Test de la Garmin Forerunner 630, pour les amoureux de données sportives

 
Après des mois passés à tester différents bracelets connectés, montres Android Wear et trackers d’activités plus ou moins évolués, nous nous sommes décidé à sauter le pas et tester un produit un peu différent. Il s’agit de la Garmin Forerunner 630 donc, une montre connectée, puisqu’elle permet de recevoir de nombreuses notifications, mais surtout sportive, le principal argument de la marque. C’était donc l’occasion de voir ce que le constructeur propose au niveau logiciel et matériel, mais aussi de nous faire une idée plus aboutie de la précision d’appareils munis de capteurs de rythme cardiaque au poignet, comme on en voit de plus en plus souvent. Un test qui nous permettra donc de mieux appréhender les produits sportifs. Alors, quels avantages ou inconvénients par rapport aux montres des constructeurs habituels ?
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Design : entre les pistes et la ville

Lors de sa présentation, la Forerunner 630 nous a directement sauté aux yeux parce qu’elle semble être un bon compromis entre une montre classique, et une montre sportive. On sait que Garmin a intégré des fonctions poussées, mais portée au poignet, personne ne remarque au premier coup d’œil que c’est un produit destiné au sport. Son design est assez sobre, surtout dans ses coloris foncés.
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Si l’on souhaite avoir accès à un produit qui fait beaucoup plus « luxueux », il faut se tourner vers la gamme Fenix de Garmin, vraiment censée imiter des montres classiques avec une construction métallique et des bracelets pouvant également être en métal.
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Garmin et les autres constructeurs spécialisés dans le sport, ont en tous cas tout intérêt à faire de gros efforts sur l’aspect design de leurs produits puisque l’on voit bien que les grands acteurs de la high-tech s’intéressent de leur côté de plus en plus au sport et à la santé. C’est un véritable argument de vente, et ces deux mondes vont un jour se télescoper.
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De ce point de vue là, Garmin a fourni de beaux efforts avec certains de ses derniers produits. On aimerait, à l’avenir, avoir par exemple la possibilité de changer très facilement de bracelet pour, avec la même montre, avoir un objet pour la ville et un autre pour le sport. On peut également regretter que Garmin n’intègre pas de capteur de fréquence cardiaque au poignet avec cet objet, et il faut passer par l’achat du moniteur HRM pour pouvoir connaitre son cardio.

 

Écran : manque de luminosité et de réactivité

Côté écran, les produits Android Wear n’ont pas de souci à se faire. Cette Forerunner n’est pas vraiment gâtée par la qualité de son écran, et il sera même difficile d’y voir quelque chose en extérieur pour peu qu’il y ait un peu de soleil ou qu’il fasse déjà nuit. Il manque très clairement de luminosité et aurait espéré mieux d’un produit vendu tout de même plusieurs centaines d’euros.

En plus, la partie tactile nécessite un petit temps d’adaptation puisqu’il faut être très précis dans nos gestes pour que la montre les comprenne. L’écran n’est pas franchement réactif et on a vite fait de s’agacer en essayant de naviguer dessus. Mais concernant ce dernier point, on a plutôt tendance à penser que le problème vient de ce qui anime cette montre, le temps de latence variant dans le temps.

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Si l’on regarde la fiche technique, l’écran n’a d’ailleurs rien de bien flamboyant puisqu’il mesure 1,23 pouce, à peu près comme la plupart des autres montres du genre, et a une définition de 215 x 180 pixels. En résumé, Garmin a encore quelques efforts à fournir à ce niveau pour que les sportifs aient une montre parfaite au poignet.

 

Un logiciel fouillis, mais complet

L’aspect logiciel est certainement ce qui nous dérange le plus lorsqu’on vient du monde de la high-tech, au sens brut. En effet, avec Garmin et la F630, on a l’impression d’avoir affaire à quelque chose qui n’a pas été pensé pour être intuitif. Tout semble compliqué, la synchronisation a l’air de fonctionner quand elle a envie (du moins avec l’application Connect), et la configuration globale de la montre ressemble aux douze travaux d’Hercule.

