Test du Meizu MX3, le premier smartphone de la marque destiné à l’international

Smartphones • 2014

Meizu a choisi la France comme terrain privilégié de son implantation à l'international. La marque chinoise, déjà présente sur certains marchés (en Russie notamment), compte bien franchir l'Atlantique, et pour préparer son offensive, a choisi le MX3, ainsi testé sur les terres hexagonales. Ce smartphone, officialisé en novembre 2013 dans l'Empire du Milieu, est-il suffisamment armé pour séduire un marché déjà bien occupé par des marques "historiques" sur le terrain du téléphone subventionné, mais aussi par de nouveaux entrants chinois (ou presque), tels que Huawei, ZTE et Wiko dans l'univers du sans abonnement ? À environ 450 euros le MX3, la question doit assurément être posée.
Meizu MX3

Ce test a été réalisé le 03 Mai 2014 et le marché a peut-être évolué depuis. Consultez notre comparatif pour découvrir des produits plus récents potentiellement plus pertinents pour vous.

 

Caractéristiques techniques

Meizu MX3
Version Android 4.2.2 Jelly Bean avec FlyMe OS 3.0
Taille d’écran 5,1 pouces
Définition 1080 x 1800 pixels
Technologie LCD
Densité de pixels 412 ppp
Résistance aux chocs et aux rayures NC
SoC Exynos 5 Octa 5410
Nombre de cœurs Huit
Cadence processeur 1,6 GHz (Cortez-A15) et 1,2 GHz (Cortex-A7)
Puce graphique
(GPU)
PowerVR SGX544MP3
Mémoire vive (RAM) 2 Go
Mémoire Interne (ROM) De 16 à 64 Go
Micro-SD Non
Webcam 2 mégapixels
Appareil photo 8 mégapixels
Enregistrement vidéo Full HD 1080p @30fps
Wi-Fi 802.11 a/b/g/n
Bluetooth Oui, 4.0 LE
Réseaux H+
NFC (Near Field
Communication)
Oui
Capteurs Proximité, Gyroscope, Boussole, Accéléromètre
Ports
(entrées/sorties)
micro-USB 2.0
Tuner FM (Radio) Non
Étanchéité Non
Batterie 2400 mAh
Dimensions 139 x 71,9 x 9,1 mm
Poids 143 grammes
DAS NC
Prix A partir de 449 euros

 

MX3 ou iPhone 3GS ?

Sans mauvais esprit, on ne pourra que constater les similitudes entre l’ancienne génération d’iPhone (3G et 3GS) et ce Meizu MX3. De fait, on retrouve cette coque très amincie sur les bords, et arrondie aux angles, en plastique blanc brillant pour la version que nous avons eue entre les mains, avec non pas un bouton physique sous l’écran, mais un bouton tactile rond qui n’est pas sans évoquer la touche habituelle d’Apple. Les similarités ne vont évidemment pas beaucoup plus loin, puisque le MX3 ne dispose pas du fameux bouton rond (à l’époque sans TouchID) situé sous l’écran. À la place, une touche tactile ronde elle aussi, mais plus petite, qui rappelle tout de même les illustres inspirations du MX3. On remarque, sur les côtés de l’appareil, une fine bordure métallique plutôt élégante.

Meizu MX3
L’unique bouton tactile de ce Meizu MX3.

En main, l’aspect arrondi du smartphone est vraiment agréable, et le format 5,1 pouces de ce MX3 s’adapte (presque) à un usage à une main. La tranche est peut-être très légèrement agressive pour les petites mains sensibles, mais l’ensemble laisse une excellente impression, d’autant plus qu’un format unibody comme celui-ci laisse une sensation de solidité.

Meizu MX3

Un regret tout de même : les boutons physiques. Sur notre MX3 blanc, il s’agit de touches en plastique transparent qui tranche largement avec l’élégance du tout. Allons-y franchement : cela fait un peu cheap, qu’il s’agisse de la touche Power en haut à droite ou de la barre de réglage du volume sur la tranche à gauche.

Meizu MX3

Pour le reste, c’est du classique : le port micro-USB se trouve en bas de l’appareil, et la prise jack 3,5 mm au-dessus. A l’arrière, le plastique blanc (brillant, mais pas trop) nous a laissé une bonne impression, et le capteur photo, pas trop au bord de l’appareil, est bien situé. Son flash LED se trouve en-dessous. Et puisque la façade du MX3 est épurée à l’extrême, il fallait bien que sa marque apparaisse quelque part : c’est donc en grand format que le logo Meizu est inscrit au dos du smartphone. Son poids de 143 grammes est également acceptable pour ce format, et bien équilibré.

