancée par chez nous, avec la Navee S65 notamment.
La S65 est le modèle haut de gamme du catalogue, accompagné d’une petite sœur S65c moins performante, mais au design similaire. Une gamme intermédiaire V avec les V40 Pro et V50 s’attaque aux Ninebot F2, Pure Air ou Xiaomi 4 Pro. L’entrée de gamme s’articule autour des N25/N40, des trottinettes équivalentes aux Xiaomi 4, Xiaomi 4 lite Lite ou Ninebot E2.
Voici notre test complet après plusieurs semaines au guidon du haut de gamme Navee.
Fiche technique
Modèle | Navee S65 |
---|---|
Autonomie annoncée | 65 km |
Temps de recharge annoncé | 240 min |
Vitesse max | 25 km/h |
Puissance du moteur | 500 watts |
Poids maximal supporté | 120 kg |
Fiche produit |
Ce test a été réalisé à partir d’un modèle prêté par la marque.
Un esprit Cyberpunk, à taille (et poids) XXL
Après avoir déjà testé la Xiaomi 4 Ultra, cette Navee S65 a un petit air de déjà vu. Une impression toutefois trompeuse, car ce modèle a vu le jour avant la Xiaomi. L’apparence de SUV de la trottinette est similaire, en raison de la double suspension à bras oscillant et du deck surélevé (14 cm de garde au sol).
Ce deck est néanmoins complètement différent de celui de l’Ultra. Navee opte pour un grand rectangle de 18 x 58 cm. Avec une surface capitonnée plus discrète et moins salissante que les rainures de la Xiaomi, il est également plus original, grâce à l’ajout d’inserts en vert fluo que l’on retrouve sur les roues pleines. Ce design légèrement Cyberpunk plaira à certains et certaines.
Au niveau des roues et de la colonne de direction, la conception est un peu plus classique, étant presque identique à celle de l’Ultra. Le guidon très large (56 cm) est équipé de poignées offrant un bon grip et d’une sonnette à gauche qui tombe parfaitement sous l’index. Toutefois, on regrette l’absence de clignotants. Au moins, un feu-stop est intégré de série dans l’éclairage arrière ovale, tandis que l’éclairage avant est suffisamment puissant pour la nuit.
Un pliage facile face à un transport très difficile
Quant au système de pliage, il n’offre aucune surprise si l’on connaît la Xiaomi. La Navee S65 permet de plier la colonne de direction en quelques secondes grâce au levier à l’avant, en deux temps. Légèrement désaxée vers la droite, la colonne permet de transporter la trottinette électrique sans prendre de coup de guidon dans les jambes. Le loquet, quant à lui, se positionne de manière un peu maladroite sous l’accroche, ce qui peut être perturbant au début, mais n’empêche pas de soulever l’engin.
Cependant, ce modèle est très peu transportable en raison de son poids conséquent : 24,3 kg mesurés ! La béquille de la Xiaomi fait également son apparition sur la Navee. Elle est large et dotée d’une base solide, mais elle manque un peu de longueur en raison de la grande garde au sol. Enfin, la trottinette est certifiée IPX5, ce qui garantit une conduite sous la pluie sans encombre.
Un écran déjà-vu et une connectivité Xiaomi
L’expérience de l’écran est totalement identique à celle de la Xiaomi 4 Ultra. La Navee S65, servant de modèle de base, hérite d’un affichage très simpliste mais clair, avec la vitesse affichée en gros caractères au centre. Cependant, cet affichage devient insuffisant lorsque l’éclairage est activé : la luminosité diminue, rendant l’écran presque illisible, surtout en plein soleil. Dans ces conditions, il devient impossible de discerner les diverses icônes indiquant le mode engagé, la jauge de batterie, ou si la connexion Bluetooth est active.
Quant à l’application mobile, Navee accentue sa ressemblance avec Xiaomi en empruntant son application « Home ». La trottinette électrique se retrouve donc dans un environnement initialement conçu pour la domotique, où l’utilisateur doit spécifier dans quelle pièce de la maison l’engin sera rangé.
Cette particularité mise de côté, une fois l’installation effectuée et l’écran d’accueil des moyens de mobilité affiché, l’interface s’avère moderne et complète.
L’application intègre l’autonomie restante, le pourcentage de batterie, les statistiques des 10 derniers trajets, et quelques réglages de conduite : feu arrière toujours allumé, puissance du freinage régénératif ou régulateur de vitesse. Par contre, on ne comprend toujours pas pourquoi le verrouillage n’est possible qu’une fois la trottinette est allumée, limitant un peu la fonction.
