Test du Meizu Pro 6 : la bonne copie de l’iPhone 6

 
Meizu est une marque qui ne vous dit peut-être pas grand-chose. Elle nous avait pourtant impressionnés l’année dernière avec un Pro 5 surpuissant et très bien fini dont les deux principaux points faibles tenaient à son format de 5,7 pouces et à l’absence de support de la bande des 800 MHz. Il n’aura toutefois fallu que quelques mois à Meizu pour corriger le tir avec un Pro 6 aussi impressionnant que peu inspiré.
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Fiche technique

ModèleMeizu Pro 6
Version AndroidAndroid 6.0 Marshmallow
Interface constructeurFlyme OS 5.2.0.0G
Taille d’écran5,2 pouces (écran 2,5D)
Définition1920 × 1080 pixels
Densité de pixels424 ppp
TechnologieAmoled
Traitement anti-rayuresGorilla Glass 3
Ecran Force TouchOui : technologie propriétaire « 3D Press »
SoCMediatek Helio X25 (MT 6797T)
Processeur (CPU)2 × Cortex-A72 @ 2,5 GHz
4 × Cortex-A53 @ 2 GHz
4 × Cortex-A53 @ 1,4 GHz
Puce Graphique (GPU)Mali T-880 MP4
Mémoire vive (RAM)4 Go
Mémoire interne (flash)32 Go ou 64 Go
Puce AudioDAC Cirrus Logic CS43L36
microSDNon
Appareil photo (dorsal)Capteur Sony IMX 230 de 21,16 Mégapixels
ƒ/2.2 aperture
Flash deux tons à 10 LED
Autofocus laser
Appareil photo (frontal)5 Mégapixels
ƒ/2.0 aperture
Enregistrement vidéo2160p@30fps
Wi-Fi802.11 a/b/g/n/ac
Bluetooth4.1
Réseaux– 4G (catégorie 6)
– bande de fréquence des 800 MHz non supportée
SIM2 × nano-SIM
NFCNon
Capteur d’empreinte digitaleOui, sur le bouton physique central
Ports
(entrées/sorties)
– USB Type-C 3.1 gen 1
– Prise jack de 3,5 mm
GéolocalisationGPS, A-GPS, GLONASS
Batterie2560 mAh
DASN/A
Dimensions147,7 × 70,8 × 7,25 mm
Poids160 grammes
CouleursAcier, Noir, Or
Prix conseillé– 429 euros en version 32 Go
– 449 euros en version 64 Go

La fiche technique du Meizu Pro 6 est pour le moins inhabituelle. Passons rapidement sur la forme et les dimensions de l’appareil. Contrairement à son (très) grand frère, le Pro 6 ne fait plus que 5,2 pouces et possède une épaisseur honorable de 7,25 mm. C’est surtout sa fiche technique qui détonne.

Le Pro 6 est l’un des premiers smartphones Android à disposer d’un écran Force Touch (ici appelé 3D Press) et le premier smartphone au monde à embarquer le Helio X25, la puce haut de gamme de MediaTek. Meizu a poussé le vice jusqu’à inclure un port USB Type-C 3.0 et à intégrer 4 Go de RAM. Sur le papier, le Pro 6 a absolument tous les attributs d’un smartphone haut de gamme de 2016, voire de 2017.

 

Notre test en vidéo

 

