Test du Huawei P30 : les smartphones compacts ont enfin leur référence

Smartphones • 2019

Quelques semaines à peine après le Galaxy S10, Huawei a dévoilé sa réponse au smartphone du coréen : le Huawei P30. Plus accessible, ce smartphone, accompagné du Huawei P30 Pro, reprend les recettes qui ont fonctionné l'an dernier sur les P20 Pro et Mate 20 Pro, mais dans un châssis un peu plus compact, avec très peu de sacrifice sur le papier. Qu'en est-il à l'usage ? C'est ce qu'on vous révèle dans notre test du Huawei P30.
p30

Ce test a été réalisé le 26 Mars 2019 et le marché a peut-être évolué depuis. Consultez notre comparatif pour découvrir des produits plus récents potentiellement plus pertinents pour vous.

 

Fiche technique

Cet exemplaire nous a été prêté par la marque.

Notre test en vidéo

Design

De prime abord, le Huawei P30 ressemble à la plupart des smartphones sortis entre la fin d’année 2018 et ce début d’année 2019. En façade, on retrouve un grand écran avec de fines bordures et une petite encoche en forme de goutte d’eau. Au dos, un triple module photo est positionné en haut à gauche, à la verticale, et la surface est recouverte de verre — et de traces de doigts. Enfin, le contour de l’appareil est cerclé de métal aux bordures légèrement arrondies.

Le Huawei P30

Mais à y regarder de plus près, le Huawei P30 se révèle assez intéressant, bien qu’il soit moins original par son approche que le Huawei P30 Pro. Déjà, à l’instar de son grand frère, le smartphone intègre des bordures non pas arrondies sur les tranches supérieure et inférieure, mais plates. Si ce choix de design peut être assez déroutant de prime abord, il trouve toute son utilité lorsqu’on prend le smartphone en main. La préhension est ainsi bien plus confortable que sur un smartphone aux bordures arrondies, puisque le poids est mieux réparti lorsqu’on laisse reposer le smartphone sur son auriculaire.

Le bord aplati du Huawei P30 rend son utilisation confortable à une main

On appréciera également la bonne largeur du smartphone due à son gabarit plus compact que celui du P30 Pro. L’écran de 6,1 pouces permet ainsi de profiter d’une largeur de seulement 71 mm et donc d’utiliser le smartphone assez confortablement à une main.

Le Huawei P30, à gauche, et le P30 Pro, à droite

Au niveau du design, on appréciera la bordure inférieure en dessous de l’écran assez fine, avec seulement 4,5 mm d’épaisseur de menton, contre 5 mm pour le Samsung Galaxy S10 par exemple, tandis que l’encoche est là aussi relativement compacte grâce à sa forme en goutte d’eau de seulement 8 mm d’épaisseur à son plus large.

Du côté des boutons et des connectiques, on retrouve la prise USB-C et la prise casque — absente sur la version Pro — sur la tranche inférieure, à côté du haut-parleur, et le tiroir pour carte nano SIM et carte mémoire Nano Memory sur la tranche gauche. On regrettera d’ailleurs que Huawei ait encore opté pour ce format de carte, encore bien plus cher que les cartes microSD malgré leur vitesse bien plus élevée. Enfin, c’est sur la tranche droite que l’on va retrouver la touche de mise sous tension, toujours élégamment teintée de rouge, et les boutons de volume juste au-dessus.

Si le bouton de veille tombe parfaitement sous le pouce, on pourra arguer en cherchant la petite bête que les touches de volume, positionnées un peu plus haut, sont plus difficiles d’accès, surtout pour augmenter le volume. On aurait apprécié que Huawei descende légèrement les trois touches pour accéder à tous les boutons.

Au dos, on l’a vu, Huawei a positionné son triple appareil photo dans l’angle supérieur gauche. Néanmoins, assez épais, le module va avoir la fâcheuse tendance à faire gondoler le Huawei P30 lorsqu’il est posé à plat sur le dos sur un bureau par exemple. En revanche, nulle trace de lecteur d’empreintes à l’arrière. Logique, puisque celui-ci est intégré dans l’écran, au même niveau que le bouton du dock permettant d’ouvrir le tiroir d’application, c’est-à-dire un peu trop bas. On aurait apprécié que le lecteur soit positionné légèrement plus haut pour déverrouiller le smartphone.

