Test du Wiko Highway Star 4G, une première incursion dans le monde du premium

Smartphones • 2015

Entre le Wiko d'il y a deux ans et la marque qui, aujourd'hui, commercialise des smartphones plus si low-cost que cela, il y a désormais tout un monde. Un changement notamment incarné par un Highway Star 4G, tout de métal vêtu, et commercialisé à l'un des tarifs les plus élevés jamais pratiqués par Wiko : 349 euros. Peut-on y aller les yeux fermés ? C'est la question à laquelle nous nous sommes attelés au cours de ce test.
Wiko Highway Star 4G

En bref
Wiko Highway Star

7 /10
Points positifs du Notre Verdict
  • Coque métallique au bel effet
  • Bonnes performances
  • Mémoire extensible
  • Légèreté
Points négatifs du Notre Verdict
  • Ecran mal calibré
  • Pas encore de Lollipop

Ce test a été réalisé le 14 Juin 2015 et le marché a peut-être évolué depuis. Consultez notre comparatif pour découvrir des produits plus récents potentiellement plus pertinents pour vous.

 

Caractéristiques

Alors que Wiko est plutôt connu pour ses terminaux d’entrée de gamme, son Highway 4G rompt avec les habitudes de la marque. On obtient une fiche technique située dans un milieu de gamme très honnête, le tout dans un corps en métal. Il est, comme souvent chez Wiko, compatible avec deux cartes SIM.

Modèle Wiko Highway Star 4G
Version Android 4.4 KitKat
Taille d’écran 5 pouces
Technologie d’écran AMOLED
Définition 1280 x 720 pixels
Résolution 296 ppp
SoC Mediatek MT6752
Nombre de coeurs 8 x Cortex-A53
1,7 GHz
GPU Mali-T760MP2
Mémoire vive 2 Go
Mémoire interne 16 Go
Micro SD Oui, jusqu’à 64 Go
Appareil photo (dorsal) 13 mégapixels
Appareil photo (frontal) 5 mégapixels
Wi-FI 802.11 a/b/g/n
Bluetooth v4
NFC Non
FM Oui
Réseaux LTE 800 / 1800 / 2600 MHz
SIM 2 x micro SIM
Localisation A-GPS, GLONASS
USB microUSB v2.0
Batterie 2450 mAh
Dimensions 141 x 71,4 x 6,6 mm
Poids 123 grammes
Prix 329 euros

Design

Wiko assure s’être chargé lui-même du design de son Star 4G et, qu’il en soit l’auteur exclusif ou non, on ne peut qu’apprécier ses efforts. D’abord parce qu’il propose l’un des téléphones les plus fins du moment, avec seulement 6,6 mm, et des tranches très arrondies accentuant cette impression de minceur, mais aussi parce que son poids est très peu élevé, compte tenu de sa conception métal : il n’affiche que 124 grammes sur la balance. À voir sa coque en aluminium, on s’attendait à plus, et c’est une très bonne surprise.
Wiko Highway Star 4G
Cette coque, parlons-en. Elle offre un fini visuellement convaincant, une touche premium à une marque plutôt experte dans le low-cost. L’appareil photo dorsal est discrètement placé au coin supérieur gauche du téléphone, accompagné d’ailleurs d’un seul flash (pas de double-tons) et l’antenne est visible en bas du téléphone. La touche Power, située sur la tranche droite de l’appareil, tombe bien sous le pouces, la barre de réglage du volume se situe du côté opposé et, comme on pouvait s’y attendre chez un smartphone aussi fin, le tout est unibody, c’est-à-dire qu’il faudra extraire deux chariots pour ajouter une carte SIM et une microSD au Star, et que la grille du haut-parleur est percée dans le métal. Ceux qui ont testé les Highway dans leur première mouture n’auront pas oublié leur tendance à accrocher les traces de doigts, qui disparaît grâce à l’usage du métal.
Wiko Highway Star 4G
Malgré ces bons points, on pourra émettre quelques réserves quant à ce Highway Star 4G. D’abord, son format tout en rondeurs a tendance à le transformer en savonnette entre nos mains, si bien que l’on craint de le laisser échapper. Les boutons sont un peu trop anguleux et ne sont pas très agréables sous le doigt, de même que les tranches supérieure et inférieure du téléphone, dont le chanfrein n’est pas assez travaillé. Enfin, la façade du téléphone n’est pas d’une originalité folle. Reconnaissons-lui des côtés arrondis qui ne blessent pas le doigt, ce qui est une très bonne chose.
Wiko Highway Star 4G

