Parrot Flower Power : si vous n’aviez pas la main verte, rien ne va vraiment changer

 
Le Parrot Flower Power, c’est au départ une idée mignonne qui peut réconcilier les citadins et aux provinciaux trop smartphonisés avec les bienfaits de la nature. À l’annonce du produit, on s’imaginait déjà le placer dans le pot de la malheureuse plante qui pourrit au coin de notre appartement, agrippant poussières et mouches mortes, histoire de nous redonner un peu envie de nous occuper d’elle. En plus, le produit est joliment présenté, dessiné, et nous promet tout un tas de données sur l’environnement de notre colocataire muette. Mais voilà, entre les intentions et la réalité des faits, il y a parfois un gouffre. Un gouffre immense.
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Un objet discret et bien pensé

Lorsque nous avons reçu le produit, le bourguignon qui sommeille en moi, très attaché à la terre ou à la cueillette des champignons dans le Morvan, s’est immédiatement porté volontaire pour chérir la plante Ikea tout fraîchement achetée par l’entreprise. Ni une ni deux, je déballais avec ardeur ce Flower Power, n’imaginant pas encore mon futur malheur. L’objet de plastique est assez amusant, avec son look de lance-pierre façon Guerre des Boutons, s’apparentant donc à un morceau de bois. Le principe est également intéressant : planter l’objet dans le sol à quelques centimètres de la plante à surveiller, et attendre de belles statistiques sur ses besoins spécifiques. Passé la galère de l’insertion de la pile dans une des « branches » du machin, je plaçais donc l’objet à côté de la plante nommée Ikea Increvablus pour l’occasion.
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Comme expliqué par Parrot, le Flower Power surveille « 4 paramètres essentiels à la bonne santé de votre plante ». Les capteurs qui permettent ces relevés se trouvent dans les « tiges », qui font environ 9 centimètres sur les dix-neuf du produit. L’objet est très léger, stable, les tiges sont solides et pénètrent facilement dans le sol. Bref, côté conception, et mis à part cette histoire de piles, on ne peut pas reprocher grand chose à notre Flower Power.
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Mais une application à la ramasse

L’application Flower Power n’est clairement pas à la hauteur de nos espérances. Et elle est même assez mal fichue. Elle se compose de cinq onglets positionnés en bas de l’écran, à savoir Mon Jardin, Agenda, Plant DB, Flower Power et Réglages. Mon Jardin regroupe l’ensemble des plantes que vous avez enregistrées sur votre application, et auxquelles correspond à chaque fois un seul Flower Power. L’agenda regroupe les alertes reçues, et vous indique ce que vous en avez fait. Si vous n’en avez rien fait, l’application s’en moque royalement. Plant DB est l’encyclopédie des plantes intégrée à votre application. Elle vous permet de trouver la plante que vous surveillez, et adaptera donc ses prescriptions en fonction. L’onglet Flower Power regroupe vos Flower Power (au cas où vous en auriez plusieurs, malgré le prix de la chose…) et vous fournit des données sur le niveau de charge, ou sur la version logicielle. Et enfin, les réglages regroupent des options comme les unités de mesure ou les notifications. Jusque-là, tout va bien.
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En revanche, le recueil de ces données est… difficile. À chaque connexion, obtenir des informations est un véritable parcours du combattant. Les données Live passent encore, mais les graphiques d’évolution sont très mal modélisés. Lors de notre essai, nous avons effectué un changement de smartphone, et à partir de ce moment-là, plus aucune donnée ne s’affichait que ce soit à un jour, un mois, trois mois. Bref, comme si rien ne s’enregistrait. C’est tout de même dommage quand on veut surveiller une plante sur la durée. L’application mériterait franchement d’être retravaillée être plus simple et plus claire à l’usage.
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Des points manquent également de logique. Quand on clique pour obtenir des détails supplémentaires sur la quantité d’eau, par exemple, un message nous explique qu’elle en a suffisamment, puis on est renvoyé vers l’écran d’informations sur le produit. C’est un peu absurde.
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Le système d’alerte n’est pas tout à fait about. Il peut nous faire parvenir une notification quand la plante ne bénéficie pas d’assez de luminosité lorsqu’on utilise l’application, alors qu’une fois fermée, c’est le calme plat. Lorsque la plante manque d’eau, tout de même, vous recevrez une alerte dès que vous vous trouverez à proximité (dans le périmètre Bluetooth) vous recommandant de l’arroser. On aurait peut-être aimé avoir une alerte journalière nous donnant les dernières données de la plante, ou quelque chose du genre. Le très bon point de ce produit, c’est par contre l’autonomie. En deux mois d’utilisation, la pile n’a perdu que 19 % de charge, et on peut encore en espérer 7 mois d’utilisation.