Design : l’iPhone chinois

Voilà maintenant près d’une semaine que le Pro 6 est posé sur mon bureau et près d’une semaine que tous les visiteurs de la rédaction prennent l’appareil pour un nouvel iPhone. C’est sûrement l’évidence, mais autant évacuer le sujet tout de suite : le Meizu Pro 6 n’est rien de plus qu’une copie de l’iPhone 6 légèrement revue à la façon chinoise. Que cela concerne ses matériaux, ses coins arrondis, ses antennes et même sa tranche inférieure, tout ressemble très, trop, clairement à un iPhone 6 de 5,2 pouces.
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Est-ce un mal ? Cela dépend de votre tolérance au plagiat. Personnellement, cela ne me dérange pas. Je trouve le téléphone esthétiquement très réussi en dépit de son manque criant d’originalité. Je le trouve d’ailleurs d’autant plus réussi que Meizu a fait un bel effort sur les finitions.La coque est métal possède peu ou prou la même texture que celle de l’iPhone 6S. L’écran 2,5D prolonge doucement les courbes des tranches arrondies, ce qui rend le téléphone très agréable en main. Les boutons en métal cliquètent discrètement et tombent parfaitement sous la main. Vraiment, on sent que Meizu a bien étudié son concurrent et n’a pas lésiné sur les moyens.
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Il se dégage donc une agréable sensation de qualité en prenant le Pro 6 entre les mains. Une sensation de qualité renforcée par le fait que Meizu a centré tous ses ports et entrées correctement. La tranche inférieure du téléphone, à ce titre, est une copie pure et simple de ce que l’on trouve sur l’iPhone 6. C’est aussi beau que peu inspiré. Le seul reproche que j’aurais à faire au téléphone concerne le bouton physique placé en bas de l’écran. Ce dernier fait aussi office de capteur d’empreintes digitales, ce qui n’est pas toujours très pratique à atteindre pour un téléphone de cette taille. Je préfère largement les capteurs d’empreintes digitales placés dans le dos de l’appareil, bien plus faciles à atteindre avec l’index, comme sur les smartphones de Huawei ou de Xiaomi.
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Un très bon écran AMOLED…

Pour le Pro 6, Meizu n’a pas opté pour un affichage QHD, mais pour du « simple » Full HD, de définition exacte 1920 × 1080 pixels. On ne s’en plaindra pas, la résolution de 424 ppp est tout à fait suffisante pour un écran d’une diagonale de 5,2 pouces.

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Meizu a également utilisé une dalle Super AMOLED, comme on en trouve sur les appareils de milieu et de haut de gamme de Samsung. Une très bonne dalle si l’on en croit notre sonde, qui nous indique une luminosité maximale de 332 cd/m² (ce qui est moyen) qui, comme sur les Galaxy S6 et S7 de Samsung, peut monter encore plus haut en luminosité automatique lorsque la lumière ambiante est forte. Nous avons ainsi réussi à le faire monter à 440 cd/m², ce qui est tout à fait suffisant pour que l’écran soit lisible en plein soleil.

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Quelques écran de gestion des couleurs du Pro 6.

Ses couleurs sont quant à elles fidèles, malgré une légère tendance à tirer vers le bleu. Au quotidien, il faut toutefois le savoir pour le remarquer, l’écran étant vraiment homogène et fidèle. Seuls les angles de vision, assez bons au demeurant, ont tendance à tirer sur le bleu quand on se penche beaucoup.

 

… et une technologie Force Touch pour faire comme les grands

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Un bon écran ne suffisait visiblement pas à Meizu, qui a décidé d’inclure à son écran une technologie Force Touch maison intitulée 3D Press. Cette technologie, créée en collaboration avec Sharp, permet à l’écran de reconnaître le degré de pression exercée par l’utilisateur avec son doigt. Concrètement, en appuyant plus ou moins fort sur certaines icônes ou parties de l’écran, il est possible d’accéder à des options inédites. Meizu n’a rien inventé, c’est exactement le même principe que sur  iOS et l’iPhone 6S, à ceci près que seulement deux niveaux de pression sont pris en compte par l’écran (appui normal et appui fort), contre trois, par exemple, sur l’iPhone 6S.

Le problème, c’est que par défaut Android ne gère absolument pas les écrans Force Touch. Autrement dit, pour l’instant, à l’exception de quelques applications conçues par Meizu ou par des sociétés chinoises, très peu d’applications tirent parti de cet écran 3D Press. Tout juste peut-on accéder plus rapidement au WiFi ou au sous-menu d’accessibilité en appuyant fortement sur l’icône des paramètres du téléphone, peut-on régler rapidement une alarme ou un compte à rebours sur l’application Horloge ou faire une recherche rapide dans l’application Agenda. Mais une pression forte sur les icônes de Facebook, WhatsApp ou du Play Store ne déclenchera absolument rien.