Le module photo du Huawei P30 est assez volumineux

Enfin, on notera que le Huawei P30 est certifié IP53, c’est-à-dire qu’il est prémuni contre les poussières et les petites particules — et contre la pluie jusqu’à 60° de la verticale. Autant le dire tout de suite, le smartphone n’est donc pas complètement étanche et on déconseillera donc de le plonger dans l’eau sous peine de l’endommager.

Écran

Le Huawei P30 est équipé d’un écran de 6,1 pouces aux angles arrondis et coupés par une petite encoche sur sa partie supérieure. Au niveau de la définition, la dalle affiche 2340 pixels par 1080, soit un ratio de 19,5:9 et une densité de pixels de 422 pixels par pouce. Si ce nombre est inférieur aux 550 ppp du Samsung Galaxy S10, cela ne devrait pas se sentir dans la plupart des cas. En effet, à une distance de trente centimètres, il est impossible de faire le distinguo entre deux pixels à ce niveau de détails. En revanche, cela pourra avoir une incidence en cas d’utilisation d’un casque de réalité virtuelle, puisque les yeux seront bien plus proches de l’écran et pourront donc davantage séparer les pixels.

L’écran du Huawei P30 est très lumineux

On appréciera l’utilisation par Huawei d’une dalle Oled pour le P30 alors même que ce n’était pas le cas l’an dernier, où le P20 profitait d’une simple dalle LCD quand l’Oled était réservé au P20 Pro. Rappelons que les principaux avantages de l’Oled sont de permettre une bien plus forte luminosité maximale, ainsi que des contrastes bien plus élevés, proches de l’infini, puisque chaque pixel noir reste éteint à l’écran.

À l’usage, le Huawei P30 propose en effet un écran très contrasté avec des couleurs particulièrement vives et une très bonne luminosité, même en extérieur en plein soleil. On notera cependant que l’écran paraît légèrement bleu et les couleurs un peu trop saturées.

Afin de vérifier nos impressions, nous avons testé l’écran du Huawei P30 à la sonde. Nous avons logiquement mesuré un contraste infini, et une couverture des couleurs qui couvre l’ensemble du spectre sRGB. Pour la luminosité maximale, nous avons mesuré l’écran du Huawei P30 à 646 cd/m², un chiffre très bon pour de l’Oled, largement suffisant pour une lecture en plein jour. Enfin, la température des couleurs s’affichait autour de 7200K par défaut, une couleur assez froide, alors que la température recommandée pour la lumière blanche est de 6500 K.

L’écran du Huawei P30 permet d’afficher l’ensemble du spectre sRGB

Heureusement, le Huawei P30 permet de passer du mode par défaut, avec des couleurs « vives » à des couleurs « normales » directement dans l’option « mode et température de couleur » dans les paramètres d’affichage. En passant en mode de couleurs « normales », la température s’affiche alors à 6600K, bien plus proche de la couleur recommandée.

Enfin, on notera que le Huawei P30 propose un mode « confort des yeux » qui vient réduire la lumière bleue émise. Celui-ci peut être activé manuellement ou automatiquement à certaines plages horaires. Néanmoins, il n’est pas possible de l’automatiser au coucher du soleil, mais seulement à une heure précise.

Logiciel

À sa sortie, le Huawei P30 est proposé avec Android 9.0 Pie et l’interface EMUI 9.1 de Huawei, une version qui ajoute notamment quelques fonctions liées à l’appareil photo par rapport à EMUI 9.0. Il s’agit donc là des versions publiques les plus récentes d’Android et d’EMUI. On appréciera par ailleurs que Huawei ait intégré directement les correctifs de sécurité du 1er mars 2019 pour Android.

Enfin, le smartphone est compatible avec le système de DRM Widevine au niveau L1, ce qui garantit donc la lecture de contenus en HD sur les plateformes de SVOD comme Netflix, myCanal ou Molotov. À ce niveau de prix, c’est un minimum, mais c’est toujours appréciable.

Interface

De prime abord, l’interface du Huawei P30 est identique à celle de tous les smartphones Huawei depuis deux ans. À y regarder de plus près… c’est bien le cas.

