Test du BQ Aquaris E5 4G, la jolie promesse du constructeur espagnol

 
Après avoir écumé le marché espagnol et réalisé de belles ventes en très peu de temps, bq se décide enfin à attaquer le marché européen de front, en commençant par passer les Pyrénées. Le constructeur a lancé il y a quelques semaines l’Aquaris E5 4G sur le marché français, promettant un bel appareil destiné à venir concurrencer un peu Wiko ou Archos sur l’open market. Mais ce terminal a-t-il les arguments pour prendre quelques parts de marché ?
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Fiche technique

Le smartphone de BQ est doté d’une fiche technique franchement pas vilaine. Surtout, elle s’affirme un peu plus quand on l’observe dans les détails. Cet Aquarius E5 4G donc est muni d’un écran de 5 pouces (720 x 1280 pixels) qui adopte la technologie OGS, d’un processeur Snapdragon 410 (4 coeurs Cortex-A53 à 1,2 GHz) compatible 64-bit, de 2 Go de mémoire RAM, de 16 Go de stockage interne, ou encore d’une batterie de 2850 mAh. Côté appareil photo, la firme a eu la bonne idée d’opter le Sony IMX214 (13 mégapixels) déjà aperçu sur de nombreux smartphones haut de gamme cette année à l’image du LG G3 ou du Nexus 6. Le mobile est aussi Dual SIM et compatible 4G, le tout pour un tarif de 209,90 euros.

ModèleBQ Aquaris E5 4G
VersionAndroid 4.4.2
Taille d’écran5 pouces
Technologie d’écranIPS LCD
OGS
Définition720 x 1280 pixels
Résolution294 ppp
Traitement anti-rayures
SoCSnapdragon 410
Nombre de coeurs4 Cortex-A53
Fréquence CPU1,2 GHz
Puce graphique (GPU)Adreno 306
Mémoire vive (RAM)2 Go
Mémoire interne (ROM)16 Go
Micro-SDOui
Appareil photo (dorsal)Sony ExmorRS IMX214
13 mégapixels
(dual flash, autofocus, et ƒ/1,8)
Appareil photo (frontal)5 mégapixels (ƒ/2,2)
Enregistrement vidéoFull HD (1080p)
Wi-Fi802.11 b/g/n
GéolocalisationGPS – GLONASS
Bluetooth4.0
Réseaux4G FDD 800 / 1800 / 2600
SIMDouble Micro-SIM
NFCNon
Radio FMOui
CapteursCapteur de luminosité, capteur de proximité, accéléromètre, eCompass, gyroscope
Ports
(entrées/sorties)
Jack 3,5 mm
MicroUSB 2.0
Résistance à l’eau
Résistance à la poussière
Non
Non
Batterie2850 mAh
Dimensions143,15 x 72,15 x 8,7 mm
Poids139 grammes
CouleursNoir, Blanc
Prix conseillé229,90 €

Un design simple et classique

Soyons honnête, l’Aquaris E5 4G n’est pas ce qui se fait de plus élégant sur le marché du smartphone. Pour autant, il n’est pas non plus inintéressant parce que tout suit une unité : le rectangle aux coins arrondis. Presque sectaire, cette forme est présente partout sur le mobile : l’appareil dans son ensemble, le haut-parleur frontal, les boutons d’allumage et de volume, l’appareil photo dorsal, le double flash LED, et même le dessin des boutons tactiles au bas de la façade. Bref, un ensemble homogène qui s’assume entièrement et prouve qu’il a été pensé.
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Malgré le fait qu’on ne puisse pas ouvrir le terminal pour le vérifier nous-mêmes, bq assure « porter autant d’attention au design extérieur qu’au design intérieur ». Ainsi, les composants aussi sont bien rangés, bien assemblés, et une fois ouvert, ce terminal est réputé facile à réparer par ses concepteurs.
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Certains détails de l’Aquaris sont aussi un peu particuliers. On pense notamment au port micro-SD qui se trouve tout en haut du mobile, ou à la bordure façon ZTE Grand S Flex qui l’entoure et qui est censée éviter d’éventuelles rayures. Comme on le disait lors de la prise en main du terminal, bq a revu sa copie sur certains détails de ce mobile dans sa version 4G. Ainsi, le bouton power est situé plus bas que sur le modèle précédent, et le logement microSD est plus facile à manier. Pour le reste, l’Aquaris E5 4G arbore des dimensions de 143,15 x 72,15 x 8,7 mm et un poids de 139 grammes.
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Coté prise main, ce mobile n’est pas désagréable avec un poids très bien réparti qui le fait paraitre plus léger qu’il n’est. Le polycarbonate utilisé est de bonne qualité, malgré une certaine glisse dans la main, et les finitions semblent avoir été soignées.