 

Et pour l’avenir ?

Malgré des défauts, il ne faut pas enterrer ce type de produit. Il ne manque finalement que peu de choses pour qu’il fasse partie des gadgets vraiment sympathiques à avoir chez soi, pour peu qu’on ait les moyens de s’offrir un objet dont on peu largement se passer. Parrot devrait retravailler son logiciel pour que l’on ait enfin accès à des données très précises, à des graphiques bien fichus, et à des options supplémentaires. On aurait aimé que le constructeur propose des programmes adaptés pour certains types de plantes, avec des données indicatives afin que l’on puisse apprendre à s’occuper notre plante, ou qu’il y ait des guides pratiques pour en prendre soin, ou même des tutoriels pour donner envie à de jeunes gens de mettre les mains dans la terre.

En tout cas, Parrot ne semble pas vouloir abandonner les produits de type Flower Power et la firme a même présenté une V2 lors du CES 2015. Elle se nomme Parrot H20, et en plus d’adopter un look franchement réussi, elle possède des fonctionnalités supplémentaires. Avec un goulot, et un bec arroseur, il est possible de lui visser une bouteille d’eau pour qu’elle gère automatiquement l’arrosage d’une plante (de balconnière, jardinière ou pot de fleurs) pendant trois semaines. Le produit sortira dans le courant de l’année.

 

Conclusion

Comme souvent chez Parrot, on a la sensation que le constructeur fait tout pour innover et proposer des produits très variés. On ne peut pas lui enlever ce mérite. Mais avoir une bonne idée – même si le produit s’adresse à une niche – est-il suffisant pour faire un bon produit ? Rien n’est moins sûr.

La partie logicielle est franchement décevante, et outre la difficulté d’utilisation, on a beaucoup de mal à comprendre les données qu’elle nous fournit ou sa façon de les enregistrer et les gérer. Comme souvent, on a l’impression que Parrot fait la moitié du travail : il sort un produit, et laisse l’utilisateur se dépêtrer sans assurer un support. C’est bien dommage, et heureusement que le Flower Power ne coute qu’une cinquantaine d’euros. Toutefois, il est sur la bonne voie, comme l’a montré la récente officialisation de son H2O.

Note finale du test
5 /10
Comme souvent chez Parrot, on a la sensation que le constructeur fait tout pour innover et proposer des produits très variés. On ne peut pas lui enlever ce mérite. Mais avoir une bonne idée - même si le produit s'adresse à une niche - est-il suffisant pour faire un bon produit ? Rien n'est moins sûr.

La partie logicielle est franchement décevante, et outre la difficulté d'utilisation, on a beaucoup de mal à comprendre les données qu'elle nous fournit ou sa façon de les enregistrer et les gérer. Comme souvent, on a l'impression que Parrot fait la moitié du travail : il sort un produit, et laisse l'utilisateur se dépêtrer sans assurer un support. C'est bien dommage, et heureusement que le Flower Power ne coute qu'une cinquantaine d'euros. Toutefois, il est sur la bonne voie, comme l'a montré la récente officialisation de son H2O.

Points positifs
Notre Verdict

  • Produit esthétique

Points négatifs
Notre Verdict

  • Logiciel boiteux

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