On est montés à bord de la nouvelle Dacia Spring : la voiture électrique la plus abordable se métamorphose

Notre premier avis sur la voiture électrique la moins chère du marché

La Dacia Spring a toujours pu compter sur son statut de voiture électrique la moins chère du marché pour s’attirer un petit succès, et tant pis pour ses quelques défauts. Tout change en 2024, avec la fin de son bonus écologique et l’arrivée de concurrentes féroces. Dacia devait donc réagir et présente une version mise à jour. Suffisant ? Nous sommes partis à sa découverte pour en savoir plus. Voici notre premier avis.
Dacia Spring // Source : Robin Wycke - Frandroid
Dacia Spring // Source : Robin Wycke - Frandroid
 

Avant, la vie était belle pour la Dacia Spring. À son lancement en 2021, son tarif d’accès fixé à 16 990 euros, soit 12 403 euros bonus déduit, faisait d’elle la voiture électrique la plus accessible du marché – et de très loin. En toute logique, le succès fut au rendez-vous, avec plus de 120 000 exemplaires écoulés en trois ans.

Mais voilà, les choses ont changé. Sa fabrication en Chine lui interdit le bonus écologique français en 2024, tandis que la concurrence déboule en force. La Citroën ë-C3, la Renault 5 E-Tech, la BYD Seagull et la Hyundai Casper arrivent dans les mois à venir à des tarifs proches, obligeant à Dacia à redonner une nouvelle jeunesse à sa petite citadine électrique. Y sont-ils parvenus ? Nous sommes allés la voir pour le découvrir.

Pour aller plus loin
Voici la nouvelle Dacia Spring : la voiture électrique « la moins chère du marché », mais attention aux petites lignes

Vidéo

Fiche technique

Modèle Dacia Spring (2024)
Dimensions 3,70 m x 1,58 m x 1,51 m
Puissance (chevaux) 65 chevaux
0 à 100km/h 13,7 s
Niveau d’autonomie Conduite assistée (niveau 1)
Vitesse max 125 km/h
Taille de l’écran principal 10 pouces
Prise côté voiture Type 2 Combo (CCS)
Prix entrée de gamme 18900 euros
Fiche produit

Extérieur : plus mignonne, plus robuste

On ne va pas se mentir : sans être repoussante, la Spring n’a jamais été un concours de beauté. À l’occasion de cette mise à jour, les designers Dacia se sont donc démenés pour rendre leur petite voiture beaucoup plus attrayante, et ont eu la main lourde : mis à part le toit, l’ensemble des panneaux de carrosserie ont été modifiés !

Dacia Spring // Source : Robin Wycke – Frandroid

Y sont-ils arrivés ? À mon goût, plutôt. Cette Spring « cuvée 2024 » se dote des derniers gimmicks de style de la marque, étrennés par le nouveau Duster fin 2023 : la signature lumineuse en Y, à l’avant comme à l’arrière, le bandeau noir qui relie les optiques, les passages de roue plus marqués, bref, un vrai coup de jeune, bien nécessaire.

Dans le détail, notons l’arrivée de deux nouvelles couleurs : le Rouge Brique, qu’on voit sur les photos, et le Beige Safari. Les versions les plus haut de gamme reçoivent des petits stickers décoratifs sur les boucliers avant et arrière. Les roues passent au 15 pouces sur les versions les plus puissantes, mais attention : elles conservent leurs pneus chinois Linglong, connus pour être de mauvaise qualité – pas top, donc, pour la tenue de route et la sécurité.

Dacia Spring // Source : Robin Wycke – Frandroid

Ah, et terminons sur une petite nuance : la voiture ici exposée est en finition haute, à qui sont réservés les stickers sur les pare-chocs et sur le montant arrière ; les versions inférieures sont donc un peu plus « brutes », avec un aspect plus massif.

Habitacle : toujours aussi spacieux, beaucoup plus moderne

Une présentation plus attrayante

Si l’extérieur de l’ancienne Spring était passable, sa planche de bord a toujours été vraiment très basique. Bonne nouvelle : pour cette grosse mise à jour, la petite Dacia électrique se métamorphose complètement.

La planche de bord n’a effectivement plus rien à voir, et devient bien plus attrayante. Certes, on reste sur une voiture d’entrée de gamme et tous les plastiques sont (logiquement) durs, mais il y a un vrai travail autour des couleurs et des matières, rendant l’ensemble assez plaisant.