Ecran : alternative à l’AMOLED

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On trouve quelques particularités dans l’écran de l’Aquaris E5 4G. D’abord, il s’agit d’un 5 pouces à l’affichage HD (720 x 1280 pixels) qui bénéficie de la technologie OGS (One Glass Solution). Comme pour nombreux smartphones récents, cette technologie permet de supprimer la couche d’air entre la dalle tactile et l’écran LCD, supprimant par conséquent l’impression de profondeur. BQ y a également associé la technologie Quantum Color +, basé sur Quantum Dots, qui permet d’augmenter la variété des couleurs. C’est en quelque sorte une variante à la technologie AMOLED.

Pour protéger l’écran, il possède une couche AFP (Anti-Fingerprint) qui permet donc de moins salir l’écran. Effectivement, cela se vérifie en utilisation quotidienne, mais cela semble influer aussi sur la glisse tactile, qui n’est pas optimale.

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À la vue par contre, il est plutôt agréable grâce à cette dalle collée à l’écran. Il semble y avoir eu un soin particulier dans ce domaine, qui n’est pas toujours privilégié lors de la construction de smartphones à moindre coût. Cet écran est propre, et on ne distingue pas de fuites de lumière. On regrettera à la limite que les bordures d’écran soient un peu trop imposante, mais on lui pardonne aisément vu le placement du produit sur le marché.

En première instance, on pourrait croire que les couleurs du mobile de bq sont bonnes. Et elles le sont si ont met de côté le filtre jaunâtre qui vient un peu ternir le plaisir visuel. Il a fallu opposer l’Aquaris à un Moto G pour s’en rendre compte, et du coup ces deux smartphones sont à peu près au même niveau en terme de fidélité des couleurs, l’un tirant sur le rose, l’autre tirant sur le jaune.

 

De l’Android Stock à la sauce bq

Chez bq, la politique est à Android Stock. Et comme le constructeur a moins la langue d’autres, il n’hésite pas à dire qu’il « n’a pas d’argent à gaspiller dans de telles conneries ». Du coup, pas de surcouche, et il n’y en aura jamais. C’est la fluidité logicielle qui est censée en profiter, pour le plus grand plaisir des utilisateurs.
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Malgré tout, la firme a fait quelques ajouts discrets et – pour certains – utiles. L’une d’entre elles est particulièrement intéressante : il s’agit de la Garantie bq, qui prend le nom, trop long et donc rogné sur l’écran, de Protégez votre bq. L’utilisateur peut souscrire à une garantie à partir de l’application, à 29,90 euros par an, et qui permet de se protéger contre une casse de l’écran, des dommages liés à l’humidité, des chutes ou un vol. L’assurance doit être prise, via PayPal ou par CB, dans les trois premiers mois suivant l’achat du mobile. Si elle n’est pas souscrite dans les 7 premiers jours, il y a d’ailleurs un mois de carence. Elle couvre seulement un sinistre par an, et les conditions d’utilisation spécifient que la garantie n’est valable qu’en Espagne et au Portugal, alors qu’il est tout à fait possible d’y souscrire depuis la France.
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On trouve aussi d’autres applications comme BQ, qui permet simplement un accès au site du constructeur, ES3, un explorateur de fichiers, Nubico, une application ebooks mais en espagnol, ou encore Quick Office pour gérer des documents de type Word. Un autre changement par rapport à Android Stock, c’est le menu des paramètres rapides, qui en comprend énormément. Notez que le mobile doit passer sous Lollipop dès début 2015.
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Petite surprise : bq a intégré le double tap a son mobile. Comme sur le LG G3, par exemple, il est possible de réveiller son smartphone d’un double tapotement, ou de le plonger en veille de la même manière. Ce n’est qu’un gadget, mais on prend très vite l’habitude de l’utiliser au quotidien. La LED de notifications est également très pratique, et on est agréablement surpris par l’aspect à la fois simple et complet du logiciel. Et question fluidité, le mobile se trouve dans la moyenne haute. Ce n’est pas parfait, mais il n’y a pas non plus d’accrocs.

 

Un des premiers Snapdragon 410

Côté performances, et malgré une configuration assez classique, il y a au moins deux choses à prendre en compte : la présence d’un SoC Qualcomm Snapdragon 410 (4 coeurs Cortex-A53) et l’optimisation logicielle. C’est peut-être parce que nous avons pu rencontrer les ingénieurs à Madrid, mais on a effectivement bon espoir de voir l’Aquaris E5 4G exploiter au mieux le Snapdragon 410. Sur les benchmarks, le mobile est effectivement performant, avec un score AnTuTu très proche de 20 000, et fait donc un peu mieux que son prédécesseur, le S400, comme le montre la différence de score avec un Moto G (2014), par exemple. Les résultats des tests graphiques sont également dans la moyenne de ce qu’on attend pour ce SoC. Bref, rien à signaler, et même des scores un poil au-dessus de la moyenne.

