Test du DJI Phantom 4, la Rolls-Royce des drones grand public

 
Avec le Phantom 4, DJI souhaite révolutionner l’univers du drone grand public grâce à l’évitement d’obstacles, un prérequis aux vols autonomes. Nous avons utilisé le drone du constructeur chinois pendant plusieurs semaines et nous vous livrons notre avis dans ce test complet. Prises de vue, courses de vitesse, vols autonomes et évitement d’obstacles, on vous dit tout sur le Phantom 4.
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Chez FrAndroid, nous aimons les drones et nous avons d’ailleurs déjà testé le Bebop 2 de Parrot, mais aussi le tout nouveau DJI Mavic Pro que nous avons la chance de tester pendant quelques heures. La boutique en ligne StudioSport nous a proposé de tester le Phantom 4 il y a quelques semaines, et nous n’avons donc pas pu passer à côté de cette opportunité. Au programme : les vidéos en 4K, une vitesse maximale de 72 km/h et une portée de la radiocommande (et du retour vidéo) jusqu’à 3 km en Europe et 5 km aux États-Unis. Une fiche technique qui place tout de suite le produit dans le segment haut de gamme des drones grand public, avec un prix de vente de 1 400 euros.

 

Un drone Apple ?

Avant de faire démarrer le drone, observons sa conception. Contrairement à Parrot, DJI utilise exclusivement du plastique rigide pour la coque du Phantom 4, tout de blanc vêtu. Ce qui signifie qu’en cas de crash ou de chute, le Phantom risque de se dégrader plus rapidement. Cette conception se ressent également sur le poids de l’engin puisqu’à presque 1,4 kg sur la balance, le Phantom 4 fait passer le Bebop 2 et ses 500 grammes pour une plume.

Le drone de DJI dispose donc d’une inertie plus importante et demandera plus de doigté pour le pilotage qu’un Bebop. Toutefois, ce poids supérieur permet à l’engin de mieux se stabiliser en résistant davantage aux rafales de vent. Le Phantom 4 prend également plus de place qu’un Bebop 2 lors des voyages, même si la mallette semi-rigide, en polystyrène, livrée avec le drone permet de le transporter très facilement sans avoir peur de l’abimer, d’autant plus que la radiocommande se range également dans cette mallette.

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On apprécie les hélices à montage rapide sur le Phantom 4 qui ne nécessitent pas d’outils pour être enlevées et insérées sur les quatre moteurs qui composent le quadricoptère.

Un mot sur la radiocommande, entièrement blanche : elle respire la qualité, avec des sticks en métal qui vous indiquent clairement que vous n’êtes pas là pour jouer. Le support pour un smartphone ou une tablette est également solide et vous ne passerez pas inaperçu avec un tel engin. On repassera donc pour la discrétion.

 

Un pilotage au doigt et à l’oeil

Maintenant que nous avons fait connaissance avec la bête, passons à l’allumage des moteurs. Il suffit d’insérer une batterie pleine (environ 25 minutes d’autonomie sur nos divers vols) et d’allumer l’engin. Le drone initialise alors ses nombreux capteurs puis vous permet de décoller, grâce au couple radiocommande – tablette (Android ou iOS).

Le Phantom 4 dispose de différents modes de vol. Le premier permet d’utiliser tous les capteurs d’assistance (GPS, caméra verticale, etc.) pour aider le pilote à stabiliser son drone, y compris lorsqu’il lâche les commandes, en réalisant un vol stationnaire.

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Dans ce mode, l’évitement des obstacles grâce aux deux caméras stéréoscopiques à l’avant est disponible. La vitesse est donc réduite, pour bien anticiper les obstacles, mais les pilotes habitués aux drones désactiveront vite cette fonctionnalité qui empêche d’utiliser la pleine puissance du drone et qui parfois ralentit fortement le drone, par exemple lors du survol d’une haie en rase-motte.

On trouve ensuite le mode sport, qui permet d’utiliser toute la puissance du Phantom 4 avec des pointes à plus de 70 km/h. La vitesse et la maniabilité sont impressionnantes dans ce mode, mais on le déconseillera pour réaliser des prises de vues puisque le drone est tellement penché en avant que les hélices entrent dans le champ de la caméra sur la plupart des plans.

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Enfin, le dernier mode désactive tous les  capteurs à l’exception du baromètre qui permet au drone de maintenir son altitude. Un mode qu’on peut utiliser lorsque les capteurs ont du mal à se repérer (pas de GPS, en intérieur lorsqu’il fait sombre par exemple) ou simplement pour disposer d’une plus grande maitrise de l’appareil. On regrette peut-être l’impossibilité de passer en mode accro qui aurait permis aux plus téméraires de réaliser des figures.

Dans tous les cas, le Phantom 4 est extrêmement réactif malgré son poids élevé. La puissance est largement suffisante pour l’immense majorité des utilisations grand public. Le pilotage est quant à lui assez simple grâce à toutes les assistances, pour peu que l’utilisateur ait quelques notions de pilotage. Dans le cas contraire, il faudra d’abord piloter dans de grands espaces, avant de vouloir se faufiler en intérieur avec le drone.

 

Pilotage autonome

Le Phantom 4 permet de recourir à des fonctionnalités de pilotage autonome. C’est le cas de Tap Fly qui permet de donner au drone l’ordre d’aller survoler un endroit, repéré sur le retour vidéo de la tablette par le pilote. Il suffit alors de toucher cet endroit et le drone ira de lui-même. L’évitement d’obstacles est très utile dans ce scénario, pour éviter au drone de se prendre un arbre de pleine face par exemple.