Écran

Le Highway Star 4G embarque un écran de 5 pouces traité en Gorilla Glass 3 contre les rayures, et dispose d’une dalle AMOLED, une première chez Wiko. Pour l’occasion, la marque fait d’ailleurs un doublé, puisque son Highway Pure 4G est également équipé d’un écran AMOLED. Quoi qu’il en soit, on retrouve ici l’une des caractéristiques classiques de l’AMOLED, c’est-à-dire ses noirs profonds – les pixels sont éteints – et ses couleurs vives, trop même : elles ont tendance à être saturées. Les angles de vision sont bons, même si l’on constate que le rouge a tendance à tirer vers l’orange dès lors que l’on penche un peu trop le téléphone. L’expérience est très satisfaisante, bien que l’on regrette une luminosité un peu juste, surtout au regard du prix du téléphone : à 350 euros, on s’attend à mieux que les 370 cd/m2 relevés par notre sonde. Sous les 400 cd/m2, on est en droit d’émettre quelques doutes, puisque l’écran sera difficilement lisible en plein soleil. On remarque également une légère tendances aux couleurs de s’éclaircir sur les pourtours de l’écran. Malgré ces défauts, l’écran du Star 4G a le mérite d’être réactif, de donner la sensation d’une image à fleur d’écran, et d’afficher des couleurs vives.

 

Logiciel

Wiko Highway Star 4G

S’il est certainement le plus joli des Wiko, le Highway Star 4G n’en est pas pour autant le plus à jour. Malgré sa sortie en fin de premier semestre, et alors même que des appareils situés en entrée de gamme font mieux sur ce point, il sort sous Android 4.4 KitKat. On devrait un jour obtenir du Lollipop – avant la fin de l’année, nous a promis Wiko lors de la présentation de son appareil. Une donnée regrettable pour le fleuron de la marque sino-française, qui apportera Android 5.0 à son téléphone alors que l’essentiel de l’actualité mobile sera occupé par Android M.

Chez ce Highway Star 4G, on retrouve donc donc l’interface Wiko UI inaugurée sur les récents Ridge Fab, lancés au début du printemps. De la couleur au programme, mais aussi un style très commun chez les marque chinoises, avec beaucoup de couleur et des icônes systématiquent affichées sur un fond, ici en forme de bulle. Wiko a choisi, là encore comme d’autres marques chinoises (Huawei, par exemple) de faire l’impasse sur le tiroir d’applications que l’on trouve traditionnellement dans l’Android en version stock, mais en conserve la barre de notifications et les toggles originaux.

Wiko Highway 4G

Un reproche que l’on ne pourra pas faire à cette interface, c’est sa simplicité en matière de fonctionnalités. Si elle risque de brûler les mirettes sensibles, elle n’obligera pas l’utilisateur à faire défiler des pages interminables pour accéder à ses applications. Certification Google Oblige, les apps de Mountain View sont regroupées au sein d’un dossier sur la page d’accueil, au côté de l’appareil photo, de la galerie et du Play Store. Pour une obscure raison, la page centrale n’a pas été choisie par Google pour y insérer le traditionnel widget horloge-météo, placé sur une page située à gauche, au côté d’apps plutôt liées au système (renvoi vers les paramètres, vers le centre de mise à jour ou vers un gestionnaire de fichiers). Hormis les utilitaires classiques (lecteur vidéo, un outil de sauvegarde ou de nettoyage), Wiko n’a rien ajouté à l’Android standard. On notera tout de même – et les amateurs sont nombreux – que ce téléphone embarque bien une radio FM.

Un seul conseil si vous choisissez ce Wiko (ou tout autre téléphone équipé de Wiko UI) : n’hésitez pas à tester d’autres claviers (Swype, clavier Google), celui de Wiko étant truffé d’achats in-app, d’un peu trop de couleurs et n’étant vraiment pas du genre minimaliste.

 

Performances

Le Wiko Highway Star 4G est l’un des premiers smartphones à embarquer un SoC MediaTek MT6752. Celui-ci est plutôt intéressant puisqu’il intègre huit cœurs Cortex-A53 cadencés à 1,7 GHz et un GPU Mali-T760 (qui semble doté de 2 unités de calcul : MP2). Le SoC est assisté dans ses tâches par 2 Go de mémoire vive. Au quotidien, le terminal se révèle réactif, mais que donne-t-il dans les benchmarks et jeux gourmands ? Nous l’avons comparé au Sony Xperia C4 avec son MT6752 et son écran Full HD ainsi qu’au ZTE Blade S6 avec son Snapdragon 615 et son écran HD.

