Test du Nokia 8 Sirocco : si beau, si imparfait

Smartphones • 2018

Le Nokia 8 Sirocco est un flagship atypique qui mise tout sur un design élégant tout en s'équipant d'une puce datant de l'année passée. Un drôle d'équilibre qui attise forcément notre curiosité. Nous l'avons testé pour développer un avis complet à son sujet.
Nokia 8 Sirocco biais

En bref
Nokia 8 Sirocco

7 /10
Points positifs du Nokia 8 Sirocco
  • Un design très élégant
  • Super écran
  • Des performances élevées malgré tout
Points négatifs du Nokia 8 Sirocco
  • Des bordures tranchantes
  • Un appareil photo améliorable
  • Chauffe trop facilement
  • Pas de prise jack

Ce test a été réalisé le 19 Juillet 2018 et le marché a peut-être évolué depuis. Consultez notre comparatif pour découvrir des produits plus récents potentiellement plus pertinents pour vous.

 

N.B : Nous avons remis ce test en avant (publié initialement le 30 juin 2018) après y avoir ajouté notre vidéo le 19 juillet.

Le Nokia 8 Sirocco a un profil particulièrement atypique dans le secteur des smartphones en 2018. On ne peut pas vraiment dire qu’il s’agit d’un smartphone dernier cri puisque sa puce a une génération de retard sur les autres flagships. Mais il reste, par plusieurs aspects, un appareil haut de gamme.

Nous en avions discuté avec le responsable de HMD France qui nous expliquait qu’il fallait le considérer non pas comme un flagship classique, mais comme un flagship design. Autrement dit, si Freddy (votre ami) achète un Sirocco, ce sera plus par esthétisme que pour un goût des performances. Et nous allons voir si ce choix est pertinent.

Fiche technique

Ce smartphone nous a été prêté par HMD.

Notre avis en vidéo

Silhouette singulière pour un Sirocco signé Nokia

Contrairement à beaucoup de smartphones sortis en l’an 2018, le Nokia 8 Sirocco n’a pas d’encoche et il dispose d’une dalle au ratio 16:9. L’appendice frontal laisse ainsi la place à une bande noire pas démesurément large. Idem sur la partie inférieure. L’écran est très légèrement incurvé sur les côtés, mais pas autant que les modèles Edge de Samsung. La courbure ne pose ainsi pas de problème de lecture ni d’appui involontaire sur certaines touches du clavier ou icônes d’applications.

Prenons maintenant un peu de recul pour affirmer que le Nokia 8 Sirocco plaît vraiment à l’œil. Il est animé par un vrai ADN propre et son format assez particulier — compact, mais fin — séduit le regard.

Cependant, la première prise en main est un peu surprenante, et pas forcément de manière positive. Les bordures du téléphone sont assez tranchantes au niveau du très fin châssis métallique. Cela ne fait jamais vraiment mal, mais on est vraiment perturbé — Manu a imaginé qu’il pouvait se couper un morceau de fromage avec le téléphone, mais c’était évidemment de l’exagération.

Au bout d’un moment, cette sensation s’efface, mais dès que l’on reprend momentanément un autre smartphone, plus arrondi, en main, cet aspect tranchant se manifeste à nouveau quand on retourne sur le Nokia 8 Sirocco. Autre fait marquant : le tiroir de la nano SIM paraît très fragile. Pour le dire très simplement, il y a du jeu quand elle est fermée. Passer le pouce par-dessus la fait donc bouger. À se demander si l’étanchéité de cette partie durera avec le temps.

À l’arrière, la surface de verre fait de la place pour le double appareil photo rangé tout en haut à la verticale. Le module est légèrement protubérant. Le lecteur d’empreintes est juste en dessous, bien centré. En descendant davantage, on trouve le logo Nokia renversé à 90 degrés et la mention Android One.

Tous les boutons physiques sont rangés à droite, tandis qu’on ne trouve aucun emplacement pour une seconde nano SIM ni pour une microSD. La prise jack passe à la trappe et l’USB-C est le seul port présent. Vous trouverez tout de même dans la boîte du Nokia 8 Sirocco, des écouteurs adéquats et un adaptateur.

Si bel écran

L’écran du Nokia 8 Sirocco réussit la belle prouesse de laisser une superbe impression sans avoir à passer au ratio 18:9. On a en effet droit à une bonne vieille dalle en 16:9, avec une diagonale de 5,5 pouces et une belle définition QHD de 2 560 x 1 440 pixels. Comme on le disait plus haut, celui-ci est légèrement incurvé et esthétiquement cela est très réussi.

Les couleurs ressortent parfaitement grâce un contraste parfait (il tend vers l’infini) qui fait honneur à la technologie OLED qu’embarque le Nokia 8 Sirocco. Quant à la luminosité maximale (650 cd/m²), elle est très largement suffisante, même sous le soleil ultra intense de ces derniers jours. Un défaut gâche un peu le tableau : la dominance trop marquée du bleu. Et on ne trouve malheureusement aucune option dans les paramètres pour régler ce détail — sauf si vous allez dans l’onglet « Éclairage nocture » qui ne sert pas vraiment à cela, mais qui permet d’ajouter du rouge sur l’écran tout en réglant l’intensité.