Dacia Spring // Source : Robin Wycke – Frandroid

Contrairement à l’extérieur, cet effort de présentation n’est pas réservé à la version la plus haute. Les finitions en dessous ont aussi droit à des plastiques en couleur et des selleries retravaillées, rendant la vie à bord plus sympa.

Des écrans bien plus modernes

La seconde amélioration plus que bienvenue, ce sont les écrans. La Spring « phase 1 » avait droit à des compteurs physiques et un écran 7 pouces vraiment dépassé sur la version haut de gamme, cette « phase 2 » reçoit un écran 10 pouces (toujours sur le haut de gamme), et des compteurs numériques de 7 pouces sur l’ensemble des versions !

Dacia Spring // Source : Robin Wycke – Frandroid

Alors, bien évidemment, on n’a pas droit à l’interface Google Automotive (ex-Android Automotive) des Renault électriques, mais cet écran central n’a pas à rougir. Il dispose d’une navigation connectée, ainsi qu’une compatibilité avec Android Auto et Apple CarPlay sans fil.

Sur les versions d’entrée de gamme, cet écran disparaît au profit du système « Media Control ». Il s’agit, plus prosaïquement, d’un système multimédia compatible Bluetooth qu’on pilote depuis les commandes au volant, et dont les informations sont affichées sur l’écran des compteurs (nom de la radio ou de la chanson, gestion des appels Bluetooth etc). Vous pouvez en outre y associer une application dédiée sur votre téléphone, que vous pouvez fixer sur la planche de bord, afin de bénéficier d’une sorte d’écran central.

Dacia Spring // Source : Robin Wycke – Frandroid

Quant aux compteurs numériques, ils disposent de quelques menus, certes basiques, mais qui permettent d’afficher, au choix, le powermètre, les aides à la conduite ou simplement la vitesse. Petit bonus : la tension (en volts) et l’intensité (en ampères) de la batterie sont indiquées ! À quoi ça sert, je n’en sais rien, mais c’est assez drôle.

De la place, des rangements et des astuces

Cette nouvelle planche de bord a également été l’occasion pour les concepteurs d’inclure de nouveaux rangements. Au final, 33 litres sont à votre disposition pour mettre tous vos petits objets du quotidien dans des vide-poches répartis un peu partout dans l’habitacle.

Petit bonus : l’arrivée d’accessoires fixables un peu partout sur la planche de bord, baptisés YouClip. Des crochets sont à votre disposition, et permettent, au choix, d’y fixer un support smartphone (avec ou sans recharge par induction), une lampe nomade ou un porte-gobelet. En parlant de porte-gobelets, un support imprimé en 3D peut se fixer sur la console centrale peut s’ajouter en accessoire – une première chez Dacia.

La Dacia Spring, malgré sa taille contenue de 3,70 m, a toujours été étonnamment spacieuse à bord. C’est bien entendu toujours le cas : deux adultes (de 1,80 m maximum) peuvent tout à fait trouver leurs places sur la banquette arrière, tandis que les ingénieurs ont réussi à pousser les murs du coffre pour lui faire dépasser les 300 litres (308 litres très précisément, contre 290 litres auparavant).

Ici aussi, les choses peuvent encore s’améliorer en accessoires, puisqu’un bac peut désormais se loger sous le capot, de quoi créer un frunk (coffre avant) de 35 litres. Parfait pour loger les câbles de recharge, par exemple.

Moteurs, batterie, autonomie : statu quo

Vous l’aurez compris : tout ce qui est visible sur cette Dacia Spring a été (profondément) retravaillé, mais ce n’est pas le cas des entrailles de cette petite voiture électrique. C’est bien simple : rien ne change, ou si peu.

On retrouve, par exemple, les deux moteurs déjà disponibles : le premier de 45 ch est là pour afficher les tarifs les plus serrés, tandis que le second, de 65 ch, donnera un peu plus de polyvalence à la petite Dacia. Enfin, gardons à l’esprit que la Spring, dotée de ce « gros » moteur, passe de 0 à 100 km/h en… 14 secondes. On est loin d’une Maserati, mais c’est toujours mieux que les 20 secondes demandés par le moteur de 45 ch dans l’exercice. Pour les deux, la vitesse maximale est fixée à 135 km/h – là aussi, pas de changement.