Benchmark/ModèleBQ Aquaris E5 4GHTC Desire 510Motorola Moto G 4G
AnTuTu v519 958 19 70017 600
PCMark2 721 3 1002 670
3DMark
(Ice Storm Unlimited)
4 4014 560 4 648
GFX Bench :
1080p T-Rex (onscreen / offscreen)
9,6 / 5,3 FPS15,2 / 5,3 FPS10,8 / 5,7 FPS
GFX Bench :
1080p Manhattan (onscreen / offscreen)
– / 1,8 FPS8,2 / 1,8 FPS4,0 FPS / –

On s’attendait par contre à obtenir un résultat un peu plus flatteur sur PCMark, qui plafonne à 2050 points, soit à peu près le même score qu’un Wiko Darkmoon. Notre test habituel sur GameBench et Real Racing n’a pas non plus été possible, le mobile n’étant pas détecté par l’application desktop du benchmark. De ce qu’on a pu voir, le téléphone tient son rang lors de phases de jeux, et l’on n’observe pas de chauffe inhabituelle nide lags qui témoigneraient d’une baisse de fréquence du CPU.

 

Communication et réseau

GPS

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Côté GPS : rien à redire. En quelques secondes, une bonne dizaine de satellites sont trouvés et fixés. Bref, si vous vous perdez et que vous avez votre Aquaris sur vous, il ne devrait pas y avoir de problème pour lancer une recherche GPS. C’est du tout bon.

Appels

Compatible 4G, ce smartphone capte tout aussi bien que ne le font les autres smartphones LTE dans les mêmes conditions de test. Malgré tout, il lui manque la compatibilité avec la bande de fréquence 900 MHz, qui pourrait être utile un jour ou l’autre.

La qualité des appels ne fait pas débat, et le son retransmis par le haut-parleur frontal est tout à fait correct.

Un capteur à mieux exploiter

Appareil photo

On a eu la très bonne surprise de voir que bq a choisi le capteur Sony BSI ExmorRS IMX214, le même qui équipe les Galaxy Note 4 ou Nexus 6. Sur le papier, la différence se joue au niveau de la stabilisation optique, l’Aquaris n’en ayant pas, et sur l’ouverture. Le Nexus est en f/2.0, le Galaxy Note 4 est en f/2.2, et l’Aquaris est en f/1.8. C’est un pari osé puisque le capteur va recevoir plus de lumière, et risque donc d’être difficile à manier en photo macro.

D’abord, ce capteur est bon. Il confirme ce qu’on pensait déjà de lui, avec de belles photographies, beaucoup de détails, et des couleurs fidèles (qui dépendront tout de même de votre maîtrise et des conditions de prise de vue). Malheureusement, le traitement logiciel fait par le constructeur espagnol laisse parfois un peu (voire beaucoup) à désirer, tout en se replaçant dans le contexte où ce mobile se destine à l’entrée/milieu de gamme. Si l’on part de ce principe, il n’y a pas vraiment de raisons de se plaindre. Et pourtant.
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Comme le montre les photographies ci-dessus et ci-dessous, le terminal offre des clichés qui font de l’effet, mais demande une bonne maîtrise de l’appareil. Les ciels nuageux ont tendance à être facilement saturés, et le mode HDR rend le tout assez surréaliste. Certains trouveront cela artistique, et d’autres diront que c’est peu fidèle.
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Pour obtenir des clichés où le ciel n’est pas brûulé, on peut évidemment faire le point sur la couche nuageuse. Cela assombrit l’ensemble de la photo, mais le fort contraste rend la partie basse parfois trop sombre.
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Comme on le pensait, les photos macroscopiques ne sont pas des plus aisées à réaliser. C’est là que la stabilisation optique manque, et que la grande ouverture a ses limites. On a du éviter toute tremblote pour réaliser les deux clichés ci-dessus, tandis que la photographie du dessous, avec une forte luminosité intérieur, donne un rendu assez flou. Notons aussi de belles difficultés de mise au point, avec une zone qui se défini de manière parfois assez aléatoire…
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L’application Appareil Photo fournie malgré tout une grande palette de réglages avec le choix entre des photos 4:3 ou 16:9, et des tas de réglages sur la luminosité, la saturation, la netteté ou le contraste. Avec un peu d’expérience, les photographies seront évidemment plus simples à réaliser.