À titre d’information, notre sonde colorimétrique indique une température des couleurs avoisinant les 8000 K, ce qui correspond totalement à nos observations. Le rouge manque, hélas, de puissance, de vivacité. Notons toutefois que les capacités de l’écran surpassent largement le spectre RVB.

Enfin, les angles de vision sont très bons pour de l’OLED.

Simplicité, efficacité

Rien de particulier à signaler sur le Nokia 8 Sirocco qui, profitant du label Android One, tourne sous une version totalement épurée de l’OS. Android 8.1 Oreo est donc de la partie, sans aucune interface constructeur, avec le dernier patch de sécurité.

Nous nous contenterons donc d’émettre exactement les mêmes commentaires que ceux que nous avions faits pour les Nokia 7 Plus et 6.1 — ou 6 (2018).

Les plus habitués aux interfaces modifiées regretteront quelques personnalisations proposées nativement qui auraient pu enrichir l’expérience, mais le Nokia 8 Sirocco promet un suivi logiciel bien plus régulier et long que les smartphones classiques. Et c’est loin d’être négligeable.

Signalons l’audio significativement améliorable

La qualité audio du Nokia 8 Sirocco est très anecdotique. On regrette que le son paraisse trop compressé avec des basses qui manquent d’intensité et des tonalités aiguës un tantinet trop agressives par moment. Globalement, on a l’impression que le son est un peu trop compressé.

S’il fait beau, ça passe pour les photos

Deux capteurs photo certifiées par Zeiss sont au poste pour réaliser les clichés. Il faut en effet compter sur un couple de 12 et 13 mégapixels — le second étant un téléobjectif pour des zooms x2.

L’objectif principal — ouvrant à f/1,75 — est très bon en journée et offre des images aux couleurs très bien balancées dans des conditions clémentes. Le niveau des détails est correct. Malheureusement, le Nokia 8 Sirocco peut rencontrer quelques soucis à déclencher la photo. En effet, à trois ou quatre reprises, j’avais beau appuyer sur le bouton, il ne se passait rien. Attendre deux ou trois secondes ou relancer l’application permettait de solutionner le problème.

Sinon, on note que dès qu’un contre-jour vient pointer le bout de son nez, la dynamique de l’image prend un sérieux coup et on se retrouve avec des zones cramées ou trop assombries.

De nuit, les photos sont malheureusement très bruitées. Beaucoup d’informations sont perdues et la balance des couleurs est un peu trop facilement faussée en faible luminosité. Pour y remédier, n’hésitez pas à faire un tour dans le mode Pro assez complet du téléphone, même s’il ne fera pas des miracles.

Quant au second capteur arrière, je l’ai surtout utilisé pour prendre en photo le visage de mes collègues. Et le résultat est plutôt satisfaisant avec des traits bien mis en avant.

Pour les selfies, comptez sur un capteur de 5 mégapixels. Il n’y a rien de vraiment particulier à dire dessus si ce n’est qu’il allonge bizarrement le visage et qu’il est facilement mis en difficulté par les fortes dynamiques.

Vous pouvez profiter d’un mode Bokeh qui floute l’arrière-plan et d’une fonction « Bothie » rebaptisée « Double » ici. Grâce à celle-ci, vous pouvez prendre une photo à la fois avec le capteur avant et le capteur arrière.

Si bon, mais si chaud !

Sur le papier, c’est là que le bât blesse pour le Nokia 8 Sirocco. Sorti en 2018 avec une puce de 2017, le Snapdragon 835, le téléphone a un train de retard. Mais nuançons ces propos. Au quotidien, il est difficile, voire impossible pour l’utilisateur de noter une différence entre les deux générations de SoC.

En outre, le smartphone s’en sort très bien sur les jeux vidéo. Une partie d’Arena of Valor tourne en 60/59 FPS constants pendant 20 minutes environ avec les réglages graphiques poussés à fond. Même sur les actions particulièrement animée, le nombre d’images par seconde reste très élevé. Mais rappelons qu’Arena of Valor est un jeu qui s’adapte très bien à toutes les configurations.

[table id=1479 /]

Sur PUBG, c’est le même constat. Même avec des graphismes poussés au maximum, l’expérience en jeu ne connait aucun heurt. En contrepartie, le Nokia 8 Sirocco chauffe extrêmement vite et intensément. Et la dissipation n’est pas vraiment efficace…. Plus précisément, elle est presque inexistante. L’appareil est une bouillotte de poche.

Dommage.

Sidérante autonomie ? Pas vraiment

Le Nokia 8 Sirocco dispose d’une batterie de 3 260 mAh qui s’en sort très correctement en utilisation normale. Autrement dit, si vous vous contentez de passer quelques appels, d’un peu de navigation web et de quelques tours occasionnels sur vos réseaux sociaux, l’appareil tient parfaitement le coup pendant près de deux jours.