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En appuyant plus ou moins fortement sur l’écran, il est possible d’afficher de nouvelles options sur certaines applications.

C’est dommage, puisque si j’en crois les quelques utilisateurs d’un iPhone 6S présent dans la rédaction, les sensations et le fonctionnement de cet écran sont identiques presque en tout point à ce que propose Apple. Mais étant donné que l’utilisation de 3D Press est conscrlimitéete à une poignée d’applications de base, son intérêt est franchement anecdotique. Meizu a beau promettre un SDK pour exploiter cet écran 3D Press pour bientôt, je doute que les développeurs occidentaux s’en emparent pour l’intégrer à leurs applications.

Des progrès notables du côté de Flyme OS

Lorsque l’on aborde les mauvais points des appareils de Meizu, l’aspect logiciel arrive souvent en premier. Le coupable n’est autre que Flyme OS, l’interface maison de Meizu, qui se superpose ici à Android 6.0 Marshmallow. Flyme OS modifie Android de façon profonde, au point que l’habitué aux interfaces proches de celles d’AOSP (comme celles proposées par Samsung, LG ou HTC) aura besoin de quelques jours d’acclimatation avant de la maîtriser.

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Il n’y a pas de tiroir d’application sur le FlyMe OS.

À commencer par les boutons de navigation, totalement absent de Flyme OS et du téléphone en lui-même. Pour revenir en arrière, il est nécessaire d’effleurer le bouton physique. Pour activer le mode multitâche, il faut réaliser un swipe vers le haut depuis la tranche basse, située sous l’écran. Des moyens de navigation déstabilisants et assez mal expliqués au demeurant.

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Quelques unes des nombreuses options que comprend FlyMe OS. Et un menu destiné uniquement aux utilisateurs chinois.

Pour autant, en passant à la version 5.0, Flyme OS a un peu gagné en cohérence. Le menu des paramètres est par exemple beaucoup plus clair et mieux organisé. On s’y perd moins et s’il existe encore ici et là quelques sous-menus typiquement chinois (« gagner l’argent de la chance », un sous-menu lié à l’application WeChat) et deux ou trois sous-menus à la traduction hasardeuse (le fameux mode « Solde » pour l’économie d’énergie), l’ensemble est beaucoup plus digeste.

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Cette interface de réponse aux SMS me rappelle quelque chose…

Surtout, comme sur le Pro 5, il n’y a plus la moindre trace d’application chinoise préinstallée. Le Pro 5 est livré avec quelques applications de base assez pratiques (explorateur de fichiers, lecteur vidéo, agenda) et ainsi qu’une application pour installer Google Maps et le Play Store. À l’utilisateur d’installer lui-même Gmail, Chrome ou toutes les autres applications de Google que l’on trouve habituellement sur les smartphones certifiés. Ce n’est finalement pas plus mal, on apprécie pour une fois d’avoir le choix.

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Notre version du Pro 6 ne comprenait aucune application Google. Il fallait les installer via un installer fournit avec la ROM.

Pour autant, Meizu n’a pratiquement pas touché aux options qui plaisent tant aux power users : possibilité de déverrouiller son smartphone avec une double tape, possibilité d’atténuer la lumière bleue, barre d’état « immersive » qui change de couleur afin de s’adapter au fond de l’application en cours d’affichage, possibilité d’afficher la vitesse de transfert du réseau ou Smartouch, une petite bulle affichée en permanence qui permet de naviguer en laissant son doigt sur l’écran, sont de la partie et planqués dans les menus des paramètres, prêts à être activés par l’utilisateur un peu curieux.