Benchmark/Modèle Sony Xperia C4 ZTE Blade S6 Wiko Highway Star 4G
SoC MediaTek MT6752 Qualcomm Snapdragon 615 MediaTek MT6752
Ecran 1080p 720p 720p
AnTuTu v5 43 408 points 30 703 points 39 496 points
PCMark 4 338 points 3 121 points 3 143 points
3DMark Ice Storm Unlimited General 10 489 points 7 675 points 9 267 points
3DMark Ice Storm Unlimited Graphics 9815 points 7 800 points 8 648 points
3DMark Ice Storm Unlimited Physics 13 810 points 7 267 points 12 368 points
GFXBench (Manhattan offscreen / onscreen) 6 / 6,3 FPS 4,9 / 9,5 FPS 4,8 / 10 FPS
GFXBench (T-Rex offscreen / onscreen) 14,1 / 14,7 FPS 12 / 20 FPS 13 / 22 FPS
Real Racing 3 (Xtra High) avec GameBench 34 FPS 24 FPS 40 FPS

Comme on peut le voir dans le tableau, globalement, la puce MT6752 de MediaTek s’en sort mieux que le Snapdragon 615 de Qualcomm. Dans le détails, sur AnTuTu, les huit cœurs cadencés à 1,7 GHz du MT6752 permettent de dépasser les deux groupes de huit cœurs (1,7 GHz + 1 GHz) du Snapdragon. C’est le même constat sous PCMark, même si l’interface Wiko semble alourdir les tâches du Highway Star 4G.

Real Racing 3
  • Blade S6 : 24
  • Xperia C4 : 34
  • Highway Star 4G : 40

Au niveau de la puissance graphique, le Mali-T760 MP2 du MT6752 se place devant l’Adreno 405 du Snapdragon 615. Dans les benchmarks, la différence n’est pas flagrante. En revanche, sous Real Racing 3 (en mode Xtra High), on voit bien la supériorité de la puce MediaTek. Sur le Wiko Highway Star 4G, c’est proche de l’excellence avec 40 FPS. C’est extrêmement rare sur un terminal mobile, et même les smartphones haut de gamme tournent plutôt aux alentours de 30 FPS. L’explication pourrait bien provenir du scheduler plus permissif puisque trois cœurs Cortex-A53 étaient à pleine puissance durant la totalité du test (1,7 GHz) contre seulement deux pour le Sony Xperia C4. Malheureusement, notre logiciel de mesure GameBench ne nous a pas permis de surveiller les fréquences du GPU, mais il y a fort à parier qu’elles étaient plus élevées sur le terminal de Wiko.

Au final, le Wiko est donc plus performant que ses deux concurrents, mais logiquement, sa consommation devrait être supérieure. En effet, comparé au Snapdragon 615, les huit cœurs sont cadencés à une fréquence plus élevée, ce qui consomme plus d’énergie. Comparées aux terminaux de Sony, les fréquences sont davantage maintenues à leur maximum, ce qui influe également sur la consommation du SoC.

 

Photographie

Le Highway Star 4G compte un appareil photo dorsal de 13 mégapixels signé Sony et un second, en façade, de 5 millions de points. Une combinaison assez classique qui permettra d’obtenir des résultats somme toute corrects, sans plus. On remarque une petite tendance à la surexposition et une apparition du bruit assez rapide dès lors que la luminosité n’est pas optimale. Toutefois, le mode HDR présent dans les réglages du téléphone parvient honorablement à corriger le tir en cas de problème. Celui-ci se trouve dans les différents modes de prise de vue, que propose Wiko (tandis que les grands constructeurs commencent à les abandonner), et qui sont au nombre de 6. Bonne nouvelle, un mode « Capture professionnelle » apporte des réglages nettement plus fins aux clichés, du moins pour ceux qui prendront le temps de les utiliser. Côté vidéo, comptez sur de la Full HD 1080p, rien d’extraordinaire en somme. Voici quelques exemples ci-dessous :

Wiko Highway Star 4G
Wiko Highway Star 4G
En fin de journée, en mode automatique.

 

 

Wiko Highway Star 4G
Le même cliché en mode HDR : l’effet reste assez léger.