Cependant, prendre des photos et jouer à des jeux vidéo épuise bien plus rapidement le téléphone. En utilisation intensive, celui-ci fait preuve d’une autonomie très moyenne, mais loin d’être catastrophique. À titre d’exemple, une vidéo d’une heure sur YouTube, lue en Wi-Fi, consomme 10 % de batterie environ tandis qu’une session d’une grosse demi-heure au total sur PUBG et Arena of Valor réduit d’environ 30 % l’icône de la pile dans votre barre d’état.

On remarquera notamment que l’ouverture d’applications en cascade pioche allègrement dans les réserves d’énergie du Nokia 8 Sirocco. En passant notre protocole de Test ViSer, il a tenu un peu plus de 8 heures. Un score qui s’inscrit pile dans la moyenne. Quant au temps de recharge, il a mis 30 minutes à passer de 4 à 48 %, puis une autre demi-heure pour aller jusqu’à 80 % — soit une heure pour 76 %, ce qui n’est pas mal.

Réseau et communication

En une semaine, j’ai dû relancer deux fois le téléphone, car, sans raison apparente, il ne captait plus le réseau mobile. Mis à part cela, l’appareil n’a posé aucun problème. Côté appel, mes interlocuteurs m’entendaient toujours parfaitement, voire presque trop, car le micro du Nokia 8 Sirocco a l’air particulièrement fort.

Le GPS n’a jamais rencontré de souci pour me géolocaliser, mais la boussole met toujours un peu de temps à se calibrer correctement pour indiquer le bon chemin.

Prix et disponibilité

Le Nokia 8 Sirocco est vendu en France au prix conseillé de 799 euros. Un tarif particulièrement élevé en 2018 pour un smartphone avec un Snapdragon 835. Mais encore une fois, ce modèle privilégie le design aux performances.

Galerie photo


Certains liens de cet article sont affiliés. On vous explique tout ici.

Notre avis sur Le Nokia 8 Sirocco

Design
8
Le design du Nokia 8 Sirocco est vraiment très soigné d'un point de vue esthétique. Compact tout en restant fin, il fait preuve de beaucoup d'élégance. Malheureusement, à la prise en main, les bordures sont un peu trop tranchantes et le tiroir de la nanoSIM ne semble pas particulièrement solide. Par ailleurs, la prise jack a été snobée.
Écran
9
Le seul défaut de l'écran est qu'il tire trop sur le bleu. Et encore, une option permet plus ou moins de régler cela. Sinon la dalle offre un contraste parfait et une luminosité maximale très élevée. L'écran est vraiment ultra agréable dans l'ensemble.
Logiciel
8
Android pur, mis à jour régulièrement. On connaît les promesses de Nokia et le constructeur les respectent parfaitement sur ce smartphone. Comme toujours, quelques options supplémentaires n'auraient pas été de refus.
Caméra
7
Le double appareil photo est très correct lorsque les conditions sont clémentes, mais devient beaucoup plus laborieux en faible luminosité. Trop pour un smartphone vendu aussi cher qu'un haut de gamme classique.
Performances
8
Le Nokia 8 Sirocco peut évidemment être considéré comme un smartphone puissant. Néanmoins, il existe un réel écart entre son Snapdragon 835 et la génération actuelle et l'appareil a tendance à chauffer trop facilement.
Autonomie
8
Pour la très grande majorité des usages, le téléphone tient parfaitement la route en termes d'autonomie. Néanmoins, une utilisation un peu plus intense l'épuise beaucoup plus rapidement. On ne le conseillera donc pas pour son endurance, mais on ne vous dira certainement pas de le fuir non plus, d'autant plus qu'il se recharge assez rapidement.
Note finale du test
7 /10
Le Nokia 8 Sirocco est une initiative audacieuse de son constructeur. L'appareil a le mérite de se démarquer du reste du paysage actuel sur le marché des smartphones et, en plus d'être élégant, il offre un écran super, une interface Android totalement épurée et à jour ainsi que de bonnes performances malgré une chauffe trop marquée.

Néanmoins aussi joli soit-il, sa prise en main est améliorable, tout comme son appareil photo. Enfin, l'argument design reste difficile à digérer le prix conseillé de 799 euros pour un terminal équipé d'un Snapdragon 835. Il s'agit là d'un très bon SoC, certes, mais qui souffre de la comparaison avec son successeur le Snapdragon 845 qui équipe des smartphones plus récents vendus au même prix, voire moins.

Points positifs du Nokia 8 Sirocco

  • Un design très élégant

  • Super écran

  • Des performances élevées malgré tout

Points négatifs du Nokia 8 Sirocco

  • Des bordures tranchantes

  • Un appareil photo améliorable

  • Chauffe trop facilement

  • Pas de prise jack

Les derniers articles