Une fois le smartphone allumé pour la première fois, on se retrouve avec le même bureau sans tiroir d’applications que sur tous les smartphones de la marque. Il reste possible d’activer le tiroir d’applications dans les paramètres de l’écran d’accueil, mais là aussi, le design fait particulièrement vieillot. Il faut toujours appuyer sur un bouton dédié dans le dock en bas de l’écran pour ouvrir le tiroir, là où la plupart des constructeurs sont passés à un simple geste de glissement.

Il en va de même lorsqu’on glisse le doigt du bas vers le haut de l’écran dans le bureau. Ce n’est pas l’écran des notifications ou des paramètres rapides qui se lance, mais celui de la recherche d’applications. Heureusement, il reste possible de modifier le lanceur en installant par exemple Nova, qui fonctionne bien même avec les gestes de navigation.

Les gestes d’ailleurs, parlons-en. Ils sont plutôt bien conçus et simples d’utilisation. Un glissement du bas vers le haut vous fera revenir à l’écran d’accueil. En glissant puis en gardant votre doigt appuyé, vous ouvrirez la liste des dernières notifications ouvertes. Et en glissant le doigt du côté vers le centre de l’écran, vous reviendrez en arrière.

Reste que malgré son look désuet en 2019, l’interface de Huawei reste riche en personnalisation. Vous pouvez ainsi choisir de modifier l’emplacement des touches de navigation en bas de l’écran, les thèmes, le nombre de lignes et de colonnes d’icônes sur l’écran d’accueil, ou de configurer certains gestes pour prendre une capture d’écran, afficher deux applications en même temps ou passer en mode silencieux. Il est même possible, dans les paramètres de batterie, d’assombrir l’interface pour profiter d’un mode sombre qui viendra noircir les menus.

De même, on notera qu’il est toujours possible de masquer l’encoche, même si celle-ci ne gêne en rien à l’usage. La barre de notifications est assez fine, avec 4,5 mm d’épaisseur, ce qui fait que les icônes sont assez fines, et que le système peut donc sans difficulté en afficher cinq en même temps à l’écran, en même temps que la connexion Wi-Fi et mobile. À partir de six, des points de suspension s’afficheront pour vous inviter à dérouler le panneau des notifications.

Biométrie

Le Huawei P30 profite de deux systèmes de déverrouillage biométrique. Il est ainsi doté d’une bête reconnaissance faciale — en 2D — qui est donc moins sécurisé qu’un système comme celui du Mate 20 Pro par exemple. Néanmoins, après avoir testé avec cinq photos de moi, je n’ai pas réussi à déverrouiller le smartphone à l’aide de simples images. C’est toujours ça de pris.

La caméra selfie du Huawei P30 permet la reconnaissance faciale

Au choix avec le déverrouillage par reconnaissance faciale, on peut faire en sorte que l’écran s’allume directement sur le bureau, ou sur l’écran de verrouillage qu’il vous suffira alors de faire glisser vers le haut pour ouvrir le smartphone. On appréciera le fait que le déverrouillage ne nécessite pas spécialement d’activer sur un bouton, mais qu’il fonctionne dès que le smartphone est pris en main.

L’autre manière de déverrouiller le smartphone est de passer par la lecture d’empreinte digitale. Comme on l’a vu, le capteur est positionné au sein même de l’écran. Si l’on regrette un positionnement un peu bas, on apprécie sa bonne réactivité. Il suffit d’une demi-seconde au capteur pour reconnaître votre empreinte digitale et les faux négatifs sont assez rares.

Le lecteur d’empreintes digitales du Huawei P30

Par ailleurs, bien qu’il s’agisse d’un capteur optique — et non pas ultrasonique comme sur le Galaxy S10 –, Huawei a rendu son lecteur d’empreintes assez efficace. Nul besoin d’allumer l’écran, c’est uniquement l’icône du lecteur d’empreintes qui va s’allumer toute seule dès que vous touchez celui-ci, voire que vous bougez le smartphone. Et comme il s’agit d’un écran Amoled, seuls quelques pixels vont être allumés, le reste de la dalle étant éteint, et le smartphone utilise ainsi très peu d’énergie.