Un mot sur le capteur d’empreintes digitales. Dans l’ensemble, je le trouve assez décevant. Non pas qu’il manque de réactivité, mais plutôt qu’il a été mal intégré logiciellement. Il est difficile de se faire au capteur d’empreintes digitales du Pro 6 quand on ressort d’un Nexus 6P ou d’un Huawei Mate 8. Sur ces derniers, il suffit de poser son doigt sur le capteur pour que le téléphone reconnaisse immédiatement l’empreinte de l’utilisateur et débloque le téléphone. Sur le Pro 6, il faut laborieusement enfoncer le bouton physique, attendre qu’il affiche l’écran de verrouillage et repasser son doigt sur le capteur, sans appuyer sur le bouton, pour débloquer le téléphone. C’est fastidieux. C’est encore plus pénible quand le capteur ne reconnaît pas l’empreinte du pouce, ce qui arrive assez souvent. Au final, j’ai désactivé la reconnaissance d’empreintes digitales pour gagner du temps lors du déverrouillage du téléphone.

 

Performances : derrière les ténors du genre

Le Meizu Pro 6 inaugure le Helio X25, la nouvelle puce haut de gamme de MediaTek, répondant au nom de code MT6797T. T comme Turbo, puisque face au Helio X20, le Helio X25 se permet d’augmenter la fréquence de fonctionnement des cœurs, qui sont toujours au nombre de dix. On trouve ainsi deux cœurs Cortex-A72 cadencés à 2,5 GHz, quatre cœurs Cortex-A53 cadencés à 2 GHz et enfin quatre autres cœurs Cortex-A53 à 1,4 GHz pour les tâches les moins gourmandes. Le CPU est assisté par un GPU Mali T880-MP4 cadencé à 850 MHz pour le Helio X25. Sur le Meizu Pro 6, le SoC de MediaTek – gravé en 20 nm – est assisté par 4 Go de mémoire vive LPDDR3 à 933 MHz.

Meizu Pro 6Meizu Pro 5Samsung Galaxy S7HTC 10HTC One M9
SoCHelio X25Exynos 7420Exynos 8890Snapdragon 820Snapdragon 810
AnTuTu 6.x97 818128 089138 445
PCMark5 6537 7124 8035 9854 224
3DMark Ice Storm Unlimited14 92026 39328 88727 11922 148
3DMark Ice Storm Unlimited (Graphics)17 51128 75233 28930 29633 892
3DMark Ice Storm Unlimited (Physics)9 83020 50419 74319 83910 009
GFXBench T-Rex (onscreen / offscreen)29 / 32 FPS53 / 55 FPS51 / 81 FPS36 / 60 FPS46 / 49 FPS
GFXBench Manhattan (onscreen / offscreen)15 / 15 FPS25 / 25 FPS25 / 38 FPS24 / 39 FPS24 / 23 FPS
Real Racing 3 (GameBench)29 FPS50 FPS43 FPS31 FPS (normal)
41 FPS (performances)
28 FPS (normal)
33 FPS (performances)
Hitman Sniper (GameBench)18 FPS28 FPS27 FPS21 FPS (normal)
26 FPS (performances)
28 FPS (performances et Boost+)

Sur les benchmarks, le Meizu Pro 6 est… à la ramasse face à la concurrence des smartphones haut de gamme qui embarquent des Snapdragon 820 ou un Exynos 8890 comme le HTC 10 et le Galaxy S7. Même face au Snapdragon 810, le Helio X25 ne tient pas la route dans les benchmarks.

En revanche, dans la pratique, le Meizu Pro 6 se révèle aussi performant que le One M9 de HTC qui intégrait un Snapdragon 810 comme nous le montre les résultats sous GameBench. La cause : les fameux problèmes de performances du Snapdragon 810, invisible dans les benchmarks, mais visibles dans la pratiques, avec de forts ralentissements dans les jeux gourmands, ce qui donnait parfois des performances moins bonnes qu’un Snapdragon 801. On peut donc en conclure que le Meizu Pro 6 est aussi performant qu’un smartphone équipé en Qualcomm vieux d’un an ou deux.