Meizu MX3
Meizu MX3

 

Ecran

S’il est un aspect convaincant chez le MX3, outre son format bien agréable, c’est aussi son écran. Pour commencer, il offre une bonne réactivité, sans lag, même s’il n’est pas des plus rapides. Il propose une belle homogénéité de couleurs assorti à une résolution plus que satisfaisante, puisqu’il affiche 412 ppp grâce à ses 1080 x 1800 pixels affichés sur une diagonale de 5,1 pouces. De fait, la luminosité est convaincante, les couleurs vives sans être fluo, et si ce n’est un blanc tirant légèrement vers le gris, on n’aura pas grand chose à reprocher à cet appareil. Ci-dessous, comparé au LG G2 (équipé d’un écran de 5,2 pouces IPS LCD en 1080 x 1920 pixels, à gauche sur les photos), il ne démérite sérieusement que lorsqu’il s’agit d’afficher un blanc immaculé. Pour le reste, le LCD fait son effet.

Meizu MX3
MX3
Meizu MX3

Logiciel

Le MX3 tourne sous une version customisée d’Android s’appuyant sur Android 4.2 Jelly Bean (dommage pour le moment, mais Meizu a indiqué en Chine que KitKat arriverait prochainement, en espérant que les modèles français soient concernés eux aussi), FlyMe OS 3.0. Une mouture maison qui fait fi des trois boutons de contrôle habituellement présents chez Android, avec du Retour, Home et Multitâche. Ici, point de flèche ni de boutons superfflus, puisqu’il n’y a qu’un bouton home central pour se balader dans le smartphone. D’ailleurs, le menu d’applications habituellement présent dans les apps Android ne figure pas dans l’appareil : tout est concentré dans les différents panneaux d’accueil, lesquels peuvent évidemment accueillir des dossiers, une nécessité quand on est du genre à télécharger bon nombre d’apps.

Interface Meizu

Commençons par le commencement : chez Meizu, et on ne reprochera pas un certain suivisme, puisque cela fait un moment que la marque a adopté ce style, on arbore un design flat désormais omniprésent dans les interfaces mobiles. Des icônes sous forme d’aplats de couleurs, du rond, du minimaliste, voilà ce que nous propose Meizu. Il y a quelques subtilités à prévoir : pour accéder aux paramètres, il ne faut pas passer par la barre de notifications, laquelle n’affiche pas la traditionnelle roue crantée dédiée à cet effet. Non, il faudra cliquer sur l’icône « Paramètres ». Soit. Quant au navigateur, vous pouvez télécharger celui qui vous conviendra, mais celui qui est déjà présent est bien caché : il se trouve en effet sous l’icône aux couleurs de Meizu, tout en bas de l’écran, au milieu, sous forme d’icône fixe. À sa gauche, le panneau d’appels et à droite, la messagerie. À ce titre, notez que le clavier n’est pas mal fichu et que dans l’ensemble, ça fonctionne bien.

Meizu clavier

Le MX3 est compatible avec le Play Store, au cas où votre tentative de télécharger un nouveau thème sur l’appareil vous pousserait à croire le contraire – vous aboutissez à un store entièrement en chinois qui en laissera perplexe plus d’un, d’autant plus qu’une autre store en chinois vous attend pour des apps ou jeux. Vous pouvez donc utiliser un compte FlyMe, mais ce n’est pas obligatoire, ou tout simplement télécharger des applications sur le portail de Google. Toutefois, en matière d’applications Google, on ne peut pas dire que Meizu nous ait fait la totale. Si Google Search est là, il faudra télécharger par exemple YouTube pour disposer de l’application.

Thèmes Meizu
Store Meizu

Côté applications, justement, c’est simple et c’est précis chez Meizu, à qui on ne pourra au moins pas reprocher d’encombrer inutilement sa mémoire non extensible (malheur). Si vous avez opté pour sa mouture 16 Go (449 euros tout de même), le détail son importance. Vous retrouverez donc une app magnétophone, un outil de dessin où sont présents quelques templates toujours utiles, un Maps au logo revu par Meizu, une calculatrice, un gestionnaire de dossiers, un réveil, un agenda et un lecteur musical. C’est tout !

