Test de la Backbone One 2e Gen : une excellente, mais imparfaite, manette mobile

Manettes • 2022

La Backbone One se met à jour ! La version "2e génération" vient pallier les principaux problèmes rencontrés par la communauté avec la manette mobile, mais la situation a bien changé depuis sa création.
Source : Chloé Pertuis pour Frandroid
Source : Chloé Pertuis pour Frandroid

En bref
Backbone One (USB C)

8 /10
Points positifs du Backbone One 2e Gen
  • Très transportable
  • Construction de qualité
  • Une expérience logicielle léchée
  • Large compatibilité
Points négatifs du Backbone One 2e Gen
  • Les meilleures fonctionnalités derrière un paywall
  • Petits joysticks
 

Backbone est une entreprise courageuse. Lancée en 2018, elle a été l’une des premières à croire en l’avenir des manettes mobiles de haute qualité, au même niveau qu’une DualSense ou une Xbox de ce monde. Il faut dire que l’entreprise américaine a eu le nez creux : l’avènement du cloud gaming lui a rapidement donné raison, en prime de l’optimisation du remote play apportée par les consoles de dernière génération. Mais en 2024, la concurrence est bien plus rude, et cette Backbone One 2e génération n’en fait peut-être pas assez pour convaincre…

Fiche technique

Modèle Backbone One (USB C)
Dimensions 176,2 mm x 93,9 mm x 32,6 mm
Prise jack Oui
Type de connecteur USB Type-C
Prix 119 €
Fiche produit

La machine est prêtée par Backbone pour ce test.

Prise en main

Il faut d’abord noter que la Backbone One 2e génération est essentiellement… la même manette que le modèle précédent, avec quelques ajouts. Ce n’est pas pour rien si elle ne se nomme pas « Backbone Two », à titre d’exemple. Nous retrouvons donc ce petit format très arrondi, très lisse, qui fait la force de la marque : particulièrement en 2024 où les formats plus transportables disparaissent petit à petit, la Backbone One 2e Gen fait office d’option à glisser dans n’importe quel sac.

Ce qui veut dire aussi que la manette mobile fait quelques sacrifices. Si sa prise en main est toujours très confortable, elle n’est pas aussi prenante qu’un format tel que la Razer Kishi Ultra ou la GameSir G8 Galileo. De même, ses gâchettes analogiques au dos sont un peu plus fines, mais n’ont surtout pas la même distance d’activation qu’une manette classique. Ces dernières sont très molles, et permettent donc de faire preuve de finesse pour trouver son pourcentage d’activation parfait, mais tout cela reste très court. Quiconque veut gérer son accélération au km/h près va avoir du mal à s’y retrouver ici.

De même, qui dit petit format dit sacrifices habituels. Nous retrouvons des joysticks plus proches du format Joy-Con que des manettes classiques, au même titre d’ailleurs que les boutons ABXY. Ces derniers sont très confortables et profitent de switchs clicky très rigides similaires aux claviers gamers, au même titre que tous les autres boutons de façade d’ailleurs.

La plus grande nouveauté de cette Backbone One 2e Gen, c’est la croix directionnelle. Beaucoup trop imprécise auparavant, elle a désormais un dôme très large qui permet une plus grande précision sur les diagonales, au même titre qu’une membrane plus légère. On reste sur de la membrane, ce que n’aimera pas l’équipe switch, mais la précision et le confort de jeu ont été grandement amélioré par rapport au premier modèle.

Enfin, on retrouve en bas à gauche un port combo jack, et en bas à droite, positionné horizontalement, un port USB-C. Ce dernier ne transfère pas les données, mais permet au smartphone connecté de recharger sa batterie en plein jeu. Toujours appréciable.

Compatibilité

Cette Backbone One 2e Gen est toujours disponible en deux configurations : port Lightning, ou port USB-C. Le premier se destine uniquement aux iPhone des générations précédentes, tandis que la configuration USB-C permet aussi bien de connecter des smartphones Android que des iPhone 15. Bonne nouvelle pour le futur donc, où la Backbone One 2e Gen pourra trouver sa place sur bien plus de configurations pour un seul investissement.

D’ailleurs, c’est dans cet esprit qu’apparaît la seconde grande nouveauté de cette 2e génération. Des embouts de caoutchouc interchangeables placés à gauche et à droite de la manette lui permet d’accueillir un nombre bien plus conséquent de smartphones, avec ou sans leurs coques d’ailleurs. Il est même possible de pousser le bouchon encore un peu plus loin en enlevant totalement ces embouts pour les smartphones les plus épais. Notez que la partie centrale peut s’étendre jusqu’à 18cm environ.