Audio

Le Huawei P30 est équipé d’une prise jack pour pouvoir y brancher un casque audio. On notera d’ailleurs que Huawei fournit des écouteurs avec une prise jack directement avec le smartphone.

L’unique haut-parleur et la prise jack du Huawei P30

Le qualité sonore avec les écouteurs est assez moyenne de prime abord, mais heureusement il est possible de l’enrichir en passant dans les paramètres sonores du smartphone. On peut ainsi activer un mode « Dolby Atmos » et sélectionner le type de contenu que l’on souhaite écouter — intelligent, film ou musique — et activer l’un des quatre égaliseurs disponibles : ouvrir, riche, focalisé ou désactivé. Par ailleurs, Huawei propose également un égaliseur dix bandes où chacune des fréquences peut être augmentée ou diminuée jusqu’à 12 dB. De quoi vous permettre de personnaliser votre écoute comme bon vous semble, avec une bonne spatialisation grâce au traitement Dolby Atmos.

Mieux encore, alors que beaucoup de constructeurs réservent les paramètres sonores aux seuls écouteurs filaires, ce n’est pas le cas sur le Huawei P30. On peut en effet en profiter également avec le haut-parleur du smartphone comme avec un casque Bluetooth.

À propos du Bluetooth, on notera que le Huawei P30 est compatible avec les principaux codecs audio sans fil, à savoir l’aptX, mais aussi l’aptX HD, le LDAC et le HWA pour les casques et enceintes également compatibles.

Néanmoins, pour la qualité audio, on regrettera que le smartphone ne profite que d’un seul haut-parleur en sortie pour les médias. Le haut-parleur d’appels n’est en effet pas mis à contribution pour écouter de la musique et on est donc limité à une sortie mono et à un volume sonore assez faible de surcroît. Heureusement, la qualité sonore est bien là, notamment grâce aux égaliseurs intégrés, mais le volume peine à couvrir la voix d’une discussion et il ne faudra pas compter sur le P30 pour animer vos soirées, même dans le cadre d’un dîner entre amis.

Photo

Si le Huawei P30 Pro est doté de quatre appareils photo différents — dont un capteur TOF utilisé pour le mode portrait –, le Huawei P30 se contente d’un module avec trois capteurs assez classiques en ce début d’année 2019. On retrouve donc au programme :

  • Appareil principal : 40 mégapixels, ouverture f/1,8, objectif équivalent 27 mm (grand-angle)
  • Appareil ultra grand-angle : 16 mégapixels, ouverture f/2,2, objectif équivalent 16 mm (grand-angle)
  • Appareil téléobjectif : 8 mégapixels, ouverture f/2,4, objectif équivalent 81 mm (zoom x3)
L’application photo du Huawei P30

On notera également que l’application permet de prolonger la distance focale de manière numérique en utilisant à la fois les données de l’appareil à téléobjectif et celui du capteur principal. On peut ainsi émuler un zoom hybride x5 par rapport au grand-angle, équivalent 135 mm, mais toujours avec une ouverture focale de f/2,4.

Le Huawei P30, à gauche, et le P30 Pro, à droite

Avec ces trois objectifs, le Huawei P30 adopte donc la polyvalence de la plupart des smartphones hauts de gamme en ce début d’année 2019. Par rapport à la version P30 Pro, on notera cependant quelques différences. Déjà, le Huawei P30 ne propose pas de capteur TOF, ce qui rend le mode portrait moins précis. Une différence que l’on constate sur les photos ci-dessous, en intérieur (en zoom x2) et en extérieur (avec le grand-angle). À chaque fois, la photo de gauche est prise avec le P30 et celle de droite avec le P30 Pro.

On voit bien, notamment sur la photo de Loup en intérieur, que le Huawei P30 a plus de mal à gérer les différentes profondeurs, notamment sur les mèches de cheveux à l’avant. On appréciera par ailleurs un flou plus convaincant, avec une mise au point plus précise sur le P30 Pro. Néanmoins, difficile d’y voir de grosses différences sur ces quelques clichés. Si le mode portrait du P30 paraît davantage lié à un traitement logiciel que sur le P30 Pro, le smartphone reste assez performant sur ce domaine.