 

Autonomie

Le Highway Star 4G est équipé d’une batterie de 2450 mAh, plutôt correcte sur le papier, surtout comparée aux 2600 mAh du Sony Xperia C4, équipé d’un SoC semblable mais avec un écran Full HD de 5,5 pouces. Il fait d’ailleurs un peu mieux, mais pas beaucoup, que son confrère, avec 14 % de batterie consommée en 1h de vidéo streamée en WiFi, la luminosité étant réglée sur 200 cd/m2. On pourra lui demander de tenir une bonne journée sans passer par la case chargeur, mais dans la mesure où il faut pousser la luminosité à son maximum pour en profiter en extérieur, ce type d’usage risque de faire légèrement décroître cet temps d’usage.

 

Communications et GPS

Comme son nom l’indique, le Wiko Highway Star 4G est compatible avec la 4G, en catégorie 4 et sur toutes les bandes de fréquences françaises. Nous n’avons rencontré aucun accroc particulier de ce côté. Toutefois en termes de son pendant les appels, il nous a semblé particulièrement caverneux, même si le micro permet d’éviter que l’interlocuteur ne subisse le bruit entourant l’appelant. Moyen.

Quant au GPS, assure de meilleures performances que les anciennes puces MediaTek, sans arriver au niveau des toutes dernières du concepteur taïwanais. Sur notre modèle, en mode avion, nous avons obtenu des premiers fixes à froid un peu longs, autour d’une minute. Le Xperia C4 de Sony, équipé du même SoC, affiche d’ailleurs des résultats similaires. C’est loin d’arriver au niveau des puces Qualcomm, mais beaucoup mieux que ce à quoi MediaTek nous avait habitués, et surtout suffisant pour un usage au quotidien.

 

 

Notre avis sur Le Notre Verdict

Design
8
Wiko utilise rarement des matériaux premium, et le fait ici de manière convaincante. On a donc droit à un smartphone tout en métal, très léger, ce qui est une excellente nouvelle. En revanche, les tranches accrochent un peu trop la peau, de même que le bouton d'allumage. On garde une marge de progression, en somme.
Logiciel
6
Wiko ne surcharge pas son interface maison d'applications inutiles, mais on regrettera un design sans originalité est assez criard. Ce n'est pas là l'essentiel du problème : la marque nous promet du Lollipop avant la fin de l'année, certes, mais à 350 euros et à cette période de l'année, on était en droit d'attendre un Android 5.0 intégré nativement.
Performances
8
C'est une bonne surprise que ce MediaTek MT6752, qui assure de bonnes performances, meilleures même que celles d'un Snapdragon 615. On craint toutefois pour une consommation d'énergie un peu plus importante, notamment chez les joueurs les plus assidus.
Caméra
7
Correct mais sans rien de bien notable, l'appareil photo se situe dans la moyenne des appareils de sa tranche de prix. Il faudra essentiellement passer par des modes prédéfinis ou manuels pour obtenir des clichés satisfaisants.
Écran
6
Le choix de l'AMOLED est judicieux pour économiser de l'énergie et offrir des couleurs vives. Cependant, celui du Highway Star manque de luminosité et livre des couleurs justement trop vives, sans possibilité de les régler. C'est dommage.
Note finale du test
7 /10
Le Wiko Highway Star 4G n'est pas mauvais, loin de là. C'est un smartphone positionné en milieu de gamme, à un prix désormais réservé à des smartphones de bonne facture. Le sino-français fait mieux que la concurrence en termes de design, choisissant des matériaux premium et parvenant à fournir un téléphone léger et relativement compact. Même si sa finition est perfectible, c'est certainement mieux que ce que l'on en attendait, et résolument au-delà de ce que l'on attendait de Wiko.
Pourtant, ce téléphone manque d'homogénéité. Son écran, malgré une apparence aguicheuse - merci l'AMOLED - manque de luminosité, et il débarque en fin de premier semestre 2015 avec du KitKat seulement, alors même que des appareils facturés une centaine d'euros proposent désormais du Lollipop. Il faudra attendre quelques mois avant d'en profiter, et en l'absence de date précise, on est en droit de rester méfiant. Heureusement pour lui, le Highway Star 4G affiche des performances de bon aloi et offre une expérience multimédia satisfaisante. Est-ce suffisant pour dépenser 350 euros, quand pour 100 euros de moins et l'impasse sur le métal, on trouve tout aussi bien ? Pour ma part, je n'en suis pas convaincue.

Points positifs du Notre Verdict

  • Coque métallique au bel effet

  • Bonnes performances

  • Mémoire extensible

  • Légèreté

Points négatifs du Notre Verdict

  • Ecran mal calibré

  • Pas encore de Lollipop

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