Toutefois – et à croire que notre première expérience fut tout simplement laborieuse – la gestion logicielle se fait de façon plus apaisée par la suite. Pendant les deux à trois semaines de test, la montre n’a finalement pas fait trop de résistance pour la synchronisation ou l’enregistrement des données, alors que nous étions partis du mauvais pied.
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L’application Connect est tout de même assez fouillis, avec une multitude d’onglets, dont certains font évidemment doublon. Pour la faire courte, l’onglet « statistiques d’activité » rassemble les données collectées pour vos différentes activités physiques (courses, natation, marche journalière), l’onglet « statistiques de santé » s’enquiert plutôt de votre sommeil, votre poids et les calories que vous brûlez. L’onglet « performance stats » ne s’intéresse étrangement qu’au VO2 Max (débit maximum d’oxygène consommé lors d’un effort).
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Parfois, il ne faut pas non plus chercher la logique dans tout cela. L’onglet « Photos » est une vue rapide et rassemble vos activités du jour (sommeil et pas, courses), tandis que « Flux d’actualités » rassemble seulement vos courses. Un peu étrange.
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La plateforme web est peut-être plus lisible pour analyser des données sportives, mais n’est pas forcément mieux organisée. Ce qui rend la cible client de cette montre plus large, c’est l’intégration de fonctionnalité connectée. On peut ainsi recevoir des messages sur l’objet, des mails, ou même des notifications de n’importe quelle application. Il suffit de l’ajouter dans les paramètres de notifications. Pas grand-chose à envier à Android Wear de ce côté-là.

 

Le sport : l’argument maître

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Bon, on doit bien l’avouer, si l’on a voulu tester cet objet, c’est bien pour découvrir les fonctions associées au sport et faire la comparaison avec Android Wear. C’est là que la montre est réellement efficace. De nombreuses données qu’il faut appréhender, et on se rend compte qu’il faudra beaucoup de temps pour maîtriser à fond la montre.

Des fonctionnalités poussées

Et en ce qui concerne les fonctionnalités, cette Forerunner n’en manque pas. Elle est ainsi capable de mesurer l’allure, la fréquence cardiaque, la cadence, l’altitude, l’oscillation verticale, le rapport vertical, le temps de contact au sol, ou la longueur de foulée. 

Si certaines sont faciles à comprendre, d’autres le sont un peu moins et les explications de Garmin ne sont pas forcément claires. On aurait d’ailleurs aimé avoir des tutos ou des conseils d’amélioration pour certains points. Par exemple, l’oscillation verticale est grosso modo une mesure de vos rebonds au sol. Cette fonction, comme de nombreuses autres, nécessite le port du moniteur cardiaque puisque celui-ci contient l’accéléromètre capable d’interpréter les mouvements de votre corps. Il faut savoir que plus votre oscillation est faible, plus votre foulée est efficace, ou disons moins agressive pour vos articulations.

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Quant à l’équilibre de temps de contact au sol, il décrit en fait si vous vous appuyez plus sur votre pied gauche ou votre pied droit. Encore une fois, la donnée brute n’est pas forcément très utile si rien n’est expliqué pour améliorer tout cela.

Retour d’expérience

Pour être allé courir à quelques reprises avec cette montre, il est indéniable que l’analyse des données après activité sportive est vraiment pratique. Certains diront que l’on peut s’en passer, et ils n’auront pas tort, mais pour qui souhaite s’améliorer, elles aident à ce processus. Pour ma part, je me suis rendu compte que je m’appuyais trop sur mon pied gauche, alors même que je suis plutôt droit en temps normal, ou du moins qu’on ne m’a jamais diagnostiqué de déséquilibre (physique, je précise). Sur les courses suivantes, j’ai ainsi pu corriger un peu le problème et courir de façon plus équilibrée, gagnant ainsi en délai avant que n’apparaissent de premières douleurs dues à la course en soi.

L’analyse de l’oscillation verticale permet également de réfléchir à sa foulée et d’essayer de réduire nos rebonds au fur et à mesure des courses. Bref, toutes les données recueillies trouveront leur utilité, mais la plupart n’intéresseront finalement que ceux qui cherchent la performance. Est-ce que quelqu’un qui va courir une fois par semaine simplement pour se maintenir en forme veut connaitre sa longueur de foulée ? Ce n’est pas certain, même si l’on a conscience que le produit reste avant tout un produit pour coureurs réguliers.

Même s’il est possible d’organiser l’affichage des données de course sur l’écran de la montre, l’écran et sa faible luminosité n’est pas franchement ce qu’on fait de plus pratique pour les consulter en course. Le signal GPS est quant à lui très bon et la précision est au rendez-vous.