Real Racing 3
  • Meizu Pro 6 : 29
  • Meizu Pro 5 : 50
  • Galaxy S7 : 43
  • HTC 10 : 41
  • One M9 : 33

Et face à son prédécesseur, le Meizu Pro 5, qu’est-ce que cela donne ? Pour rappel, le Pro 5 intégrait l’Exynos 7420, la même puce qu’on trouvait dans le Galaxy S6 de Samsung et qui faisait des fureurs. La conséquence est simple : le Meizu Pro 6 est bien moins performant que le Meizu Pro 5, qui se permettait d’être lui même plus performant que le Galaxy S6. La puce Helio X25 reste donc, dans le domaine des SoC, une (bonne) puce milieu de gamme, et ne peut pas rivaliser avec les Exynos 8890, Snapdragon 820 et Kirin 950.

Qu’on ne se méprenne pas, le Helio X25 ne démérite pas au quotidien. Je n’ai subi aucun ralentissement durant mes 10 jours de test. Le mode multitâche répond sans broncher quelque soit le nombre d’applications utilisées et la grande majorité des applications de jeux tournent comme un charme. En mode équilibré, le téléphone chauffe d’ailleurs assez peu. Après une bonne demi-heure sur HearthStone, par exemple, le Pro 6 était tout juste tiède. Un bon point.

 

Communication : il manque toujours une bande de fréquence 4G

Lors de la présentation du Pro 6, Meizu était particulièrement fier d’annoncer que son téléphone était de catégorie 6. Autrement dit, qu’il était capable de supporter la 4G+, en agrégeant plusieurs bandes de fréquence 4G. Dans les faits, il y a très peu de chance que les utilisateurs français puissent profiter de la 4G+ sur le Pro 6 puisque, comme le Pro 5, il n’est malheureusement pas compatible avec la bande de fréquences 4G des 800 MHz.

Une bande de fréquence utilisée par tous les opérateurs, sauf Free, et qui est aujourd’hui considérée comme la meilleure puisque c’est elle qui va le plus loin et qui pénètre le mieux dans les bâtiments. Une absence impardonnable en 2016, surtout quand la concurrence sur le créneau du milieu/haut de gamme est plus forte que jamais.

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Le Meizu Pro 6 est un smartphone double SIM mais sans port carte micro-SD.

Toujours dans les absents notoires, on notera que le port carte microSD a purement et simplement disparu. Le Pro 6 est livré avec 32 Go de mémoire interne et son importateur français n’exclut pas de commercialiser la version 64 Go. En revanche, il faudra faire avec l’absence de NFC. Dernier point étrange, le Pro 6 a beau être théoriquement compatible avec le WiFi 802.11 a/b/g/n/ac et donc le WiFi double bande, il n’a jamais réussi à reconnaître le WiFi 5 GHz de la rédaction, pour une raison que nous ne parvenons pas à expliquer, tandis qu’il parvenait à reconnaître le WiFi 5 GHz des développeurs de FrAndroid. Est-ce un bug de la ROM ? Un problème hardware ? Mystère.

 

Photo : on prend les mêmes…

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Meizu a intégré à son Pro 6 un capteur en provenance de chez Sony, l’IMX 230. Un capteur que l’on a déjà rencontré sur le Honor 7 mais aussi sur le Pro 5, et qui nous avait convaincus à l’époque. Sous ce capteur qui dépasse très légèrement de la coque se trouve une couronne avec un cercle noir en son centre. Il s’agit en fait du flash, un flash double ton composé de 10 (!) LED et d’un autofocus laser.

L’application photo se révèle quant à elle plutôt complète. Elle comprend un mode automatique qui a tendance à faire automatiquement la balance des blancs sur le point de la mise au point, un mode manuel qui permet de jouer avec le temps d’exposition, les ISO ou la mise au point ainsi qu’un mode vidéo permettant de filmer en 4K. De nombreux filtres et modes variés sont également présents.