Un dernier tour dans les paramètres du smartphone, qui sont présentés sous forme de sous dossiers déclinés latéralement. L’ensemble est minimaliste et on s’y repère facilement puisqu’une colonne inutilisée sera réduite pour n’afficher que des icônes. En ce qui concerne la barre de notifications, notez qu’elle peut n’être ouverte que partiellement pour n’afficher que des commandes rapides.

Paramètres

Si l’interface FlyMe OS a de quoi surprendre ceux qui découvrent Meizu, elle se prend rapidement en main et offre une réelle simplicité d’utilisation. Toutefois, ses points forts, soit la possibilité d’utiliser les services de Meizu, perdent bien du crédit quand on constate que la traduction des portails manque encore à l’appel. Dommage, bien que l’on se doute qu’une prochaine mise à jour viendra pallier tout cela.

Barre de notifications

 

Performances

Pas mal, ce Meizu, pour peu qu’on ne lui en demande pas trop. Tout à fait adapté pour un usage connecté, le MX3 ne sera pas forcément totalement armé pour des usages tournés vers le gaming. Rappelons qu’il est armé d’un processeur signé Samsung, un Exynos 5 Octa 5410 que l’on n’a pas particulièrement vu dans des smartphones dans nos contrées : il s’agit d’un processeur à huit cœurs, quatre Cortex-A15 à 1,6 GHz et quatre Cortex-A7 (pour les tâches à faible consommation) à 1,2 GHz. Le tout est associé à 2 Go de RAM, ce qui est plutôt prometteur sur le papier. Toutefois, à l’usage, la fluidité est de mise, quand toutefois on ne s’acharne pas à se lancer dans du multitâche. De fait, des petites latences viennent alors frapper à la porte, de même qu’en jeu. Certains titres ont d’ailleurs des difficultés à se lancer : chez Meizu, du moins en attendant KitKat, la spécialité de la maison n’est pas tout à fait ici.

Malgré ses huit cœurs qui pourraient faire saliver sur le papier, le MX3 n’est pas une bête de course. Toutefois, ses benchmarks lui confèrent une puissance théorique à peu près équivalente à celle d’un HTC One 2013 équipé d’un Snapdragon 600. L’optimisation n’est pas tout à fait la même, mais on peut garder espoir pour la suite des événements.

Benchmarks

 

Photo et vidéo

Meizu MX3

Le MX3 propose un capteur photo de 8 mégapixels, somme toute du classique pour un appareil situé dans sa gamme de prix. Et au final, il livre des résultats très corrects profitant d’une interface simplifiée, ce qui reste le maître mot de Meizu. Et les résultats sont loin d’être décevants, puisque le capteur livre des résultats probants en atmosphères bien éclairées par la lumière du jour, mais aussi dans la pénombre. Lors de nos essais, il s’est bien accommodé de cieux ensoleillés, qui résultent généralement en des zones surexposées. Une bonne nouvelle chez ce smartphone, qui offre des performances au-dessus de ce que l’on aurait pu attendre, avec un capteur Sony que l’on a déjà pu voir sur d’autre appareils, sans parvenir à des résultats aussi satisfaisants. Voyez notamment ci-dessous une photo prise au soleil couchant : il y a certes du bruit, mais les couleurs sont réalistes et aucun bruit parasite gênant (type points bleus et rouges) ne vient handicaper le cliché final.

Meizu MX3

Ci-dessous, deux essais en macro. Le mode automatique remplit son office, avec une mise au point à l’avant de ce délicieux éclair. Vous remarquerez la vivacité des couleurs, elle aussi représentative de la quantité de colorant présente dans son glaçage ! En tout cas, de quoi réaliser des clichés très satisfaisants de près, en prenant garde tout de même à bénéficier de conditions d’éclairage dignes de ce nom.

Meizu MX3

Même combat avec un duo de couleurs choc (le Nokia X rouge et l’éclair) :

Meizu MX3

En extérieur et en plein jour, le bleu du ciel est plutôt bien respecté malgré le grand soleil :

Meizu MX3

Voici l’application photo, simplissime, comme vous le constaterez, avec peu de choix offerts à ceux qui chercheraient des modes de prise de vu particuliers. Avec un mode panoramique, de la macro et un mode nuit, on a l’essentiel. Et de quoi filmer en 1080p de manière également convaincante, au passage.