L’autre différence majeure entre le P30 et le P30 Pro pour la photo réside dans les optiques différentes. Si le P30 Pro dispose d’un zoom hybride x10 grâce à un système périscope, le P30 est quant à lui limité à un zoom hybride x5. On notera cependant qu’il est possible de monter jusqu’à un zoom numérique x30 sur le P30, et x50 sur le P30 Pro. Il s’agit cependant d’une simple découpe dans la photo et on déconseillera donc de passer par ces modes.

Face au Galaxy S10

Afin de juger de la qualité des photos du Huawei P30, nous l’avons confronté à l’un de ses principaux concurrents, le Samsung Galaxy S10. Sur les photos ci-dessous, les clichés pris par le Huawei P30 sont affichés en premier, et ceux du S10 en second :

Dans l’ensemble, on notera que le Huawei P30, ici configuré en mode automatique sans IA, propose des clichés bien plus neutres que le Galaxy S10, avec le même mode. Sur les photos de nourriture, les clichés sont bien plus lumineux, mais avec une température plus froide sur les photos du Huawei P30. Dans l’ensemble, les couleurs saturent moins et sur le selfie, on notera une couleur de peau qui est bien plus fidèle sur l’appareil du constructeur chinois. En basse lumière, on notera que le Huawei P30 capture un peu plus de lumière, même en mode automatique, et offre surtout une plage dynamique bien meilleure. On voit cependant que l’ultra grand-angle du Galaxy S10 propose un angle plus large avec une distance focale équivalent 13 mm, contre 16 mm sur le P30. Une différence qui peut avoir son importance comme on peut le voir sur la photo du bâtiment.

Basse lumière

Surtout, là où le P30 brille particulièrement, c’est en très basse luminosité, lorsque même votre œil ne parvient pas à déceler les détails de ce que vous photographiez. Sur les photos ci-dessous, j’ai pris les photos en mode automatique, à gauche, et en mode nuit, à droite :

Dans la plupart des cas, le mode nuit, qui exige de rester figé une dizaine de secondes, va être plus performant que le mode automatique. Néanmoins, sur le dernier cliché, le mode automatique nous a bluffés. Alors que l’arbre était invisible à l’œil nu, dans l’obscurité, et que le mode nuit n’a su que capturer la silhouette globale, le mode automatique s’est avéré bien plus performant. Si le lissage et le traitement antibruit peuvent être un peu extrêmes, force est de constater que ce mode permet clairement de voir dans le noir, sans toutefois capturer l’image pendant une dizaine de secondes.

Il faut dire que le Huawei P30 profite d’un nouveau capteur SuperSpectrum sur son appareil photo principal. Celui-ci remplace les photosites chargés de capturer la lumière verte par de la lumière jaune. De quoi permettre en théorie de capturer beaucoup plus de lumière que sur un capteur RGB classique. À titre d’exemple, la photo de l’arbre en mode automatique a ainsi été capturée à une sensibilité de 65 535 ISO. L’appareil peut même monter à des sensibilités supplémentaires, jusqu’à 204 800 ISO.

Selfies

Pour les selfies, le Huawei P30 est doté d’un simple capteur de 32 mégapixels. Pour l’optique, le constructeur a intégré un objectif grand-angle équivalent 26 mm avec une ouverture focale de f/2,0.

Les résultats sont plutôt corrects, surtout en extérieur, avec une forte luminosité. On notera tout de même une plage dynamique bien plus élevée en mode portrait — avec le flou d’arrière-plan — qu’en mode photo classique, bien que le HDR ait été activé dans les deux cas. Ci-dessous, les premières photos sont celles en mode classique et celles à droite sont en mode portrait.

Pour le détourage du visage en selfie, le Huawei P30 ne fait pas mieux que ses concurrents, mais pas moins bien non plus. Si quelques cheveux sont flous alors qu’ils ne devraient pas l’être, l’ensemble est plutôt cohérent et le visage est bien mis en avant sur les photos. Dommage néanmoins que la plage dynamique soit moins bonne qu’en mode automatique.

Vidéo

Pour la vidéo, le Huawei P30 est relativement limité. Il ne propose pas de stabilisation optique en selfie ou avec la caméra arrière. Au niveau des formats, le smartphone de Huawei permet de capturer en 1080 p à 60 images par seconde avec une stabilisation artificielle comme on peut le voir sur la vidéo ci-dessous.