Source : Chloé Pertuis pour Frandroid

Si vous possédez la Backbone One « PlayStation Edition », celle-ci est nativement compatible sous Android avec l’application Remote Play officielle de Sony. Si vous possédez le modèle noir, ce n’est pas le cas. Cette différence est uniquement liée au partenariat PlayStation, n’existe pas sous iOS et est plus que grinçante puisqu’il s’agit fondamentalement des mêmes manettes. Un simple mode PlayStation à cocher dans les paramètres aurait été sympathique. Notez cependant que vous pouvez toujours passer par Chiaki ou PSPlay pour profiter du remote play sans ces limites arbitraires stupides.

Comme la Razer Kishi Ultra, la Backbone One 2e Gen promet également d’être compatible, par le biais d’un simple câble USB-C, avec les PC, Mac et autres iPad de notre monde… si du moins, vous faites partie des abonnés à Backbone+, le service payant de la marque pour 40 euros par an. Ce n’est d’ailleurs pas la seule fonctionnalité logicielle cachée derrière un paywall…

Application

L’application Backbone est au centre de l’expérience imaginée pour la manette. Elle permet de prime abord de retrouver sur une seule interface les jeux installés sur votre smartphone automatiquement trouvés, et donc compatibles manettes, en prime de quelques recommandations en provenance des services de cloud ou du remote play. Sur la PlayStation Edition, vous retrouvez également tout un pan dédié à l’actualité PlayStation.

L’application peut se lancer automatiquement à la connexion de la manette, et permet également de gérer la maintenance de celle-ci. Comprenez que vous pouvez y mettre à jour le logiciel interne de la manette, mais aussi reconfigurer et tester ses boutons. Vous y verrez également les prémisses de tout un univers social par le biais du compte Backbone créé, qui vous permet d’accéder à une liste d’amis sur son réseau tout autant que toutes les captures d’écran que vous avez pris par le biais du raccourci intégré à la manette.

Mais c’est aussi ici que vous verrez les plus grandes limites de la Backbone One 2e Gen sans l’abonnement payant Backbone+. C’est ce dernier qui vous permet en effet d’accéder à la discussion vocale et textuelle au sein de l’application, ou encore au partage de vos captures. C’est aussi lui qui vous débloque la possibilité de diffuser vos parties en direct sur Twitch.

Surtout, c’est grâce à lui que vous pourrez profiter sous Android de TouchSync, le nom de la fonctionnalité permettant de lier des zones de l’écran à vos boutons. Pour la défense de Backbone, ses réglages sont automatiques et il est également possible de changer facilement de mode de contrôle selon l’instant de jeu (pensez à pied ou en voiture, par exemple). Mais en considérant que l’intégralité de ces rivaux offre cette fonctionnalité gratuitement, TouchSync se rajoute à une longue liste de fonctions cachées derrière 40 euros à l’année.

Il est difficile de justifier ce paywall aujourd’hui. L’ironie est même que cet abonnement vous débloque un accès Nitro à Discord pour 3 mois, une autre application qui remplit 75% de la promesse sociale du constructeur. Si la fusion matérielle et logicielle de Backbone était excitante en 2018, particulièrement alors que tout était gratuit, elle paraît un brin superflu en 2024 où les systèmes mobiles ont bien évolué depuis.

Prix et disponibilité

La Backbone One 2e Gen est disponible en France au prix de 119,99 euros, en version Lightning ou USB-C, et en version standard ou PlayStation. L’abonnement supplémentaire Backbone+ vous coûtera 40 euros par an.

À titre de comparaison, la Razer Kishi Ultra est vendue 169,99 euros, sans abonnement à ajouter pour les mêmes fonctionnalités. Et la GameSir G8 Galileo est elle à 89,99 euros, là encore sans abonnement.

Note finale du test
8 /10
La Backbone One 2e Gen est une excellente manette mobile tirée vers le bas par un modèle économique qui n'a plus vraiment de sens.

C'est du moins ce qu'on tire de notre expérience avec celle-ci. La 2e Gen a vraiment réussi à régler les soucis ergonomiques et de compatibilité du premier modèle, et fait de cette manette mobile l'une des plus confortables et transportables du marché.

Mais voilà : dès que l'on parle de fonctionnalités pourtant devenues communes chez ses concurrents, il faut aussi parler de l'abonnement payant Backbone+. Lier des boutons à des zones de l'écran, connecter la manette sur un périphérique comme un PC ou une tablette, ou même juste discuter avec ses amis... Tout cela demande de repasser à la caisse régulièrement. Et Backbone ne fait pas assez pour justifier ce paywall.

Très bonne manette donc, mais difficile à recommander pour autant. On lui préférera une GameSir G8 Galileo pour le rapport qualité-prix ou une Razer Kishi Ultra pour le côté premium sans abonnement.

Points positifs du Backbone One 2e Gen

  • Très transportable

  • Construction de qualité

  • Une expérience logicielle léchée

  • Large compatibilité

Points négatifs du Backbone One 2e Gen

  • Les meilleures fonctionnalités derrière un paywall

  • Petits joysticks

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