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Le mode manuel de l’application photo est relativement complet.
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Le traditionnel mode « Beauté », typique des appareils chinois, répond bien présent.

Quant aux photos, elles sont plutôt convaincantes et ont tendance à ressembler à celles prises avec le Pro 5. Capteur de 21 MP oblige, les clichés sont vraiment détaillés. Il est possible zoomer dans les photos et de voir de nombreux détails. La gestion de la lumière est également très bonne. Le ciel, par exemple, est rarement brûlé sur les quelques photos que j’ai prises.
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Mode HDR activé.

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Un mot enfin sur le flash a 10 LED du Pro 6. Meizu le décrit comme l’un des flashs les plus puissants et les plus efficaces que l’on puisse trouver sur un smartphone. Question puissance, je ne dis pas le contraire. En l’utilisant comme lampe torche, il s’avère très pratique et avec un grand rayon d’action. En termes d’efficacité, en revanche, c’est très moyen. J’ai pris par exemple une photo dans le noir complet avec le Meizu Pro 6 et le Galaxy S7. Le résultat est sans appel et largement en faveur du Galaxy S7, dont la gestion de déclenchement du flash est beaucoup plus fine.

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Une photo prise dans le noir avec un Samsung Galaxy S7…
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… Et ici avec le Pro 6.

Autonomie : la petite déception

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Si Meizu a vu grand pour une bonne partie de son smartphone, il semble avoir oublié la batterie de son appareil. Le Pro 6 embarque en effet une batterie de 2560 mAh, ce qui est plutôt faible pour un appareil qui se présente comme un flagship en 2016. Cela se ressent au quotidien, où le Pro 6 peine à boucler ses journées sans avoir besoin d’être rechargé, et ce, sans utilisation excessive. C’est décevant. Une impression confirmée par notre traditionnel test d’autonomie (une heure de vidéo sur YouTube avec l’écran réglé à 200 cd/m² et le son au maximum légal), puisque le Pro 6 a perdu 13 %. La moyenne se situe généralement aux alentours de 14 %.

Sûrement conscient de cette faiblesse, Meizu a introduit un système de recharge rapide sur son smartphone. Le Pro 6 est ainsi fourni avec un chargeur de 24 Watts (12 Volts, 2 Ampères), l’un des plus gros chargeurs du moment. Et effectivement, le Pro 6 met souvent moins d’une heure à être chargé jusqu’à 100 %. Ça ne résout pas vraiment le problème d’autonomie, mais au moins, il faut attendre moins longtemps avant de pouvoir repartir. Une maigre consolation.

 

Prix et disponibilité

Mise à jour : le Meizu Pro 6 sera disponible en France au milieu du mois de juin 2016. Son tarif annoncé est de 429 euros en version 32 Go et 449 euros en version 64 Go.

Le Meizu Pro 6 est disponible depuis quelques jours en Chine et vendu au tarif de 2499 yuans (340 euros environ) pour la version 32 Go et 2799 yuans (380 euros environ) pour la version 64 Go. Le Pro 6 sera bien importé en France dans les prochaines et disponible sur les principaux sites marchands (Amazon, LDLC, Materiel.net, Ruedu Commerce, etc) avant la fin du mois de mai. Son tarif n’est pas encore connu, mais on s’attend à un prix inférieur à 500 euros.