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Dans l’ensemble, la partie photographie de l’Aquaris E5 4G est surprenante, avec un beau capteur, et un traitement logiciel qui mérite d’être perfectionné – et qui le sera, nous l’espérons.

Audio

La firme met en avant la technologie Dolby intégrée à son smartphone. Les haut-parleurs ne transpirent pourtant pas non plus la qualité, et le son s’inscrit dans la même veine que ceux qu’on connait sur des smartphones de milieu de gamme. Malgré tout, on doit bien avouer que poussé à son maximum, le smartphone dépote, même si les aigus deviennent vite agaçants. Par contre, le son retransmis dans les écouteurs est tout simplement excellent. Le traitement audio apporté au smartphone est du niveau d’un flagship, et – même si c’est subjectif – le son m’interpelle plus que sur le LG G3 que j’utilise quotidiennement.

Une autonomie correcte

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L’autonomie, à l’image de l’ensemble du mobile, est dans la moyenne haute. Sur notre test habituel, qui consiste à faire tourner un film sur l’application Youtube, avec seulement le Wi-Fi d’activé, et en luminosité maximale, l’Aquaris E5 enregistre une baisse d’autonomie d’environ 15 %. C’est tout à fait honnête. Si on analyse un peu les résultats obtenus auprès de l’onglet batterie des paramètres, on constate que l’écran consomme près de 6 0% des ressources utilisés sur le test, grâce à une très bonne luminosité.

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Notre avis

Design
6
L'esthétique de ce smartphone n'est pas un point de démarcation. Ni beau, ni laid, il est dans la moyenne avec son physique plastifié, et ses courbes communes. Malgré tout, le terminal semble du genre solide.
Écran
8
La définition 720p, on a vu mieux. Mais pourtant, bq surprend avec son traitement des couleurs et la qualité globale de l'affichage. Pas de dalle profonde, pas de couleurs qui déteignent, pas de fuites de luminosité ou de rémanence. Bref, un bel écran lumineux qui apporte un confort visuel certain.
Logiciel
7
Logiciellement parlant, l'Aquaris est dans la norme. L'appareil possède une version très proche d'Android Stock, avec seulement quelques ajouts d'applications utiles. Plus que l'aspect logiciel, c'est le traitement qui a été soigné, avec des choses perfectibles (ex : photo) et d'autres déjà très bons (qualité audio).
Performances
7
C'est ce qu'on attendait d'un Snapdragon 410. Pour son arrivée sur le marché français, bq se pare d'un argument marketing certain, même si dans les faits, ce SoC n'a presque rien de plus que le Snapdragon 400.
Caméra
7
L'appareil photo choisi correspond aux standards du haut de gamme actuel : l'IMX214. Le traitement des photographies est à perfectionner, et seule l'expérience permettra de maitriser vraiment ce capteur, qui reste néanmoins très bon. On reste légèrement nuancés sur ce sujet.
Autonomie
7
Pas de folies, pas de déception. L'autonomie de cet Aquaris E5 4G est tout à fait correcte, et le mobile a tenu le choc lors de nos tests. De quoi s'adjuger plus d'une journée d'autonomie, facilement.
Note finale du test
7 /10
Il est indéniable que ce BQ Aquaris E5 4G est assez surprenant. Son ancêtre, dépourvu de la 4G et équipé d'un SoC MédiaTek avait déjà surpris quelques médias par sa qualité, et ce modèle-ci se rapproche de ce qu'on espère maintenant sur un mobile situé à la croisée de l'entrée et du milieu de gamme.

Il faut saluer les efforts faits par le constructeur espagnol pour proposer à la fois des arguments techniques et marketings intéressants (Snapdragon 410, Sony IMX214, etc...), et une vision épurée du logiciel Android.

La philosophie de la marque, et le fait qu'elle soit tenue par des ingénieurs, laisse aussi présager un support important et une vision à long terme qui n'effleure parfois qu'à moitié les firmes où l'aspect financier est beaucoup plus important.

Au tarif de 209 euros (229 euros initialement prévus), ce smartphone peut paraître un peu cher, d'autant que son constructeur n'arrive que maintenant sur le marché français, mais il fait office d'une première belle promesse pour l'avenir. Et c'est globalement satisfaisant.

Points positifs
Notre Verdict

  • Logiciel épuré

  • Un très bon capteur...

  • Qualité de fabrication

  • Des performances honnêtes

Points négatifs
Notre Verdict

  • Manque encore d'optimisations

  • ...mais qui mérite d'être amélioré de façon logicielle

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