Meizu MX3

 

Autonomie

Le Meizu MX3 dispose d’une batterie de 2400 mAh, à vrai dire peu enthousiasmante au regard de l’écran de la bête : de la Full HD ou presque, avec une batterie moins imposant que sur un Galaxy S4, est-ce une bonne idée ? Sans démériter outre mesure, le MX3 a tendance à perdre vite de son autonomie dès lors que l’on passe à des contenus multimédias. Vous tiendrez une vraie journée d’utilisation, comme cela a été notre cas, mais si vous aimez jouer ou regarder des vidéos sur YouTube, l’affaire est différente. À titre d’exemple, en 55 minutes de streaming vidéo sur YouTube (en WiFi) avec luminosité et volume poussés à leur maximum, nous avons perdu 25 % de batterie. C’est loin d’être suffisant pour les amateurs de multimédia. On ne peut que vous recommander, avec cet appareil, de télécharger un gestionnaire d’autonomie et d’éviter de vous lâcher sur sa luminosité.

Notre avis sur Le Notre Verdict

Écran
8
C'est certainement le point fort de ce smartphone, qui pèche certainement un peu par léger manque de luminosité, mais propose une très bonne homogénéité des couleurs et un rendu agréable. La réactivité est bonne également, pour un format 5,1 pouces forcément discutable, mais encore acceptable en main, avec des bordures suffisamment réduites.
Design
7
Ce MX3 est joli, mais le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il manque légèrement d'originalité. Il tient bien en main, avec ses bordures arrondies, mais n'est pas si léger que cela, et rappelle très (très) fortement l'iPhone 3GS d'antan. On apprécie d'un côté, mais de l'autre, quid de l'originalité ? C'est dans la partie logicielle de l'appareil qu'elle sera à chercher.
Logiciel
6
FlyMe OS n'est pas désagréable à utiliser, mais dommage qu'il doive encore s'appuyer sur Android 4.2.2, d'autant plus que le prix du MX3 pourrait laisser espérer un peu plus. Une mise à jour vers KitKat est prévue d'ici peu, mais sera-t-elle assurée partout dans le monde ? On apprécie la simplicité du smartphone, des menus épurés et un minimum d'applications. Moins l'absence de traduction des services de personnalisation propres à Meizu, laissés tels quels en chinois.
Performances
6
Le MX3 laisse assez mitigé. Hors Corée, on connaît finalement assez mal les puces Samsung, délaissée de longue date au profit de SoC Qualcomm dans ses terminaux haut de gamme. Le processeur Exynos inclus au smartphone s'en sort honnêtement, mais n'est pas réellement adapté à un usage gaming digne de ce nom.
Caméra
8
Si le MX3 peut décevoir sur certains aspects, ce ne sera pas sur sa partie photo. Avec son capteur de 8 mégapixels, il propose des résultats de bonne facture, notamment en ce qu'ils ne se dégradent que modérément quand la luminosité manque. Les détails sont là, les couleurs sont réalistes : c'est bien.
Autonomie
6
Le MX3 confirme sur ce point une orientation "usage général" plus que des penchants multimédia. De fait, il manque un peu de peps pour vous autoriser le visionnage de longues vidéos ou des parties effrénées d'Asphalt 8. Pour un usage plus standard (appels, SMS, réseaux sociaux et web), l'expérience sera plus concluante.
Note finale du test
6 /10
Le MX3 est bien agréable. En main, on le trouve joli, sa couche logicielle est joliment agencée, il a un bel écran, une qualité photo très satisfaisante et une finition plus qu'honorable. Or voilà, pour 449 euros pour sa version 16 Go sans mémoire extensible, vous obtenez également un smartphone dont tous les aspects n'ont pas été traduits, avec une autonomie correcte mais sans plus, et dépourvu de 4G. Il nous prouve que le design ne suffit pas à lui seul pour convaincre, et que pour parvenir à séduire, il faudra passer par des options un peu plus fournies (4G en tête, à l'heure où des terminaux chinois à 200 euros investissent ce segment) ou un tarif revu à la baisse pour convaincre. Parce qu'à ce tarif, autant viser un smartphone très haut de gamme de l'année 2013 chez des constructeurs "standard", voir des terminaux de type Xperia Z1 Compact, qui auront l'avantage d'être plus polyvalents, notamment en termes de jeu.

Points positifs du Notre Verdict

  • Design réussi

  • Qualité d'écran

  • Appareil photo convaincant

Points négatifs du Notre Verdict

  • Mémoire non extensible

  • Prix élevé

  • Absence de 4G

  • Pas vraiment adapté au multimédia

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