Notre avis

Design
9
D’accord, le Pro 6 ne va pas chercher très loin ses inspirations : il recopie pratiquement tout l’iPhone 6. Mais il le fait bien. Il possède des finitions irréprochables, une prise en main très agréable et un toucher « haut de gamme ». Une véritable réussite ternie par un seul point : le port carte microSD est désormais absent.
Performances
7
En soi, le Helio X25 n’est vraiment pas un mauvais processeur. Il est plus ou moins équivalent aux SoC haut de gamme de l’année dernière. Mais il est moins puissant que celui qui animait le Pro 5, son grand frère, et loin derrière les performances des SoC haut de gamme des flagships concurrents. Bien, mais on attendait mieux.
Logiciel
6
Flyme OS s’améliore avec le temps, mais est encore loin d’être parfait. Si la traduction est meilleure et les menus un peu plus clairs que sur le Pro 5, l’ergonomie générale est encore loin d’être parfaite. Malgré de nombreuses options à destination des power users, on regrette plus particulièrement que le capteur d’empreintes digitales ne soit pas mieux intégré.
Écran
9
Avoir un bon écran Full HD Super AMOLED, c’est bien. Avoir la possibilité d’accéder à différents modes d’affichages et réglage de température des couleurs pour l’améliorer, c’est mieux. Mais ajouter en plus une technologie Force Touch par dessus, c’est idéal. Dommage que cette façon d’interagir avec l’écran ne soit limitée qu’à une poignée d’applications préinstallées et qu’elle ne sera sûrement pas exploitée par les applications tierces avant très longtemps.
Autonomie
6
Meizu a été un peu léger sur la batterie de son téléphone. Avec une capacité de 2560 mAh, le Pro 6 peine à tenir une journée. Heureusement que sa technologie de charge rapide lui permet d’être rechargé complètement en environ une heure.
Photo
8
On prend les mêmes et on recommence. Et on ne s’en plaint finalement pas, le capteur photo du Pro 6, le même que sur le Pro 5, se montre particulièrement efficace. Il est précis, gère plutôt bien la lumière extérieure et fait de belles macros. Son flash à 10 LEDs, en revanche, est assez anecdotique.
Note finale du test
8 /10
D’accord, il n’invente pas grand-chose, ce Pro 6. Avec son look d’iPhone chinois, son écran Force Touch et son bouton physique en façade, on sent que Meizu ne s’est jamais posé la question de l’originalité. Pour autant, se concentrer sur ce manque flagrant d’inspiration est une erreur tant le Pro 6 est bourré de qualités. Ses finitions sont irréprochables. Son écran fait partie des plus beaux que l’on a vus cette année. Ses performances, même si elles sont moins bonnes que celles du Pro 5, sont honorables. Et puis il y a tous ces multiples « bonus » qui rendent le téléphone encore meilleur : écran Force Touch, présence d’un DAC pour améliorer la qualité sonore du téléphone, USB Type-C 3.0. Impossible de ne pas trouver Meizu généreux de ce point de vue-là.

Le Pro 6 est vraiment l’exemple même du téléphone que l’on ne peut qu’aimer. Et tant pis si son aspect logiciel est un peu bancal. Tant pis également pour l’absence de port carte microSD. En revanche, il est impossible de lui pardonner de ne pas supporter la bande de fréquence 4G des 800 MHz. À quoi bon proposer un smartphone haut de gamme, un porte-étendard d’une marque encore pratiquement inconnue en France, si ce dernier n’est pas entièrement compatible avec nos réseaux ? Si l’on me demandait aujourd’hui de choisir entre le Pro 6 et un Galaxy A5, un HTC One A9 voire un Nexus 6P, bref des téléphones vendus aux alentours de 500 euros, je ne conseillerais pas le Pro 6 juste à cause de ce défaut. Il existe aujourd’hui trop de bons téléphones pour pardonner cette absence.

Malgré tout, si cela ne vous dérange pas (ou que vous êtes chez Free) et que vous cherchez un smartphone haut de gamme sans dépenser un SMIC, alors le Pro 6 fait indéniablement partie des appareils que vous vous devez de considérer.

Points positifs
Meizu Pro 6

  • Un très bel écran

  • Un téléphone qui respire la qualité

  • USB Type-C, DAC, Force Touch, des ajouts appréciables

  • Appareil photo convaincant

  • Performances correctes...

Points négatifs
Meizu Pro 6

  • ... Mais moins bonnes que le Pro 5

  • Pas de port carte microSD

  • Autonomie décevante

  • Un design beaucoup trop copié de l’iPhone

  • Ecran Force Touch anecdotique

  • Pas de support de la bande 4G des 800 MHz, encore

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