Il est également possible de filmer en 4K, mais seulement à 30 FPS, avec le même type de stabilisation, toujours sans OIS.

Enfin, pour les selfies, le Huawei P30 permet de capturer des séquences vidéo en 1080p, mais avec une limitation à 30 FPS. Dommage que ni la 4K ni le 60 FPS ne soit de la partie. On regrettera également des microphones assez sensibles au bruit du vent, même si la prise de la voix est assez efficace.

Performances

Comme le Huawei P30 Pro et avant lui, les Mate 20, Mate 20 Pro et Honor View 20, le Huawei P30 est équipé du dernier processeur haut de gamme en date de HiSilicon, le Kirin 980. Si le Huawei P30 Pro bénéficie de 8 Go de RAM, le P30 ne profite quant à lui que de 6 Go de RAM.

À l’usage, cette configuration s’avère largement suffisante pour la grande majorité des usages. Au quotidien, le smartphone ne souffre d’aucun ralentissement dans la navigation Web, dans les menus ou dans les applications. Dans les jeux 3D également, le Huawei P30 s’en tire particulièrement bien. Sur Fortnite, la configuration proposée par défaut est en qualité élevée avec résolution 3D à 75 % et rafraîchissement de l’image à 30 IPS. Epic devant valider manuellement les smartphones compatibles, le 60 IPS n’est pas encore disponible, mais nul doute qu’il fera prochainement son entrée, comme ce fut le cas sur le Honor View 20. Avec ces paramètres, le battle royale se joue de manière parfaitement fluide, sans aucun ralentissement.

Le Huawei P30

Il en va de même pour PUBG Mobile avec la configuration par défaut : graphismes HD, fréquence d’image élevée. Le jeu est très fluide, sans aucun lag. En augmentant les paramètres graphiques vers anti aliasing activé, fréquence Ultra et ajustement graphique automatique désactivé, et en activant le mode performance du Huawei P30, on obtient là aussi une expérience fluide. On regrettera cependant d’infimes ralentissements notamment dans les phases de véhicule.

Rappelons en effet que comme tous les smartphones Huawei et Honor bénéficiant du Kirin 980, il est possible d’activer un mode performances dans les paramètres de batterie. Celui-ci va permettre au processeur de calculer encore plus rapidement, quitte à dépenser davantage d’énergie et à chauffer un peu plus.

Afin de comparer les performances du Huawei P30, nous lui avons fait passer une série de tests face à son grand frère, le Huawei P30 Pro, mais également au Samsung Galaxy S10 tout juste annoncé de Samsung, au Xiaomi Mi 9, disponible pour bien moins cher, ou au Mate 20 Pro, désormais disponible à un tarif similaire.

Huawei P30 (perf OFF) Huawei P30 (perf ON) Huawei P30 Pro (perf ON) Xiaomi Mi 9 Samsung Galaxy S10 (FHD+) Mate 20 Pro (perf ON)
SoC Kirin 980 Kirin 980 Kirin 980 S855 Exynos 9820 Kirin 980
AnTuTu 7.x 287 179 309 146 315 754 370 355 316 966 300 614
PCMark 2.0 7 846 9 006 9 173 8 838 7 781 9 337
3DMark Slingshot Extreme 3 866 4 203 4 243 5 499 4 357 4 220
3DMark Slingshot Extreme Graphics 4 138 4 373 4 374 6 355 5 260 4 252
3DMark Slingshot Extreme Physics 3 144 3 698 3 841 3 737 2 721 4 113
GFXBench Aztec Vulkan High (onscreen / offscreen) 14 / 12 FPS 16 / 12 FPS 16 / 13 FPS 23 / 16 FPS 20 / 16 FPS 14 / 11 FPS
GFXBench Car Chase (onscreen / offscreen) 27 / 29 FPS 29 / 33 FPS 29 / 33 FPS 36 / 42 FPS 37 / 39 FPS 27 / 32 FPS
GFXBench Manhattan 3.0 (onscreen / offscreen) 59 / 82 FPS 59 / 89 FPS 59 / 89 FPS 60 /101 FPS 58 / 86 FPS 59 / 78 FPS
Lecture / écriture séquentielle 826 / 192 Mo/s 837 / 169 Mo/s 903 / 232 Mo/s 796 / 189 Mo/s 815 / 194 Mo/s 866 / 195 Mo/s
Lecture / écriture aléatoire 39,6k / 34,5k IOPS 39,5k / 38,7k IOPS 43,4k / 66k IOPS 37,1k / 37,1k IOPS 35,5k / 6,3k IOPS 39,6k / 40k IOPS