 

L’autonomie : que c’est agréable

Si la montre possède un point fort, c’est son autonomie. Si l’on ne va pas courir fréquemment – les phases de sport étant les seules où le GPS est actif – on peut espérer deux bonnes semaines d’autonomie. À titre d’exemple, j’ai rechargé la montre une seule fois au début de ce test, et après 5 jours d’utilisation et une course d’une heure, il reste encore 70 % d’autonomie. Sur l’ensemble de la période de test (trois semaines), il n’aura fallu recharger cette montre qu’une seule fois. C’est une très bonne nouvelle.

Prix et disponibilité

La Garmin Forerunner 630 est disponible chez de nombreux revendeurs en ligne, en boutique physique ou sur le site de Garmin. Il vous en coûtera 399 euros, et 449 euros avec le moniteur de fréquence cardiaque.

 

 

Notre avis

Confort
7
Si vous aviez l'habitude de voir des montres sportives grosses et informes, sachez que ce temps est révolu. Les produits s'affinent et font tout pour ressembler à des produits "de ville" classiques. On peut porter cette montre légère et sobre sans attirer l'attention de quiconque.
Écran
5
C'est certainement le point faible de la montre, qui affiche ici ses limites. Pas d'angles de vision, un rétro-éclairage assez faible et des difficultés pour lire les informations en extérieur. En plus, cet écran n'est pas du genre très réactif. On espère que la prochaine version du produit s'améliorera sur ce point.
Logiciel
6
Une fois les premières passées, on commence à voir le bout du tunnel concernant le logiciel de cette montre. Très complet, il se montre aussi très fouillis, est compliqué à appréhender sur le cadran de la montre. Même constat sur l'application Garmin Connect où quelques améliorations, afin de donner un aspect plus intuitif à l'interface, seraient souhaitables.
Fonctions
9
Peu habitués à tester des produits sportifs, on est forcément assez séduits par toutes les données que l'on découvre ici, et qui sont mesurées de façon très précise, comme en témoignent les graphiques complets fournis. Dommage qu'il faille posséder le moniteur cardiaque pour la plupart d'entre elles.
Autonomie
9
La Forerunner jouit d'une autonomie très bonne. Est-ce grâce à son écran de qualité moyenne ? Peut-être, mais on peut en tout cas espérer trois semaines d'autonomie en utilisation "light" (comprendre une course par semaine). En utilisation intensive, il faudra certaines la recharger au bout d'une dizaine de jours puisque Garmin garantit 16 heures d'utilisation GPS.
Note finale du test
8 /10
Avant toute chose, il ne faut pas oublier à qui s'adresse cette montre, qui n'a jamais eu pour ambition de séduire le grand public, bien que Garmin semble vouloir s'en approcher avec un design assez soigné. Pour draguer monsieur tout le monde, le constructeur mise certainement plus sur sa gamme Fénix, plus à même de se fondre dans la masse.

La réflexion qui nous traverse après avoir testé ce produit, c'est que les mondes du sport connecté et des montres connectées sont voués à se rencontrer. Les constructeurs high-tech s'intéressent depuis longtemps au domaine de la santé et du fitness, tandis qu'une firme comme Garmin a tout intérêt à ne pas se laisser déborder en proposant des produits plus qualitatifs et plus soignés au niveau du design.

Au niveau de l'esthétique, on ne peut pas se dire déçu par cette Forerunner 630, qui est finalement assez discrète au poignet, et dont les matériaux n'ont rien à envier à certains modèles "sportifs" de chez Samsung ou Motorola et qu'on retrouve sur le marché. Logiciellement, par contre, Android Wear, pour ne citer que lui, s'utilise de manière bien plus intuitive, et les produits bénéficient aussi d'écrans de meilleure qualité. Ce sont ici deux choses qui manquent pour nous donner envie de naviguer sur l'écran de la F630.

Heureusement, les fonctions sportives et l'analyse des données sont l'argument maître de cette montre, qui comme vous vous en doutez, répond aux attentes des sportifs qui l'auront choisi. Il faut par contre rajouter l'achat d'un moniteur cardiaque pour cela, et c'est un billet de 50 euros en plus pour une facture globale de 459 euros. Cher pour un coureur occasionnel, mais un investissement qui se réfléchit sûrement pour un sportif aguerri qui pourra aussi porter sa montre au bureau la semaine.

Points positifs
Garmin Forerunner 630

  • Des fonctions sportives très précises

  • Un design passe-partout

  • Produit très léger et matériaux de qualité

  • Une autonomie excellente

  • GPS très précis

Points négatifs
Garmin Forerunner 630

  • Un écran peu lumineux et peu réactif

  • Une interface logicielle peu intuitive

  • Un prix assez salé

  • Nécessitée d'y coupler un moniteur cardiaque

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