La batterie non plus ne change pas, avec toujours 26,8 kWh de capacité utile. C’est peu, mais une petite batterie est une batterie légère, permettant à la Spring de rester largement en dessous de la tonne : comptez 984 kg dans sa version la plus équipée. De fait, la consommation reste maîtrisée, avec 14,6 kWh/100 km, promettant une autonomie aux alentours des 220 km – des chiffres qui restent à confirmer lorsque la Spring aura passé l’homologation WLTP.

Autre chose qui ne change pas : la recharge. De série, la Spring embarque toujours un chargeur 7 kW, de quoi recharger de 20 à 100 % en 4 heures (ou 11 heures sur une prise domestique), et ne propose une charge rapide qu’en option. Et encore, la puissance sera limitée à 30 kW, de quoi faire un 20 – 80 % en 45 minutes. Cela ne fait très clairement pas de la Dacia une autoroutière, mais ça pourra dépanner.

Dacia Spring // Source : Robin Wycke – Frandroid

De fait, la seule nouveauté dans ce domaine tient du détail, puisque la charge bidirectionnelle fait son apparition ! En d’autres termes, il est dorénavant possible d’alimenter des appareils externes depuis la batterie de la Spring, jusqu’à 3 kW de puissance, grâce à un adaptateur qui se connecte sur la prise de la voiture et qui propose une prise 220 volts. De quoi, par exemple, brancher une cafetière électrique en camping.

Prix et disponibilité : le cœur du problème

À l’occasion de cette belle évolution, Dacia étoffe un peu la gamme de sa Spring, avec l’ajout d’une troisième version. Dans le détail :

  • La version d’entrée de gamme « Essential » porte bien son nom, puisqu’elle se contente du minimum, comme les compteurs numériques, les vitres avant électriques et toutes les nouvelles aides à la conduite rendues obligatoires par l’Europe : régulateur de vitesse, freinage d’urgence automatique, aide au parking arrière, aide au maintien en voie et des alertes dans tous les sens (survitesse, franchissement de ligne, attention du conducteur, etc). Seule la motorisation 45 ch est disponible.
  • La nouvelle version intermédiaire « Expression » y ajoute la climatisation et la possibilité de choisir entre les moteurs 45 et 65 ch.
  • La version « Extrême » sort le grand jeu et ajoute des détails de style couleur cuivre, les rétroviseurs et les vitres arrière électriques, l’écran 10 pouces connecté et le chargeur bidirectionnel. Le moteur de 65 ch est uniquement proposé.
Dacia Spring // Source : Robin Wycke – Frandroid

Reste la question : à quel prix va-t-on pouvoir s’offrir cette Spring « new gen » ? Une bonne question… à laquelle nous ne pouvons pas répondre, puisque les tarifs n’ont pas encore été révélés. Il faudra pour cela attendre l’ouverture des commandes dans quelques semaines, au printemps.

Pour le moment, la communication de Dacia élude le sujet, se contentant de préciser que la Spring « reste la voiture 100 % électrique la moins chère du marché », avant d’ajouter entre parenthèses cette information cruciale : « hors subventions gouvernementales ».

Notre avis : de belles améliorations, mais est-ce suffisant ?

Et c’est ce point qui risque d’être compliqué pour la petite Dacia électrique, dont l’itération actuelle est tarifée entre 18 400 et 19 900 euros.

Comme je le disais en introduction, la concurrence arrive et certaines d’entre elles, fabriquées en Europe, auront droit aux 4 000 euros du bonus écologique. Je pense ici à la Citroën ë-C3, qui débute à 19 300 euros bonus déduit, et la Renault 5 E-Tech, dont le premier prix a été promis « sous les 25 000 euros » hors bonus.

Et ces dernières seront à la fois plus grandes et plus puissantes, avec une plus grande autonomie et une recharge plus rapide, le tout pour des tarifs à première vue équivalents. Bref, des voitures électriques bien plus polyvalentes que la proposition de Dacia, pour pas beaucoup plus cher.

Cette grosse mise à jour fait du bien à la Spring, c’est indéniable. Elle est plus moderne, plus affirmée, bref, elle fait plus envie, et elle en avait besoin. Reste à connaître les tarifs, qui détermineront à coup sûr la suite de la carrière de la petite Dacia.

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