On le constate, le Huawei P30 n’a pas à rougir de ses performances par rapport au P30 Pro. À condition que le mode performances soit activé, les résultats sur les benchmarks sont largement similaires, bien que le P30 Pro l’emporte généralement d’une très courte tête. Néanmoins, le smartphone propose généralement moins de puissance de calcul 3D que le Snapdragon 855 qui équipe le Xiaomi Mi 9. Il en va de même pour le Galaxy S10 de Samsung avec son Exynos 9820.

Autonomie

Le Huawei P30 est équipé d’une batterie de 3 650 mAh. Un bloc plutôt conséquent et qui assure une autonomie assez élevée. Il faut dire que le système EMUI de Huawei, qui a tendance à être assez agressif au niveau des applications en arrière-plan, aide les appareils à durer considérablement plus longtemps.

Ainsi, nous avons pu utiliser le Huawei P30 pendant 48 heures avant qu’il ne passe de 100 à 8 % de batterie. Sur ces 48 heures, notons que l’écran aura été allumé pendant 5h17. Un score plus que correct. Afin d’affiner le résultat de notre test, nous avons également soumis le Huawei P30 à notre test d’autonomie personnalisé ViSer, identique sur tous les smartphones que nous testons. Avec ce test, il aura fallu 11h56 avant que le Huawei P30 ne passe de 100 à 10 % de batterie. Un score là encore très bon qui dépasse tout juste l’excellent Honor View 20, d’une heure celui du Huawei P30 Pro, d’une heure et demie celui du OnePlus 6T et de deux heures ceux des Samsung Galaxy S10 et Huawei Mate 20 Pro.

Tests d’autonomie
  • Huawei P30 : 716
  • Honor View 20 : 706
  • Huawei P30 Pro : 654
  • OnePlus 6T : 633
  • Samsung Galaxy 10 : 592
  • Huawei Mate 20 Pro : 583

Pour la recharge, le Huawei P30 est fourni avec un chargeur Huawei SuperCharge de 22,5 W (5V/2A, 4,5 V/5A ou 5V/4,5 A). Un bloc qui lui permet de passer de 7 % de batterie à 100 % en 1h14, un très bon résultat. On regrettera néanmoins que le smartphone, contrairement au P30 Pro, ne soit pas compatible avec la recharge par induction.

Réseau & communications

Le Huawei P30 est compatible 4G+ cat. 16. Il est compatible avec toutes les fréquences utilisées en France, à savoir la B1 (2100 MHz), la B3 (1800 MHz), la B7 (2600 MHz), la B20 (800 MHz) et même la B28 (700 MHz) si chère aux abonnés de Free Mobile. Quel que soit votre opérateur, vous devriez donc capter la 4G avec toutes les bandes de fréquence compatible avec le Huawei P30.

Du côté du Wi-Fi, le Huawei P30 est compatible avec les normes 802.11 a/b/g/n/ac wave 2, soit le Wi-Fi 5. Le smartphone est donc compatible avec les fréquences Wi-Fi de 2,4 et 5 GHz, mais ne gère cependant pas le MIMO. On notera tout de même que le Huawei P30 est compatible avec les appels en VoWiFi et VoLTE, qu’il intègre une puce NFC et qu’il est compatible Bluetooth 5.0 pour une plus longue portée et une meilleure stabilité.

Pour les appels, le Huawei P30 intègre plusieurs micros afin d’analyser les bruits ambiants et les réduire pour que votre interlocuteur vous entende distinctement. La qualité est bonne et la voix est claire, cependant on pourra regretter une compression un peu trop importante de votre voix.