La Navee amortit à l’envi
Malgré son apparence un peu bestiale, la Navee S65 est facile à prendre en main. La position haute rassure, le large plateau permet de choisir sa position de pieds préférée, et le grand guidon assure une bonne stabilité du corps. Cependant, il n’est pas possible de régler le guidon en hauteur car il est fixe. Étant assez haut, il ne conviendra pas à des personnes mesurant moins de 1,65 mètre.
En revanche, les grands gabarits comme notre 1,84 m – jusqu’à 120 kg maxi – apprécieront une position de conduite idéale tout en profitant de l’agilité de cette trottinette électrique. La S65 est rassurante à conduire et ne guidonne pas, même s’il est impossible d’enlever une main sans prendre de gros risque, même sur une surface parfaitement plate.
Avec des pneus assez rainurés, la conduite sous la pluie n’est pas non plus dangereuse. Nous avons même testé la trottinette sous un orage sans rencontrer de problèmes de patinage au démarrage.
Quant aux freins, ils confèrent une grande confiance en la machine. Avec un disque qui complète le système électronique à l’arrière, le freinage est efficace. Il n’est peut-être pas aussi puissant que sur la Xiaomi ou la Ninebot G2 Max. On ne bloque la roue arrière qu’en cas de freinage intense, sans ressentir de sensation de roue libre dans les derniers mètres, un défaut observé sur certaines autres trottinettes électriques.
Un moteur turbo
Et que dire des superbes performances ! Le moteur arrière délivre une puissance nominale de 500 W, avec des pics pouvant atteindre jusqu’à 1 000 W, surpassant ainsi sa cousine Xiaomi qui culmine à 940 W. Grâce à son système à engrenages, elle génère un couple de 40 Nm. Mais il y a une contrepartie : un boucan d’enfer lorsque le moteur fonctionne, loin du silence ou d’un fin sifflement observé sur d’autres trottinettes.
C’est très dérangeant au départ, mais on s’y fait – surtout après avoir expérimenté le moteur Valeo sur les Larrun. De plus, ce bruit a l’avantage de nous rendre audibles pour les autres usagers et les piétons.
Capable de grimper des pentes de 24 %, la Navee S65 ne montre aucun signe de faiblesse sur nos différents parcours en région parisienne, y compris sur des montées soutenues. Les accélérations sont logiquement très franches, propulsant la trottinette à 25 km/h en seulement trois à quatre secondes en mode S.
Pour rappel, la trottinette électrique bénéficie de trois modes :
- Marche (icône piéton) jusqu’à 6 km/h ;
- Mode D limitant à 15 km/h et à moindres performances ;
- Mode S délivrant toute la puissance jusqu’à 25 km/h.
Un confort exceptionnel
Avec les deux bras de part et d’autre du guidon et à une vitesse de 25 km/h, la Navee offre un confort exceptionnel. Sa double suspension fait des merveilles sur les trous, dos-d’âne, pavés et sauts de trottoirs hébergeant certaines pistes cyclables. C’est presque déconcertant, car on appréhende généralement ce genre de revêtement au guidon des trottinettes électriques, même équipées de pneus tubeless rigides comme ceux de 10 pouces ici.
Ayant déjà piloté la Xiaomi 4 Ultra, je craignais que la Navee S65 hérite de ses défauts, notamment en ce qui concerne le confort à l’arrière. Dotée également d’une double suspension à double bras oscillant, cette trottinette futuriste s’avère bien plus agréable. On ne subit pas les vibrations excessives sur des chaussées dégradées ou des pavés, ni les secousses dues à de petits obstacles.
On ne sent presque rien, quel que soit le terrain, même sur du chemin. Car la garde au sol et les suspensions donnent le droit à des petites escapades hors bitume – Bois de Boulogne en l’occurrence pour nous – sans en abuser, car les pneus légèrement rainurés sont surtout conçus pour une utilisation urbaine.
40 km d’autonomie minimum par charge
Tout comme la Xiaomi Scooter 4 Ultra ou la Ninebot Max G2, la Navee vise une autonomie de 65 km. Ce chiffre inspire d’ailleurs son nom, puisque la nomenclature, à l’instar de ce qui se fait chez Ninebot, indique le rayon d’action potentiel. Il convient toutefois de rappeler que c’est une valeur théorique, obtenue à 15 km/h sur terrain plat avec un conducteur pesant 70 kg.
Après des repas copieux en famille et entre amis cet été, nous pesons près de 85 kg. Nous avons roulé en mode S à 25 km/h, sur un trajet présentant quelques dénivelés – bien que parisiens, il ne s’agit pas non plus du col du Tourmalet.