Le mode Active Track permet, comme sur le stabilisateur Osmo Mobile, de suivre un sujet en mouvement. Le drone se débrouille alors pour toujours pointer en direction de ce sujet, tout en évitant les obstacles qui viennent de face. Ce mode fonctionne assez bien, sauf dans les endroits avec beaucoup d’obstacles visuels, puisque ce mode follow utilise uniquement la caméra. Si le sujet passe trop longtemps derrière un obstacle (comme un arbre large), le drone peut le perdre, et restera alors en vol stationnaire.

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L’évitement des obstacles est vraiment bluffant puisqu’il vous interdira de foncer droit sur un obstacle, que ce soit de simples feuilles ou un mur en briques. Il est toutefois frustrant de ne pas pouvoir régler avec précision la distance à partir de laquelle le drone ralentit ou refuse d’avancer. Cette fonction est donc plutôt destinée aux vols autonomes qu’aux vols pilotés.

On regrette également que l’évitement d’obstacles ne soit pas réalisé à 360°, mais uniquement sur la face avant. Bonne nouvelle tout de même, puisque le nouveau DJI Mavic Pro dispose de deux nouvelles caméras sous le drone pour éviter davantage d’obstacles.

Le return to home (RTH) est toujours de la partie et un simple appui sur le bouton dédié de la radiocommande ou une perte du signal fera immédiatement rentrer le drone au point de décollage.

 

4K au programme

DJI n’a pas fait les choses à moitié pour le côté vidéo puisqu’on trouve la même caméra que dans le Phantom 4 Professionnal, c’est-à-dire un capteur 1/2,3″ de 12,4 mégapixels capable de filmer en vraie 4K (4096 x 2160p) à 25p, en UHD (3840 x 2160p) à 30p et en Full HD (1920 x 1080p) à 120p pour réaliser des ralentis, le tout avec un débit maximum de 60 Mbps.

L’objectif grand-angle (94°, équivalent d’un 20mm) ouvre à f/2.8 et permet de monter à une valeur ISO de 1600 en photo ou 3200 en vidéo. Coupons court au suspens : la qualité vidéo du Phantom 4 est bluffante et largement supérieure à ce que l’on trouve chez la concurrence, à commencer par Parrot. Pour avoir mieux, il faudra passer à l’étape supérieure, avec les drones semi-professionnels comme la gamme Inspire chez DJI.

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On apprécie la présence de courbes S-Log et Cinelike qui permettent d’avoir une plus grande marge de manoeuvre lors de l’étalonnage en postproduction. Le mode par défaut est toutefois déjà très bon, avec des couleurs peut-être un peu trop vives pour les cinéastes, mais qui flatteront la rétine sur YouTube.

La stabilisation motorisée sur trois axes fait de vrais miracles, même en cas de rafales de vent. On est bien au-dessus de la stabilisation numérique qu’on peut avoir sur d’autres types de produits. Tous les mouvements du drone sont parfaitement gommés par la nacelle et celle-ci peut être orientée verticalement depuis la radiocommande, jusqu’à 90° avec le sol et +30° vers l’avant.

On regrette que la nacelle ne soit pas pilotable à l’horizontale, puisque le pilote est alors obligé de faire tourner son drone sur lui même pour cadrer. Ce n’est pas le cas sur la gamme Inspire où il est possible de piloter la caméra à 360°. Cela s’explique par le fait que les pieds du Phantom 4 ne sont pas amovibles. Et c’est notamment pour cette raison que le drone prend beaucoup de place dans sa mallette.

 

Le retour vidéo sur tablette

L’application DJI GO disponible sur Android et iOS est extrêmement intuitive. Elle permet aussi bien de piloter que de revoir ses précédents vols puisqu’en plus d’être enregistrés sur la carte microSD de l’appareil, les rushs sont également stockés sur la tablette reliée à la radiocommande. La qualité est inférieure (720p), mais permet de conserver une trace de ses vols en cas de problème.

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L’interface de l’application est fluide et permet de modifier l’ensemble des réglages du drone, que ce soit pour la vidéo (vitesse d’obturation, ISO, définition, etc.), mais également pour modifier les paramètres de vols (évitement d’obstacles, limites de vol, etc.) ainsi que les paramètres de la radiocommande pour modifier la sensibilité.

L’application DJI Go intègre également un outil simple d’édition des vidéos afin de pouvoir partager rapidement les vidéos et les photos stockées sur le drone. Un mot sur la photo : le drone permet de shooter en RAW (DNG) pour pouvoir effectuer des retouches sans pertes sur un logiciel compatible comme Lightroom.

 

25 minutes d’autonomie

DJI annonce 27 minutes d’autonomie. En réalité, il faudra plutôt tabler sur 20 à 25 minutes selon le style de vol et le vent. La batterie met 1h20 à se recharger avec le chargeur par défaut. Il faudra donc au moins 2 ou 3 batteries pour pouvoir profiter comme il se doit de l’appareil. La batterie est intelligente et vous avertit en permanence du temps de vol restant.

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Prix et disponibilité

Le DJI Phantom 4 est disponible pour 1 399 euros chez notre partenaire StudioSport, mais il est également disponible chez de nombreux revendeurs, y compris les Apple Store puisque la firme de Cupertino a noué un partenariat avec DJI.

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