Concernant la géolocalisation, le Huawei P30 est localisé particulièrement rapidement, en deux secondes, par les satellites GPS, même en pleine ville. Si le smartphone est censé être compatible AGPS, Glonass, Beidou et Galileo, nous n’avons cependant pas pu être localisés par le satellite européen sur le modèle de test. Interrogé, Huawei nous affirme que ce sera bien le cas sur les modèles commercialisés en France au lancement.

Prix et disponibilité

Le Huawei P30 est disponible en France au tarif de 799 euros. Il est proposé avec une seule configuration de 6 Go de RAM et 128 Go de stockage, mais trois coloris : noir, vert/bleu ou blanc nacré.

Quelles alternatives ?

Nous avons comparé le P30 au Galaxy S10, le principal challenger à ce prix. Si vous avez un P20 Pro, n’hésitez pas à consulter notre comparatif entre les deux appareils.

À ce prix, le Huawei P30 fait face au Samsung Galaxy S10e, commercialisé 50 euros moins cher. Le smartphone fait également face au Xiaomi Mi 9, proposé à 300 euros de moins et même au Huawei Mate 20 Pro, l’ancien haut de gamme de Huawei pouvant désormais être acheté neuf à moins de 700 euros.

Galerie photo

Notre avis sur Le Huawei P30

Design
8
De prime abord, le Huawei P30 propose un design assez convenu en 2019 avec une fine encoche et un module photo positionné à la verticale. Néanmoins, sa relative compacité en fait un smartphone agréable à prendre en main et ses finitions soignées le rendent particulièrement joli. Attention néanmoins aux traces de doigts.
Écran
9
Le Huawei P30 bénéficie d'un écran Amoled de très bonne facture. Si de prime abord celui-ci peut être un peu trop bleu, il suffit de passer dans les réglages pour affiner le calibrage. On appréciera son excellent contraste et sa très bonne luminosité.
Logiciel
7
Si EMUI est toujours aussi personnalisable, on regrettera néanmoins une interface qui fait un peu vieillotte en ce début d'année 2019, notamment lorsqu'on active le tiroir d'applications. Heureusement, on peut installer un autre launcher, mais on apprécierait que Huawei renouvelle son logiciel.
Performances
9
Le Kirin 980 a déjà été éprouvé et il est toujours aussi performant sur le Huawei P30. Néanmoins, en ce début d'année 2019, certains smartphones, parfois vendus bien moins chers, font bien mieux grâce au Snapdragon 855.
Caméra
9
Doté de trois modules photo au dos, le Huawei P30 est particulièrement polyvalent. Surtout, la qualité de ses clichés n'a rien à envier aux smartphones concurrents, même les plus hauts de gamme. On regrettera seulement le manque du capteur TOF pour le mode portrait.
Autonomie
9
Le Huawei P30 est un monstre d'autonomie. Il permet largement de tenir deux jours sans charge, tout en n'étant équipé que d'une batterie de 3 650 mAh. Il faut dire qu'EMUI est particulièrement agressif sur la gestion des tâches en arrière-plan. Dommage cependant qu'il ne bénéficie pas de la charge sans fil.
Note finale du test
9 /10
Le Huawei P30 est un excellent smartphone pour qui apprécie les modèles relativement compacts. L'appareil tient particulièrement bien en main et ne sacrifie que très peu d'ingrédients par rapport au P30 Pro, vendu 200 euros de plus.

On perd certes le capteur 3D TOF pour le mode portrait, le zoom x10 et la charge sans fil, mais on conserve l'excellent écran, les hautes performances en jeu, la qualité photo globale et la très bonne autonomie. Surtout, le P30 bénéficie d'une prise jack et d'un format bien plus compact, plus facile à prendre en main, le tout pour un prix plus accessible.

Si les différences entre le P20 et le P20 Pro étaient criantes l'an dernier, ce n'est plus le cas sur la gamme P30 en ce début d'année, et le Huawei P30 bénéficie de suffisamment de qualité pour se poser en très bonne alternative au P30 Pro. Il n'excelle nulle part, mais il est très bon partout.

Points positifs du Huawei P30

  • Un design plutôt compact

  • Un écran d'excellente facture

  • De très bonnes performances en photo

  • Une autonomie de deux jours

  • (prise casque)

Points négatifs du Huawei P30

  • Interface native un peu vieillote

  • Lecteur d'empreintes un peu bas

  • (pas de charge sans fil)

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