Sur les mêmes parcours parisiens que j’ai personnellement effectués au guidon des modèles concurrents, la Navee S65 peut espérer atteindre un peu plus de 40 km par charge. Elle se conforme ainsi au bon vieux décalage de 40 % entre la théorie et la pratique. Après avoir relevé les données et fait les calculs, nous pouvons annoncer une consommation moyenne d’environ 14 Wh/km, soit une autonomie pratique de 42,7 km.
Mais 43 kilomètres, ce n’est pas si mal, car cela représente deux aller-retour de distance moyenne et se situe dans la moyenne haute des autres trottinettes électriques du même calibre.
En revanche, tout ceci se fait au prix d’une énorme batterie : 597 Wh ! Avec ce gros bloc lithium-ion, non amovible, le premier inconvénient est le poids, comme nous l’avons déjà mentionné. Le second est le temps de recharge, étant donné que Navee limite son chargeur à 2 ampères. Il faudra donc compter 6 heures pour une recharge complète, et environ 2h30 pour passer de 30 % à 80 % de charge.
Quant au port de charge, situé sur la base du tube entre le deck et la colonne de direction, son cache en plastique semble trop frêle. Il ne tiendra probablement pas plus de quelques semaines avant de céder.
De bonnes performances même à bas niveau de charge
À noter, la Navee S65 protège sa batterie contre les décharges profondes. Comme les autres trottinettes électriques, ce modèle réduit progressivement la puissance lorsque le niveau de batterie devient faible.
Cependant, c’est sous les 20 % que l’on commence à ressentir cette baisse, très légèrement, en retirant seulement une petite portion des 1 000 W en pic. On peut donc encore accélérer fortement, jusqu’à descendre en dessous de 10 % où là, la perte est bien plus significative, environ de moitié. Un autre plafond apparaît ensuite sous les 5 %. Enfin, à 1 %, des petites coupures commencent à se manifester, dissuadant de continuer, mais il est encore possible de parcourir quelques centaines de mètres.
Comme pour la Xiaomi 4 Ultra, cette réduction de puissance sert d’alerte sur une utilisation extrême de la batterie, ce qui pourrait réduire sa durée de vie, sans toutefois affecter de manière significative les performances. Nous déconseillons donc de pousser la batterie jusqu’à 0 %, sauf en cas de nécessité absolue.
Un prix dans le mille ?
Avec une double suspensions, un gros moteur et surtout une batterie XXL, il n’y a pas de surprise au moment d’allonger le chèque. Surtout, on retrouve la même proposition que la cousine Xiaomi, à 999 euros. Le prix de la Navee S65 est le plus élevé de la gamme, mais il semble justifié au vu des qualités observées lors de notre test.
Ce tarif devient encore plus intéressant quand on le compare à celui de sa cousine, la Xiaomi 4 Ultra, vendue au même prix, mais offrant un peu moins de confort. Et face à la concurrence ? La Ninebot Max G2 E se révèle être une rivale sérieuse, proposant une suspension différente, mais efficace, des performances légèrement inférieures et même des clignotants.
Surtout, elle est proposée à un prix inférieur de 100 à 200 euros, en fonction des promotions en cours. Une autre alternative est l’Inmotion S1F, qui dispose d’une fourche suspendue à amortissement hydraulique et d’une batterie plus grande (675 Wh), le tout également sous la barre des 1 000 euros.
Disponible officiellement en France depuis la rentrée 2023, la Navee S65 est accessible chez différents revendeurs en ligne et sur des plateformes telles que la Fnac ou Cdiscount. Elle bénéficie, à l’instar de nombreuses autres trottinettes électriques, de réductions généreuses, parfois chutant à moins de 800 euros. La garantie est conforme à la législation, avec une durée de deux ans, et pour le moment, aucun point de vente physique n’est prévu.
Ce contenu est bloqué car vous n'avez pas accepté les cookies et autres traceurs. Ce contenu est fourni par Disqus.
Pour pouvoir le visualiser, vous devez accepter l'usage étant opéré par Disqus avec vos données qui pourront être utilisées pour les finalités suivantes : vous permettre de visualiser et de partager des contenus avec des médias sociaux, favoriser le développement et l'amélioration des produits d'Humanoid et de ses partenaires, vous afficher des publicités personnalisées par rapport à votre profil et activité, vous définir un profil publicitaire personnalisé, mesurer la performance des publicités et du contenu de ce site et mesurer l'audience de ce site (en savoir plus)
En cliquant sur « J’accepte tout », vous consentez aux finalités susmentionnées pour l’ensemble des cookies et autres traceurs déposés par Humanoid et ses partenaires.
Vous gardez la possibilité de retirer votre consentement à tout moment. Pour plus d’informations, nous vous invitons à prendre connaissance de notre Politique cookies.
Gérer mes choix